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des noms des maux déments de mon démon des mots

Index des poèmes >>>

PROSTITUTION

Cliquez ici pour voir et entendre ces sales poèmes en vidéo.
Parce que c’est bien juteux, pourquoi donc hésiter ?
Regardez ces gamines, comme elles rapportent gros !
On leur prend leurs papiers, par pure nécessité…
Soigneusement droguées, par de gentils maquereaux,
Tout est fait pour qu’elles soient à l’aise pour “travailler” !
Il est toujours une, dure à dépoitrailler…
Tu en fais un exemple… et les autres filent doux !
Un besoin naturel, qui fait tourner le monde,
Trouvez-y à redire, quand saturé d’Edmonde,
Il vous plaît de quitter son corps gras de saindoux…
On vous offre un corps neuf, pour moins cher qu’un costard,
N’est-ce pas une bonne affaire, pour un joyeux fêtard ?
Pour payer le loyer, elle a trouvé l’astuce…
Regarde ma “fierté”, et puis, là, tu la suces…
On fait ça sans amour, juste pour subsister,
Sachant qu’on va pouvoir cesser d’être assistée…
Tu fermes bien les yeux, et tu avales à fond,
Ignorant fort l’envie que tu as de vomir…
Tu penses à ton enfant, tu regardes au plafond :
Une fissure est là, il faut que tu l’admires…
Tu termines le “travail” en écartant les cuisses,
Il faut l’encourager, le client qui se glisse,
Ou il va débander et les euros si bons
Ne seront plus si sûrs et pourraient faire faux bond…
Penser qu’il est normal de payer pour cela…
Réduire l’humain en face à un objet sexuel…
On peut pour de l’argent, en marie-couche-toi-là,
Se servir d’une personne pour un besoin usuel
Terriblement intime, mais où est la frontière ?
Il est très symbolique du mépris de l’humain
Ton besoin d’exploiter une personne entière…
Une partie interdite ? C’est un appel aux mains !
Tout ton corps va vouloir en profiter demain.
Il est bon d’imposer son plaisir à autrui :
On ne demande jamais leur opinion aux truies
Ni aux gorets qu’on tue au couteau à deux mains…
Pour le plaisir malsain d’humilier un humain :
Regardez le bel or, qui brille dans ma main !
On pourra partager, si tu me prêtes ton corps…
Si je peux jouer avec, et que je m’amuse bien,
Tu auras ce qu’il faut pour demain, et encore…
Il est beau, tu le sais, ton corps, quand il est mien.
Tu partages malgré toi et c’est encore meilleur :
Une contrainte pimente le plaisir du payeur,
Tandis que ton orgasme nous ferait trop égaux.
Il me vient le désir de te frapper un peu.
Oh ! Rien de bien méchant. Peut-être quelques bleus…
Ne crie pas, sois gentille, ou gare à mon mégot !
Parce que je suis trop sale, fainéant et sans atout —
Remarquez, par rapport à d’autres qui ont tout —
On me voit chez les dames de petite vertu,
Sortant mes chers billets pour payer leurs faveurs…
Tant pis si les drogues dures ou le SIDA les tuent !
Il y en aura d’autres, plus jeunes et leurs saveurs
Taquineront mes sens avec délicatesse…
Un instant de bonheur justifie leur calvaire.
Tout le monde ne peut pas mener un train d’altesse,
Il faut bien qu’il y en ait, punies par leurs ovaires,
Ou sinon, nous serions au paradis sur terre,
Nourris au lait, au miel et non par les sphincters…
Pauvres types qui consomment de l’intime, de l’humain,
Ravis de profiter d’un amour falsifié…
On peut dire que tu vaux autant que les Romains,
Soudards esclavagistes aux âmes bien putréfiées.
Tu mériterais le sort de tes pauvres victimes.
Il est beau, le monde libre, où l’on vend son estime…
Tout est marchandisé, sauf la viande des bébés.
Un seul cran à franchir, et l’on fera tomber
Telle restriction inepte, quand on a décidé,
Institué que l’humain, bon à dilapider,
Offrira ce qu’il peut au commerce mondial,
Nourrissant de son âme l’Argent immémorial…
Parce que tu es plus faible, prends bien ça dans ta gueule !
Regarde-toi, roulure, t’agresser rend service !
Ou tu me donnes l’argent, ou tu aimes mes sévices ?
Si tu fais ce métier, que ma morale dégueule,
Tu dois avoir du vice, et puis c’est illégal,
Il y a des lois pour ça, mais moi ça m’est égal…
Tu préfères que j’appelle la police, la Justice ?
Une fois bien fichée, ta carrière est fichue…
Tandis que si tu paies, belle créature déchue,
Il pourra continuer ton lot d’amours factices,
Ouvrant tes bras, tes cuisses, à tous les pauvres types,
Négligents, négligés, négligeables archétypes…
Pour ces jeunes femmes de Chine du nord, l’émigration
Ressemblait à l’espoir d’une vie moins difficile.
On les retrouve chez nous, et leur intégration
Sera des plus ardues, car ce qu’elles assimilent
Tient plus du sperme humain que du vocabulaire…
Il est dur leur présent, et leurs journées entières,
Tenaillées par la peur des flics patibulaires…
Une volonté d’état de bouter aux frontières
Tous les laisser-pour-compte des joies mondialisées,
Il n’en fallait pas plus pour s’offrir quelques passes
On ne peut plus gratuites : “Pour cette fois-ci, ça passe…”
N’oublie pas ma braguette ! Voiture banalisée…
Parce que la justice, cela n’existe pas,
Regrette le jour amer où tu fus mise au monde…
Oublie les pauvres joies, les quelques bons repas !
Satisfais-toi de l’heure et du présent immonde !
Tu ne mérites pas mieux, car tu es sans valeur,
Insignifiante bestiole d’une planète qui s’étiole !
Tu es née au mauvais endroit, pour ton malheur.
Uniquement dictée par l’instinct de survie,
Tu fais ce que tu peux pour que ta pauvre vie
Ignoblement se traîne en t’apportant un toit
Où tu pourras dormir, te nourrir, et où, toi,
Nul n’ira te chercher, tu pourras te cacher…
Parce que je n’ai rien fait pour être destituée
Reprochez-moi d’avoir, pour pouvoir subsister,
Offert ce que j’avais, aux hommes bien constitués,
Soumise à leurs désirs… Ils ont bien insisté,
Tournant leur fer infect dans le feu de mes plaies,
Ils disaient que je fais ça parce qu’il me plaît.
Tu parles ! Le plaisir, que j’ai pris avec eux !
Un besoin animal qui leur monte à la queue
Traduit par des assauts répugnants et bestiaux…
Il est joli, le monde, où l’on contraint des femmes,
Où leur travail consiste à des rapports spéciaux…
Nourritures du désir, et c’est elles que l’on blâme !
Peut-être si ta fille te disait “Je suis pute”,
Reviendrais-tu un peu sur tes goûts trop faciles ?
Ou si ta mère, ta sœur, après quelque dispute,
Se voyaient obligées, par un destin hostile,
Toutes les deux, de lever la cuisse et puis la fesse ?
Il serait moins tranché ton jugement spécieux…
Tu te demanderais dans quel monde on professe
Un mépris pour l’humain, alors que dans les cieux,
Tout est censé prêter une valeur à la vie ?
Il est beau l’univers où l’argent toujours bruisse,
Ouvrant les portes aux uns et pour d’autres les cuisses,
Nourries par leurs organes toujours plus asservis…
Partager le plaisir, la louable intention !
Rien n’empêche de créer un service affectif,
Où tous les jeunes gens formeraient l’effectif,
Servant à satisfaire les plus nobles tensions !
Toutes les belles jeunes filles, aux bons handicapés,
Iraient pour apporter plaisir et réconfort,
Tandis que les garçons iraient sur canapés
Unir leurs corps graciles aux vieillards un peu forts,
Tous les jours un peu plus en mal de partenaires…
Il est doux, ce beau rêve de grande fraternité,
Où toutes les classes sociales, scellant l’humanité,
Noueraient leurs corps égaux, en joyeux congénères…
Pour sûr, il faudrait mettre le client au trottoir,
Retirer leurs gourmettes aux proxénètes notoires,
Obliger ces messieurs à draguer en jupettes,
Sachant que leur dîner dépend de leurs courbettes…
Tu parles si bientôt ils changeraient d’avis !
Ils deviendraient hostiles à tout ça, pour la vie !
Tu sais ce qui est bon seulement pour les autres,
Une fois que tu en es, tu fais partie des nôtres,
Tu trouves, que, finalement, c’est bien trop dégradant.
Il faut moraliser l’activité humaine :
On ne peut plus se taire, quand c’est la vie qu’on mène,
Nourri par nos seuls trous, où d’autres vont dedans…
Pour le handicapé, maudit dès sa naissance,
Rendons-lui donc la vie un peu plus douce aux sens…
Ou pour le pauvre vieux qui n’a plus de compagne,
Sordide solitude, au fond de la campagne,
Tout pourrait aller mieux avec certains services…
Ils seraient adéquats pour les pauvres novices,
Tous les gens disgraciés, qui ont du mal pour ça…
Un service social pourrait être institué,
Tentant pour les chômeuses, non… pas des prostituées !
Il s’appellerait Service Sexuel d’Aide, “S.S.A.”
On pourrait lui donner un numéro Azur…
Nous, l’État-Proxénète, on peut dire qu’on assure !
Partir au bout du monde pour s’envoyer en l’air,
Ravi de la chair fraîche, mais si l’âge est scolaire,
On a des kilomètres au compteur du vagin…
Si on la laisse tranquille, elle peut rester à jeun,
Tandis qu’en la payant, l’échange utilitaire
Intervient — c’est magique ! — en geste humanitaire !
Tudieu ! Je prends l’avion, pour payer son dîner…
Un instant ! J’aurais pu rester au presbytère,
Tourné vers la télé, et la belle vahiné
Irait perdre son temps après des militaires…
On peut dire que j’apporte de l’eau à son moulin :
Nul doute que ma grande âme mérite ses câlins…
Penser à ces enfants qu’on a su torturer…
Refuser d’employer le vocable “abuser”,
Oui, car il nous rappelle qu’on devrait s’amuser,
Surtout pour des enfants de trois ans, triturés,
Tordus dans leur esprit par ceux qui auraient dû
Insuffler de l’amour dans leurs individus…
Troublé par la pitié, on aimerait bien fuir
Un enfer, justement, d’où ils n’ont pu s’enfuir.
Tu m’étonnes si, plus tard, ces enfants abimés,
Ignorants, vont grossir les rangs des rejetés !
On ne les retrouve guère en université,
Ni dans les bons endroits, bien chics et animés…
Index des poèmes >>>

ARMES

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Avec ce pauvre gars, qui m’avait agacé,
Rien n’allait plus après une balle bien placée.
M’avait bien irrité, et son crâne défoncé
Est définitivement hors d’état d’entasser
Ses idées d’un autre âge, qu’il voulait me passer…
Accorde-moi la force d’appuyer la détente,
Regardant dans les yeux celui qui va mourir,
Minable petit pou, dont le décès me tente,
Et qui va exploser, avant de bien pourrir…
Si ça l’amuse, il peut même se mettre à courir !
Avec pouvoir de mort d’une pression du doigt,
Rien n’est plus amusant que de tuer son prochain !
Mettez-le bien en joue, la tête, comme il se doit,
Et tirez bien à fond sur la queue du machin !
Simplissime, élégant, si vous mettez des gants…
Apportez à un fou une bombe atomique !
Riez de voir combien la mort devient comique !
Millions de morts pour rien, pour une raison loufoque !
En quatre, on est plié, si bien que l’on suffoque…
Souriez, c’est efficace, et tant pis si ça casse !
Avec ces marchandises, l’on enseigne aux satrapes,
Remarquable intention, à tuer les opposants,
Maîtriser les votants, faire passer à la trappe
Ennemis potentiels, et tous les déplaisants,
Si bien que sur leurs terres, on est plus unitaire !
Avec une jambe en moins, ce n’est plus trop le pied…
Regardez ces enfants, qui sont bien estropiés !
Marcher sur une mine, c’est vraiment dangereux
Et pour eux, le bonheur, eh bien, c’est malheureux…
Si la chance veut sourire, ils pourront se nourrir.
A la fillette vietcong brûlée par le napalm,
Rendons ici hommage… Mais, non, rien n’a changé.
Même si les incendiaires n’ont pas reçu de palmes,
En masse, on continue à produire du danger,
Sans penser aux enfants, crevés en étouffant…
Avec de quoi tuer, exploser sa famille,
Regardez ce butor qui voudrait un docteur !
Mille chars sont arrivés, avec leurs belles chenilles,
Et le bouseux déplore qu’il n’ait pas un tracteur !
Sous ces viles lattitudes, où est la gratitude ?
Avec mes mitrailleuses, vendues sous embargo,
Ravissants, les diamants, que j’ai pu amasser !
Maintenant, au soleil, je peux me faire masser,
Et, une tiare en rubis, j’ai offert à Margot…
Si mon bel argent sent, c’est bien l’odeur du sang !
Apprenez donc à tuer avec nos sur-teasers !
Rien n’est plus meurtrier, facile à s’en servir !
Mettez votre œil ouvert juste en face du viseur,
Et pressez la détente, pour la haine assouvir !
Si mon prix vous détourne, je vous fais une ristourne…
À peine posé le pied, la mine fait explosion,
Ravageant jusqu’à l’os la chair d’une ou deux jambes,
Mais il n’y a pas de feu et donc rien qui ne flambe.
En fait, il reste l’os, soumis à l’érosion,
Si donc nous le soignons, il fera beau moignon !
Ajouter à la chance d’être né tropical…
Regretter les présents du blanc inamical…
Marcher sur une mine et devenir infirme…
Exploité pour trois sous par une de nos grandes firmes,
Sympathique, l’existence, avec notre assistance !
Avec ces cent-vingt balles, dans son grand chargeur droit,
Regardez cet objet, comme il est séduisant !
Métal brossé, viril, et son canon luisant,
En voilà un ami, et vous y avez droit !
S’il vous faisait défaut, je ne sais pas ce qu’il vous faut…
Ah ! Le gentil commerce, qui rapporte et qui tue !
Remercions la nature humaine et ses vertus !
Morts sous les balles perdues, ceux qui se sont trouvés
En certains mauvais lieux, on peut le réprouver,
Sauf si nos chers scrupules sont ceux d’une fière crapule…
Alors qu’un foldingo devient juge et bourreau,
Ravi de tuer enfants, parents ou militaires,
Mille voix en concert s’élèvent sur la Terre
Et c’est pour déplorer… Qu’il remette au fourreau,
Son engin meurtrier et son goût pour trier !
Ah ! Mais c’est leur culture, qui fait aimer la guerre…
Regardez la gaîté dans leurs kalashnikovs !
Mieux vaut leur vendre ça que des morceaux d’étoffe,
Et c’est bien plus juteux qu’un commerce vulgaire…
Si l’on fait ça pour eux, c’est pour les rendre heureux !
Avec le doigt de Dieu, dans un objet qui tue,
Regardez tous les fous qui font les faits divers !
Maîtrisant leur joujou, ils possèdent l’univers,
En jugeant, condamnant, dans leurs esprits obtus,
Sans guère laisser de chance à leurs cibles qui pensent…
A cette noire folie, pourtant si habituelle,
Répondons autrement qu’avec nos seuls mouchoirs !
Mettons sur pied un plan, que la folie des duels
Et des bonnes boucheries, qui vont bien nous échoir,
Soient rendues difficiles par l’absence de “missiles” !
Index des poèmes >>>

CORPS

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C’est triste qu’il vieillisse, mais l’esprit reste jeune.
On le dit immortel. Ça, c’est vraiment trop « fun »…
Remarquez, l’âge aidant, quand il va gâtouiller,
Personne ne dira plus que ses neurones souillés
Sont dignes d’un jeune crâne, mais plutôt d’un vieil âne…
C’est cette dichotomie entre l’âme et le corps,
Où le premier survit, montant en paradis…
Rien ne me fait plus rire quand j’y repense encore,
Pardi ! l’esprit gâteux, au ciel qui irradie,
Se sentira bien seul, sans son précieux linceul…
C’est la grosse. C’est le nain. C’est le géant, la maigre…
On ne manque pas de noms pour décrire l’apparence.
Rien ne va plus si l’on s’éloigne des références,
Prisonnier dans la chair, la vie tourne au vinaigre.
Si l’on n’est pas Bardot, chaque jour est un fardeau…
Couvrez-le de métaux précieux et de bijoux !
Ornez vos yeux de bleu, et puis de fard vos joues !
Revêtez des soieries, les plus nobles textures !
Portez donc sur le dos les plus luxueuses vêtures !
Sur vos os vieillissant, la mort rampe en crissant…
C’est une marchandise, une machine et une proie…
On l’exploite, on l’abuse et, bien sûr, on le broie…
Regardé, remarqué, repéré, on le veut,
Pour se l’approprier, comme un objet nerveux,
Sympathique faire-valoir, pour notre égo morveux !
C’est lui, dont on se moque, quand il est disgracié…
On oublie un peu vite l’humain qui, enfermé,
Regarde, par les trous des yeux, les biens normés
Pliés de rire, d’orgueil, devant leur supplicié.
Si ce n’est pas méchant, on peut en faire un chant.
C’est sur lui que l’on juge l’humain qui est dedans.
On dit qu’il est très gros, ou vieux, qu’il manque de dents…
Regardez ces cheveux, si rares sur le devant !
Peut-on dire, comme les autres, qu’il était mieux avant ?
Sacré décrépitude, qui plombe nos aptitudes…
Coincé à l’intérieur, on n’en sortira pas,
Ou plutôt, le beau jour, où notre container
Retournera aux vers, ces astucieux appâts,
Plus rien ne percevra le soleil qu’on vénère,
Si l’on est égyptien ou seulement mauricien…
C’est parce que je suis gros que l’on moque mon physique…
On ignore que, dedans, j’ai une âme d’Apollon !
Retenez vos sarcasmes, car votre sale musique
Pourrait péricliter et vos vilains violons
Siffleront leurs remords quand je serai bien mort !
Ces cuisses et ces seins sont nos meilleurs copains…
On les veut trop parfaites, mais vrai… on les adore !
Raffolant d’accessoires, mini-jupes ou tchadors,
Porte-jarretelle et string, corset ou escarpins,
Si elles n’étaient pas là, pour qui, les falbalas ?
Cellulite aux genoux et jusqu’en bas du dos,
Ou bien graisse sur le ventre, qui masque les abdos,
Regardez vos corps lourds, alors qu’en Centre-Afrique,
Plein de gens sont gracieux, moins bouffis par le fric !
Suffit de bouffer moins, de moins remplir nos groins…
C’est dès l’âge de sept ans qu’une fille doit faire régime,
Ou elle va développer des cellules adipeuses…
Retirez-lui ses jouets et qu’elle fasse de la gym !
Pour son corps de gamine, des poses un peu pulpeuses,
Sous-vêtements sexy, c’est vraiment trop exquis !
Sous-vêtements sexy, c’est parti, mon kiki !
C’est pour qu’il soit parfait, qu’on va gâcher sa vie,
Oubliant l’essentiel pour creuser nos envies,
Rien que pour le plaisir d’être bien contemplé,
Pour la joie de savoir les jaloux décupler,
Sublime but pour combien de celles qui le valent bien…
C’est le regard de l’autre qui dicte nos conduites.
On le voit disgracieux, on se voudrait plus beau.
Regardons nos actions et les cervelles séduites
Pourraient former un monde moins joyeux aux corbeaux,
Simplement allégé de quelques bons dangers…
Comme la prison de chair est différente de l’âme !
On peut certes déduire de l’aspect une flamme…
Réduire l’individu à ce que nos yeux voient
Pourraient bien nous mener sur de mauvaises voies…
Si facile de tromper les esprits estompés…
Car nous ne sommes jamais que gros porte-monnaies,
On nous vend du poison, de faux médicaments,
Rien que pour s’engraisser des besoins qu’on connaît…
Pardi ! Pour de l’argent, on nous trompe, on nous ment,
Si bien que tout est faux dans ce monde en défaut !
Courir après l’argent, se crever la santé…
Ou vivre au jour le jour, vers les sens concentré…
Regardez-nous chercher un sens à nos entrées,
Perdus dans ce grand monde et à jamais hantés,
Souhaitant tout et puis rien, comme de pauvres vauriens…
Ce n’est jamais le mien. C’est moi, tout simplement.
On doit le respecter, ça suffit amplement.
Refuser de le prendre comme un jouet, un objet,
Passer du temps pour qu’il soit un meilleur sujet,
Sachant qu’il doit servir, sans jamais l’asservir…
Corps à corps éperdus, jetés à corps perdu,
On oublie un peu trop l’essentiel, qui, rétro,
Rejoint nos rêves d’enfants, au fond du coffre à jouets…
Puissions-nous retrouver, le temps d’un simple souhait,
Son sens à l’existence, à travers sa substance !
Comme il est donc affreux ! Docteur, faites quelque chose !
Oeuvrez du bistouri ! Que la métamorphose
Rejoigne l’idéal qu’on a mis dans ma tête !
Poncez, sucez, tirez, injectez, dans la bête !
Surtout, n’hésitez pas ! La beauté n’attend pas…
Ce corps doit être beau, parce qu’il est à moi.
Oubliant ses besoins, il me comble d’émois,
Repaissant mon esprit de plaisirs ordinaires,
Pourrissant du dedans, dit le “vétérinaire”,
Servile machine esclave, qu’il faut bien que l’on lave…
Cachez-moi donc ces rides, ces bourrelets, ces pattes d’oie !
Oubliez mes années, bien sûr, comme il se doit !
Regardez ce visage qui s’affaisse peu à peu…
Poncez et aspirez le tissu adipeux,
Sur ma peau ou sous elle… Mais donnez-moi des ailes !
Côtes saillantes, membres osseux et visage émacié,
On voudrait incarner la beauté absolue…
Regarder ce beau corps qui rêve d’être gracié,
Pour ne plus essuyer les brimades farfelues,
Savamment orchestrées pour un décès frustré…
Culotte de cheval par ci, et peau d’orange par là,
On ne sait plus très bien où donner de la tête…
Rêver qu’on peut avoir… garder un corps d’athlète,
Puis sauter un repas, chipoter dans les plats,
Simplement dans l’espoir de ne plus former poire…
Coloration, piercings, tatouages, opérations,
On n’arrête pas nos choix pour personnaliser,
Redoublant d’idées neuves ou bien d’aberrations,
Pour être toujours plus près de réaliser
Son rêve d’être idéal, dans un monde trop banal…
Comme ces muscles trop gros, voire même hypertrophiés,
Offrent aux esprits faibles un remède glorifié !
Reprenez la seringue, les haltères associées,
Pour bien diviniser l’animal moins grossier !
Sueur, efforts et douleur, pour survivre en couleur…
Comment ? Je suis trop moche ! Mais c’est inqualifiable !
On voit bien, dans les pubs, les canons de beauté.
Regardez, j’en suis loin, dans ce sac empoté !
Pourquoi suis-je affublé d’un support si peu fiable ?
Satan veut mon esprit… et dans quoi est-il pris ?!
C’est moche d’être trop gros, dit la publicité.
Oui, c’est vrai, on le sait, jusque dans les cités.
Raison de plus pour boire, juste pour oublier…
Pendant que l’on regrette son look “Bernard Blier”,
Sur nous, les années passent, et puis l’esprit trépasse…
C’est dur quand il est moche, dans un monde, où l’image
Oblige à juger l’âme sur l’apparence physique…
Regarder l’animal, juger sur le plumage,
Plutôt que d’apprécier la voix et sa musique…
Sur nos neurones dressés, l’humain est agressé.
Cachez-moi donc ce sein que l’on ne saurait voir !
Offrez donc au regard ces jambes bien épilées !
Rembourrez les bonnets pour mieux prendre au filet
Pauvres yeux égarés, venus faire leur devoir,
Sans compter les chaussures, aux talons qui assurent…
Chirurgie esthétique, voilà le maître-mot !
On dit qu’en Amérique latine, fortissimo,
Recourir aux implants est devenu réflexe…
Partout, l’évolution peut nous laisser perplexe,
Si l’on tait que «jolie» rime bien avec «folie» !
C’est le cerveau censé commander aux organes,
Oui, aux membres aussi, pourtant, sous la soutane,
Rien n’est bien adéquat, et les goûts sont les rois,
Paradant, impudiques, comme ayant tous les droits…
Seulement, quel bel homme, au cerveau factotum !
C’est si bon au goût et… les organes, on s’en fout !
On oublie l’animal, jusqu’à ce qu’il devienne fou.
Revient-il à l’esprit, on va le déguiser,
Parer, et opérer (!), qu’il ait l’air aiguisé…
S’il vient à nous lâcher, on ne sera pas fâché !
C’est l’esprit et c’est l’âme qui sont très importants.
Oui, les os, les organes, ce sont juste un portant !
Ridicules sont les gens qui consacrent au « transport »
Plein de temps inutile à disons… faire du sport !
Suffit de bien prier… le dieu approprié.
C’est un art de toujours négliger l’essentiel,
Offrant aux dieux hilares de l’humour plein le ciel.
Regardez-les chercher à fuir le moindre effort !
Pourtant, ils glorifient ce qui est grand et fort…
Saouls de contradiction, mais quelle belle addiction !
C’est l’unique possession de notre humanité.
On lui préfère chiffons, cailloux, et vanité…
Regardez-nous pleurer quand viennent les perfusions,
Perdus au bord du puits de nos chères illusions !
Slips Calvin Klein, fourrures, et châteaux à dorures…
Comme tu pues sous les bras, le bon déodorant
Offrira aux narines une compensation.
Rapproche-toi du modèle toujours en arborant
Parfums de marque chers, tenues à sensations,
Si bien que l’on dira que très loin tu iras…
C’est l’ascenseur aimable, qui sauve les quadriceps,
Ou le chariot à courses épargnant les trapèzes…
Rendons grâce aux tapis roulants qui nous apaisent,
Pendant que les voitures, où reposent nos triceps,
Se voient privilégiées, dans nos villes assiégées !
C’est pour l’économie que l’on va l’atrophier,
Obligés d’emprunter l’ascenseur certifié,
Repus du riche repas, censé nous vivifier,
Pour finir en voiture, sur un siège, pétrifiés…
Si l’âme n’existe pas, beau destin sacrifié !
C’est le trou qui aspire la bonne fumée des clopes
Ou le trou qui avale les chips, les escalopes,
Ravioles, bonbons, gâteaux, pour papilles excitées…
Pensez aussi aux trous de nos lubricités !
Sacré gruyère humain… à couvrir de cumin ?
C’est du goudron gazeux pour l’esclave atrophié…
Ouvre ta bouche, crétin ! J’ai envie de manger !
Retire ton pantalon ! Je me sens démangé…
Pourquoi es-tu si mou ? À toi, comment se fier ?
Si tu meurs, c’est bien fait ! Pour l’esprit, un bienfait…
C’est l’animal graisseux, où mon âme, prise au piège,
Organise ses journées, en attendant la mort.
Reprenant des loukoums, bien vautré sur mon siège,
Pourquoi ferai-je l’effort d’éprouver des remords
Si je néglige ce tas, répugnant en l’état ?
C’est l’esclave de nos sens, de nos lubricités
Ou de nos gourmandises, et la publicité
Rend plus folles nos idées sur sa réalité,
Pour finir en toussant, bouffi et alité,
Sur un lit d’hôpital, tuyaux en cavités…
Comme seul l’enfer importe, qu’il cesse donc de pleurer !
Ouvrant ton large bec, enfourne tant bien que mal,
Repu poussah puant, qui voudrait nous leurrer,
Parce qu’il est moins heureux que chez un animal…
Seule mon âme va compter, tais-toi et bois mon thé !
Crevons les yeux, pour voir, et enlevons les dents !
Ongles à arracher, puis cheveux et le nez,
Rien ne manque pour créer des tortures raffinées…
Prenez aussi la langue, le pénis ou dedans,
Sans effort, faites entrer des pieux, puis… éventrez !
Comme sa peau est blanche, ou noire, jaune, colorée,
On ne le verra pas du même œil impartial…
Remarquez, s’il est grand, avec un air martial,
Pensez donc, le mépris sera édulcoré…
Sales malédictions, nos vieilles convictions !
Cesium et nicotine, alcools, sucré, salé,
On lui fait absorber tout et même si ça pue,
Rien que pour le plaisir de goûter, d’avaler,
Pour la joie de s’emplir, de se sentir repu…
Souffre-douleur de l’âme, et en plus on te blâme !
Cor au pied, ou ampoule, entorse ou luxation,
On ne manque pas de signes pour les dysfonctionnements.
Rien n’est aussi bien fait au niveau des nations :
Pourquoi les maux d’autrui nous indiffèrent tellement ?
Si cette question futile pouvait nous être utile…
Comme mes doigts s’emportent pour conter ton histoire,
Ouvrant cinquante fronts, le long de l’écritoire,
Rayant du bout des ongles, les touches du clavier, —
Pauvres bouts de plastique, crissant comme du gravier —
Sans cesser d’insister sur le mal d’exister !
C’est bientôt l’heure d’aller préparer le dîner.
On y va vaillamment… C’est qu’il faut bien manger
Rien que pour satisfaire l’estomac où ranger
Paire de steacks et légumes, dessert pour terminer…
Saine routine que l’on vit, au long de nos envies !
C’est à toi, pour une fois, que je viens m’adresser.
Oui, je veux m’excuser de t’avoir agressé.
Remerciements à toi, toujours si empressé !
Plutôt que de servir, tu t’es intéressé,
Si bien que, dans l’émoi, je dis, heureux : “C’est moi !”
C’est la mort assurée dès qu’on sort de Maman.
On a quelques années pour faire ce que l’on doit,
Rêver, lire, écouter, apprendre abondamment,
Pour pouvoir apporter ce que nos pauvres doigts
Sauront bien accomplir dans cette vie à remplir.
Combinaison de nerfs, de tuyaux, de viscères,
On apprécie l’engin et c’est vraiment sincère !
Remarquable instrument au service de nos vies !
Pourtant, certains l’appellent juste pour leurs envies,
Snobant tous ses signaux, en saigneur des agneaux…
C’est sur ce joli mot que je bavarde encore,
Offrant mes mots qui chantent au milieu du décor.
Riches, mes arguments, et puissants, mes accords,
Patiemment, mes poumons soufflent dans mon grand cor,
Si fort qu’il sort des vers que quelques yeux picorent…
Courir, c’est pour l’hygiène, du cœur et des poumons.
On oublie un peu trop qu’ils nourrissent le cerveau
Ravi de l’oxygène, qu’il boit, comme un grand veau…
Pensez à vos neurones ! L’inaction, ce démon,
Sait les priver, bon sang ! et votre âme y consent…
Comme il serait malin que nos intelligences
Organisent leur planning pour réserver du temps,
Regardant sans rougir les efforts rebutants,
Pour rendre à l’animal du goût à l’existence…
Suffirait de bouger, pour moins l’endommager…
C’est difficile d’avoir une force d’androïde.
On pourra se moquer de cet air de mutant,
Raillant les exercices où j’ai passé du temps…
Pourtant, pour ma santé, sans aucun stéroïde,
Sachez que ces efforts m’ont fait l’esprit plus fort…
Club de gym et machines, haltères, ou bien agrès,
On a mille solutions pour combler l’inaction,
Rattrapant les efforts que nous vole le progrès.
Plus de bûches à couper, ni pénibles tractions…
Sous nos vies ramollies, l’effort est aboli.
C’est ce qui reste après que nous soyions finis.
On s’attriste et on pleure, on range les bikinis…
Respects seront rendus à la dépouille mortelle.
Parfois, l’on se réjouit, l’on fait repas, cocktail…
Si c’est bon débarras, montrons bel apparat !
Calciné, enterré, mangé par les vautours,
On sait qu’on va finir, et, ce jour-là, autour,
Regardez-les, gentils, pas un pour dire “Fous le camp !” !
Pour ma part, finir, c’est dans le feu d’un volcan,
Simplement avalé. La lave va bien m’aller…
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DEMOCRASSIE

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Des mots pour nous mentir et pour se faire élire,
En faisant jouer nos peurs et puis nos espérances,
Messieurs les politiques nous plongent dans leur délire…
On y croit, on s’enflamme, on a nos préférences,
Comme si la comédie qui sous nos yeux se joue
Résistait à l’épreuve des faits et à l’Histoire…
Avec obstination, s’écrasant sur nos joues
Soumises mais bouffies, ou maigres… les battoirs
Se succèdent et leurs coups viennent nous abrutir.
Il en faut car nos vœux, jamais près d’aboutir,
Etouffent à l’intérieur, sous les rires supérieurs…
Des messieurs bien polis, au phrasé si joli…
En parfaits gestionnaires, ils vous noient sous les chiffres,
Maquillant le réel sous les rêves des sous-fifres.
Ouvriers consciencieux du système qui nous broient,
Ce sont nos voix ineptes qui leur donnent tous les droits.
Regrettant leur présence sitôt l’élection close,
À jamais libérés de leurs belles promesses,
Sournois serpents siffleurs sachant manier les clauses,
Sans arrêt, ils nous tondent, même entre les kermesses…
Ils sont des parasites gavés de tous nos poils
Et s’ils en étouffaient, on verrait les étoiles !
Des places bien alléchantes, qui attirent les crapules
Et tous les arrivistes un peu trop beaux parleurs…
Ministres, députés, sénateurs, racoleurs,
On sait les avantages pour quoi on manipule…
Comprenez qu’un ministre a une retraite à vie !
Regardez les cocardes des voitures de fonction…
Avec quoi croyez-vous qu’on soit aussi ravi ?
Sympathiques revenus garantis sans ponction
Souvent c’est net d’impôt, comment donc hésiter ?
Il attire, le magot, et notre humanité
Est conçue pour aimer la pure vénalité…
Des pions qui obéissent aux ordres des patrons,
Et qui caressent nos poils, à nous, pauvres citrons !
Messieurs les dictateurs défilent à l’Elysée…
On leur fait la morale de manière déguisée :
Ce sont des lames en bois que l’on a aiguisées.
Rien ne viendra blesser nos hôtes divinisés !
A condition qu’ils signent quelques contrats juteux,
Salutations, sourires, les attendent à Paris…
Sorties, cérémonies, dîners-soupers coûteux,
Il n’est rien de trop beau quand on vient de Syrie,
Et de tous les endroits, où l’on torture de droit !
Des menteurs se succèdent devant les électeurs
Et ceux-là pourraient bien voter pour Alzheimer,
Manipulés à souhait par de bons séducteurs…
On leur promet la lune, et, avec bonne humeur,
Ces ballots font confiance, comme si la fois d’avant,
Résolument trompés, ils n’avaient pas juré
Avec un bel aplomb qu’après, dorénavant,
Sans eux, ces beaux messieurs iraient à la curée,
Sénateurs, conseillers, maires ou même cantonniers !
Ils n’ont pas de mémoire, faciles à pressurer,
Et leurs impôts nourrissent un vaste pigeonnier…
Donnez-moi votre voix et puis vous verrez bien !
En me faisant confiance, vous ferez le bon choix,
Montrant autour de vous que le rôle qui m’échoit
On ne saurait l’offrir aux autres comédiens…
Ces gens-là sont menteurs et vous feriez erreur,
Regrettant amèrement, votre bulletin fautif.
Alors, pourrait s’ouvrir un règne de terreur,
Sans répit, où l’argent serait le seul motif…
Sachez prendre mon nom et le glisser dans l’urne,
Il vous rapportera, ce petit geste diurne
Et vous apprécierez… ce que j’ai désiré !
Dès l’annonce du verdict, les masques tombent à terre,
Et au Fouquet’s on rit de la sottise des masses…
Monté sur le beau yacht du copain milliardaire,
On se gausse, on ricane, en buvant les grimaces
Collées sur les visages des candidats perdants.
Regardez les nigauts qui croyaient faire le poids !
A leurs mines atterrées, on voit… c’est emmerdant.
S’ils avaient su gagner, quelle horreur, oui, ça, pouah !
S’ils ont si bien échoué, c’est qu’ils étaient moins bons !
Il est doux, le scrutin, qui vous fait faire un bond,
Et qui vous catapulte au-dessus du tumulte…
Dommage que les meilleurs ne soient jamais gagnants
Et que les plus rapaces, comme des fourmis Magnan,
Montent sur le dos des autres pour s’imposer en masse…
On sait bien que le jeu intéresse les plus vils
Caressant le doux rêve du bel or qui s’amasse,
Ravivé du désir de plastronner en ville…
Avidité, orgueil, ou toujours vanité,
Sont les moteurs féroces de notre humanité,
Serpents sournois qui sifflent leurs sales sons satisfaits,
Irritants personnages, à l’esprit contrefait…
En vain, nous chercherons à fuir ces moucherons.
Des mots classieux qui glissent sur les neurones flattés,
Et de la bonne pommade pour les pelages lustrés…
Montrez vos pattes blanches, en atmosphère ouatée,
Ou vous pourriez avoir vos appétits frustrés…
Caressez bien les haines et les détestations,
Rangées en rangs furieux, car leur infestation
Aura un bel effet en manifestation,
Slogans illuminant la moindre des stations…
Si vous savez charmer les oreilles les plus sales,
Ils viendront écouter, nombreux, emplir vos salles,
Et vos meetings, mes fils, feront grand bénéfice !
Des maux, l’on se nourrit pour les plus belles promesses
Et l’on prendra leurs sous aux autres, aux étrangers,
Mille fois trop nombreux, comme mendiants à la messe.
On saura leur reprendre ce qu’ils voulaient manger,
Ce confort, leurs beaux rêves, qu’ils n’ont pas mérités,
Rien que par la naissance si noble et héritée.
Alors viendront des jours heureux sans rastakouaires,
Seulement entre nous, vrais Français, blancs de teint,
Soulagés du lourd poids de toute cette misère,
Impossible à porter, et tous ces importuns
Enfanteront plus loin au pays des babouins…
Des riches qui seraient là, pour faire rêver les jeunes,
Et les pousser à faire ce qu’il faut pour gagner,
Mais il est vain de croire qu’ils seront épargnés
Ou qu’ils seront les seuls à ne pas faire de jeûne…
C’est beau de faire accroire à tous qu’ils ont une chance :
Regardez ! Dans la cour, il y a dix pièces d’or !
Attrapez-les donc toutes et régnez sur la France,
Sachant fuir tous les gueux qui n’ont plus rien… J’adore !
Si l’on est riche, c’est bien qu’on a volé autrui…
Ironique est l’astuce qui sait calmer les truies
En les faisant loucher sur des rêves de boucher !
Des mots pour faire rêver à des futurs meilleurs
Et pourtant, point de dieux, ni d’enfer, ni de mort,
Mais il y a l’au-delà, pour les bons conseilleurs,
Oui, l’au-delà du vote, sans regret ni remord.
Ces couillons qui croient tout ce qu’on leur a promis
Retourneront chez eux, dans l’odeur de vomi…
A chaque fois, c’est pareil, et puis l’on recommence,
Souriant du mauvais tour que l’on va encore jouer.
S’ils étaient plus malins, ils pourraient nous déjouer…
Ils ont besoin d’y croire et nos besoins immenses,
En leurs votes, ils reposent, alors, prenons la pose !
Des affiches sur les murs, il en faudra beaucoup.
En effet, pour les sots, la quantité importe.
Mais c’est une très bonne chose, car l’argent qui nous porte
Ouvre devant nos pas un boulevard pour nos cous !
Ces mentons, qui sont nôtres, dressés avec fierté
Regardent vers l’avant, habiles à disserter,
Agiles à distribuer des mouvements de bouche,
Sourires, moue de mépris, rictus, rire aux éclats,
Souvent hochant la tête, quand la main serre les louches…
Il ne faut pas roter le bon Coca-Cola,
Et savoir se tenir pour bien se maintenir…
Des murs couverts d’affiches, des voyages en province,
Et des meetings bien chics, des journaux que l’on rince…
Millions d’euros passés à payer du papier…
On voit qu’il y a du beurre à cueillir dans les urnes !
Comme dans les culottes doivent s’agiter les burnes
Reniflant en tous sens, comme lapins en clapier !
Avec avidité, on s’affaire à grimper
Sur l’échelle des sondages ; il faudra rattraper
Ses concurrents plus vifs et distancer les rats…
Il en est des rongeurs devant les caméras
Et ils courent à la file, montrant leur bon profil !
Des mots, toujours des mots et des promesses aussi…
En veux-tu ? En voilà, et si elles ont grossi…
Mais c’est pour rattraper les mensonges d’à côté !
On veut vraiment y croire, parce que ne pas voter,
C’est perdre sa seule chance de pouvoir désigner
Régulièrement les chefs qui vont nous commander…
Alors, on peut vraiment se taire, se résigner,
Silencieux, opprimé, à moins de demander
Soudain à mettre bas le système en entier !
Il est bon de rêver à des matins meilleurs
Et ils sont rares, les rêves, qui provoquent des frayeurs…
Défense de nos valeurs, de nos rêves, opinions…
En gros, nous ne votons que pour notre champion,
Maudissant les vilains qui avancent d’autres pions.
On les voit, grimaçant ou se faisant mignons,
Crachant leurs sales mensonges à leurs fidèles naïfs !
Réclamons des réformes, au bout de nos canifs,
Afin d’avoir encore un peu plus à la fin !
Sur nos soifs insatiables, penchons-nous donc enfin !
Sans égard pour les gueux abonnés à la faim,
Il faudra avancer vers un beau monde nouveau,
Et votent les poulets, cochons, vaches ou veaux !
Des mensonges, j’en ai dit, et bien mieux que les autres !
En plus gros, en plus fort, car c’est du rêve qu’on vend…
Moquons-nous du réel et donnons-leur du vent !
On n’est pas éternel et tous les bons apôtres
Croquent les pissenlits par leurs racines terreuses !
Regardez-moi en face : dans mes prunelles véreuses
Appréciez les espoirs que vos cervelles peureuses
Sucent comme un bon miel. Si vos vies malheureuses
Serpentent dans la crasse des arrière-cours sordides,
Il n’en faudra pas plus et vos bulletins candides
Enrichiront ma vie, comme je vous y convie !
Du moins pire des régimes, il faudrait dire du bien,
Et finir en beauté ces pauvres poils pubiens,
Maigres vers torsadés, qui ondulent en tous sens…
On est si habitué à vivre dans la paix,
Comme la guerre est loin, aux pays de l’essence…
Remarquez, si, demain, la terreur nous frappait,
Avec sauvagerie, nous hurlerions ensemble…
Si nos satrapes sournois, sordides, comme il nous semble,
Savaient sortir des chics salons où ils plastronnent,
Ils verraient le destin de ces masses qu’ils chaperonnent,
Et ils ne seraient plus… ces hommes qui ont tant plu.
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IMMOBILIER

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C’est la maison du bois, aux ouvertures… murées !
Et dedans… C’est ballot ! Un pauvre homme… emmuré ?
Il est pondu du jour, écrit nu, sans tunique,
Le poème que voici ; il était seul au monde.
Est-ce une qualité d’être un enfant unique ?
Si la fratrie est grande, en quoi serait-ce immonde ?
Tiens donc ! Il est trop tard. Je sens venir les autres…
Beaucoup de maux à dire sur ce vilain apôtre
Et je les sens pressés de cracher leur venin,
Affreux petits serpents et leurs destins de nains
Ulcèrent leur orgueil d’alexandrins râleurs…
Le voici, l’acrostiche, arrivé bien à l’heure :

Il s’agit de gagner des sous en spéculant,
Mais, pendant ce temps-là, des gueux, gesticulant,
Meurent de faim en tâchant d’habiter quelque part…
On peut y voir la patte des Gros qui accaparent :
Bien vautrés dans la soie, leur tas d’or à la banque,
Ils se moquent de savoir ce dont les autres manquent !
Les autres ? C’est la France, des gens sans importance…
Il est usé le temps du gros fromage à trous
Et les rats faméliques, lassés des tours d’écrou,
Redeviendront des lions, en votant Mélenchon ?
Il a un, deux appart’s, qu’il loue pour de l’argent,
Mais ce Monopoly n’est pas si innocent…
Maudit soit ce pognon qui fait pleurer les gens !
On fait monter les prix et puis bouillir nos sangs,
Bloqués dans nos artères, sinon ils gicleraient…
Il est deux fois moins cher en pays d’Outre-Rhin.
Les Allemands s’en tirent, quand, nous, on en pleurait…
Il est légal de faire du profit sur les reins
Et pourquoi pas les corps entiers et puis les toits ?
Retourne à ton miroir, et là… regarde-toi !
Il y a un beau trois-pièces qui prend de la valeur…
Mais ce n’est pas depuis un an, une saison…
Mais non, depuis quinze ans, au sein de la maison,
On a trois belles pièces vides, sans crainte pour les voleurs !
Beaux voilages aux fenêtres, éloignant les squatteurs,
Il s’agit d’un tas d’or, avis aux amateurs…
L’investissement est bon : il a triplé son prix.
Il n’est pas même à louer : les locataires ? Mépris !
Et les voisins sont braves, confits de gentillesse :
Regardez-les, tassés, à cinq dans leurs deux-pièces !
Ils font des heures en train pour aller travailler
Mais c’est le prix qu’ils paient pour pouvoir habiter
Maison et jardinet, et ils ont beau bâiller
On ne les plaindra pas, c’est une énormité !
Bonheur de la campagne, où l’air pur Monsanto
Irrigue de pesticides les bronches, les végétaux !
Les voilà qui se plaignent, mais ils ont bien choisi…
Ils l’ont voulu, leur toit, symbole de bourgeoisie ?
En venant réclamer, ils en ont du culot !
Reposant, leurs week-ends, au milieu des mulots…
Il est fou l’affreux loup qui fixe les tarifs,
Mais ce n’est pas un homme qui chasse loin du périph’
Mes frères et sœurs honnêtes qui ne demandent qu’à vivre…
On a un bon système, conçu pour rapporter :
Beaucoup de gens s’engraissent ou plutôt ils s’enivrent…
Il en faut des notaires, des agences confortées,
Les experts en tous genres, qui mesurent tout ce qu’ils peuvent…
Il arrive, par ailleurs, que dans vos chambres il pleuve,
Et le bonheur humain n’est jamais assuré
Rien que tant que l’Argent règne au ciel azuré…
Il est encore monté, le prix du mètre carré !
Mes mains chéries, je frotte, et mon sourire ravi
Montre bien que l’argent s’accumule dans ma vie…
On me dira parfois pour me contrecarrer
Beaucoup de bien des gens que les prix vont chasser…
Ils n’ont qu’à faire comme moi (comme si c’était possible),
Les joyeux locataires, qui en auraient assez !
Ils ne m’intéressent pas, car j’ai bien d’autres cibles,
Et des bien plus juteuses, mais c’est une autre histoire,
Racontons-la plus tard, près d’un autre comptoir…
Il faut un canapé pour dormir dans la nuit,
Mais c’est qu’il manque une chambre dans notre "pied-à-terre"…
Mes bonnes vertèbres, hélas, le couchage leur a nui
Obligeant à jeter des matelas par terre…
Bel objet, ce sofa, couvert par deux TRÉCA !
Il importe assez peu que les maisons des gueux
Laides à l’extérieur, cuisine en formica,
Irradiant l’inconfort, soient carrément dégueus…
En méprisant les autres, les "un pour cent" vont mieux,
Regardant leurs enfants, la fierté dans les yeux !
Il ne peut plus payer ? Mais foutez-le dehors !
Mon avocat m’a dit que, dans les mois d’été,
Mettre à la rue l’infâme qui s’est trop endetté
Oblige à quelques ruses… mais préservez mon or !
Boutez donc l’importun hors des murs de mon bien !
Il en a du culot d’oser tant s’accrocher,
Lui et ses trois marmots, comme moules sur un rocher…
Il faut quérir les flics, l’huissier… Dieu sait combien
Est-ce que va me coûter la vilaine expulsion ?
Retenez-moi, ma mie, de mort, j’ai des pulsions !
Il est trop cher pour vous ? Ce n’est pas un problème !
Mon agence a l’affaire qui est faite pour vous plaire.
Monsieur Durand va vous… Ne soyez pas colère !
On a juste ce qu’il faut, même si c’est un peu blême…
Bien sûr, ce sera loin… Vous avez une voiture ?
Il y a même un garage, et… grand comme un caveau !
La maison n’est pas neuve, on voit bien… la toiture…
Il faudra bien prévoir quelques petits travaux
Et vous serez chez vous, loin des bruits de la ville,
Rangé comme un cafard, sur la route de Deauville…
Ils ont fait une cabane dans le bois de Vincennes,
Modeste petit bois, à Paris, près de la Seine…
Mais ce sont des gamins d’un genre un peu spécial,
Ou bien des attardés, car ils ont passé l’âge…
Bah ! Quel mal ça fait-il ? Si un être asocial
Investit ce beau bois avec son bricolage,
Le mal serait bénin, mais c’est pour habiter !
Il y reste à demeure, dans sa cage à lapin,
Et les tentes discrètes qu’on voit près des tapins,
Ravissant voisinage… Belle illégalité !
Il fait froid, dans les pièces de cette vieille demeure.
Mes quatre radiateurs ont fait sauter les plombs.
Mettez plutôt trois pulls, un polaire en doublon !
On trouve qu’il y fait froid et, peu à peu, on meurt…
Bouchez les ouvertures et l’humidité reste :
Il se forme des flaques sur le sol et ça sent
Le moisi qui s’étend sur les murs du nord-est.
Il est cher, le chauffage, et les prix vont croissant.
Encore hier le bail a été augmenté…
Regardez-nous, pendus, dans ce manoir hanté !
Il se lève avant l’aube pour prendre sa voiture.
Maintenant, il arrive au parking de la gare.
Monté dans le wagon, il pense à sa toiture.
On devra la refaire, réfléchit-il, hagard…
Bientôt, ses yeux se ferment tant il est fatigué.
Il n’est pas arrivé encore à Saint Lazare.
Le métro vient ensuite, coups de coude prodigués…
Il finit par pointer : on ne laisse au hasard
En fait que ce qui est trop dur à maîtriser…
Rebelote pour le soir… Belle vie à mépriser !
Il dort sur le trottoir à longueur de journée.
Mille passants le côtoient, voyant un animal,
Mais, on sait, l’apparence… n’y voyez pas du mal…
On dirait un humain, qui aurait mal tourné.
Bovidé paresseux au ras de la chaussée,
Il doit être gentil ou la maréchaussée
L’aurait déjà jeté loin du luxueux trottoir…
Il n’y a donc nul danger, nul problème, c’est notoire.
Excusez-moi, monsieur, vous auriez un euro ?
Réveillez-moi ! Il parle… Comme nos bons libéraux !
Il est l’unique fauteur de tout ce qui nous trouble.
Mille méfaits, il commet, à chaque seconde qu’on double…
Mettez-le en prison ! Il n’est même pas vivant.
On lui donne mille noms, couché sur le divan,
Bavardant de ses crimes, sans vouloir les freiner…
Il fait monter les prix, dans un jeu effréné.
Les maisons ne sont qu’un de ces terrains de jeux :
Il est beau celui-ci, humainement piégeux,
Et il fait trop souffrir bien des milliards de gens.
Regardez ce démon, dont le nom est l’Argent !
Il faudrait que chacun ait un toit pour dormir,
Modeste, confortable et facile à chauffer…
Mais où prendre l’argent ? À tous ceux qu’on admire…
On nous les montre bien, sachant philosopher,
Baladant leur bling-bling devant les caméras.
Ils auraient moins en haut, on chasserait les rats…
Les restaurants du cœur n’auraient plus raison d’être.
Il suffit d’y penser : si l’on cesse d’entasser,
En bas, on va enfin apprécier le mieux-être,
Retrouver l’air humain, penser à s’enlacer…
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INCONSCIENT

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Il est le seul garant de nos doux avenirs,
Non seulement il pense, mais il est la mémoire,
Ce gardien des trésors que sont nos souvenirs.
On lui prête volontiers un certain rôle d'armoire,
Nécessaire pour stocker sans gêner la conscience.
Sachez qu'il est bien plus qu'un vaste répertoire :
C'est bien lui, l'origine de nos plus grandes sciences !
Il est le bon serveur, qui prend sous le comptoir
Et qui verse au client de quoi le rendre heureux…
Nous disposons en lui d'un ami rigoureux
Tenu de nous servir… mais de nous asservir ?
Il fait tout et l'on croit qu'il n'est qu'un assistant.
Nourrissant nos mensonges d'un pouvoir absolu,
C'est le seul artisan de nos mœurs dissolues,
Ouvrier, professeur, il est seul existant !
Nul pouvoir dans les autres qui sont des figurants :
Sur-Moi, Sous-Moi, conscience, simples nains murmurants,
C'est l'Inconscient le Maître de nos moindres pensées.
Il est le seul coupable de nos actes insensés
Et l'auteur principal de nos plus grands exploits.
Nous ne sommes que lui-même et c'est nous qu'il emploie
Transformant nos esprits en coquilles hors de prix…
Il enregistre tout et prend soin de noter
Nos moindres souvenirs et son appréciation.
Chaque action est pesée, son résultat coté
Obtient une valeur et sa validation
Ne sera renforcée qu'après confirmation.
Si l'avenir infirme cette première notation,
Cette action subira une relégation.
Il s'applique la même chose à nos chères perceptions :
Entreposées au frais, après leur réception,
Nous les notons "plus-plus", moyen ou négation,
Toujours bien vigilants, à travers nos bilans…
Il teste en permanence les projets à venir,
Nourri de son passé pour tracer l'avenir.
C'est la conscience qui sert à mesurer les points,
Ouvrière sans cervelle et simple écran-témoin !
Ne croyez pas qu'elle sait ce qu'elle fait ni qu'elle joue !
Statique verre mesureur, bête comme un bijou,
C'est un bel instrument, mais elle subit le jeu.
Il vient de l'Inconscient, notre comportement,
Entièrement construit, même nos emportements
Ne doivent rien au conscient, si loin des vrais enjeux…
Tout est donc illusion, et l'esprit …confusion.
Il est dur de penser la conscience comme une vitre.
Nous voyons au travers, mais elle n'est qu'un arbitre.
C'est à travers son œil que nous goûtons le mal
Ou le bien, c'est selon, car plaisir ou douleur
Nous apprennent à trier nos instants en couleurs…
Si la sensation rouge est plaisir animal,
Comment ne pas chercher à la revivre encore ?
Il est d'autres plaisirs des plus intellectuels,
Et parfois, bien plus forts, pour battre des records…
Néanmoins, qui peut bien faire le calcul ponctuel ?
Tout est dans l'Inconscient, l'art des coefficients !
Il sait tout et fait tout, alors que la Conscience
Ne sait rien faire du tout, comme un chien de faïence.
Cependant, c'est par elle qu'il éprouve le plaisir
Ou la satisfaction, et quand il faut saisir
Notes d'appréciation, c'est grâce à son appoint,
Statique évidemment, qu'il peut compter les points…
Comme il suggère un acte, la Conscience sert d'écran :
Il peut y réagir comme s'il voyait en grand
Et compléter son jeu, l'améliorant d'un cran.
Notre conscience sert bien à fuir faux pas flagrants,
Tous les passages à l'acte un peu trop inexacts…
Il s'agit donc d'un filtre, en entrée, en sortie.
Nous l'appelons Conscience. Elle est bien assortie :
C'est certain que, sans elle, l'Inconscient n'a plus d'yeux.
On n'en déduit pas moins qu'en l'esprit, c'est lui Dieu !
Nous sommes des mécanismes qui fonctionnent dans l'ombre,
Sous le manteau secret des neurones les plus sombres.
Confondant la partie émergée de l'épave…
Il nous plaît de penser à notre liberté !
Elle n'est qu'une illusion, flanquée de mille entraves.
Nous ignorons les fils qui vont nous escorter,
Tirant sur nos fausses notes à longueur de portée…
Il n'est rien de plus vide que notre liberté.
Nous ne faisons rien d'autre que nous mettre à tomber,
Cailloux jetés du ciel, mais au torse bombé !
On se croit immortel avant que de heurter
Notre mère la Terre au moment de crever…
Si nous étions meilleurs, l'on pourrait en pleurer.
Cependant nos actions, toujours à nous leurrer,
Indiquent avec éclat nos corps inachevés…
En machines animales, toujours nous comporter,
Nous n'avons pas le choix des vies à colporter,
Tant nos plaisirs nous viennent de nos aïeules les hyènes !
Il est libre de faire tout ce qu'il a appris.
Nourri d'autres cuisines, nul ne sera surpris
Comme il sera restreint à ce qu'il a compris
Ou limité aux goûts dont il connaît le prix.
Nous saurons l'arroser de nos profonds mépris
Si, des valeurs suprêmes dont nous sommes tant épris,
Ce benêt trop s'éloigne, en vilain malappris.
Il fait donc ce qu'il peut, c'est toujours ça de pris,
Et s'il croit être libre, c'est parce qu'il s'est mépris,
Nourri de racontars, ou de fieffées tromperies,
Tartinés dès l'enfance, dans nos pauvres esprits !
Il est fou, il le sait, mais il n'a pas le choix.
Non seulement ça vient, mais encore, et toujours,
C'est la ronde des mots, grouillant comme des anchois.
On n'en vient pas à bout en baissant l'abat-jour.
Ni les électro-chocs, ni les médicaments,
Seringues ou comprimés n'y pourront rien changer !
C'est le fond du cerveau, qui fuit complaisamment,
Irradiant ses produits, tant pis pour le danger !
Elle est bonne la folie, dans un cerveau maniaque,
Nourrie des notations de mémoire démoniaque,
Truffée des rouges désirs de fabuleux plaisirs…
Il ne comprend jamais car la compréhension
N'est pas dans sa nature. Tout est automatique.
C'est l'ensemble des joueurs et leur intervention
Obligeante qui provoque "l'esprit" fantomatique.
Nous ne comprenons rien mais le plaisir d'y croire
Sait nous plaire en dedans et l'Inconscient assume :
Capable de fournir de quoi nous faire valoir,
Il tire à flux tendu des mots sur le bitume
Et s'ils sont adaptés, nous en sortons flattés.
Non, je vois bien mes vers couler de sous mes doigts,
Tordus par mon esprit, idiot, comme il se doit…
Il m'appartient de dire que mes mots sont d'un autre,
Né en même temps que moi, caché à l'intérieur.
C'est gentil de savoir que mon crâne est le nôtre
Ou qu'il est partagé aux niveaux inférieurs…
Nous sommes colocataires, mais JE n'existe pas,
Simple fiction verbale, jeu de mots bien sympa…
Cependant, c'est un leurre, dangereux, illusoire.
Inoculé enfant dans nos esprits passoires,
En habitué cynique, il occupe le terrain.
Nuageux volatile dans une armure d'airain,
Tout le monde imagine qu'il est là d'origine !
Ils coulent du robinet de mes doigts affutés,
Nobles vers argentés ou bien propos futés…
C'est un don, direz-vous, même si j'ai travaillé,
Ou plutôt, c'est l'affaire du cerveau écaillé,
Naïf et reptilien, caché au plus profond.
Secret, il exécute, collé à mon plafond,
Ces actes merveilleux qu'on croit être les miens…
Il me donne des paroles, qu'il me fait prononcer,
Envoie des ordres aux doigts pour qu'ils aillent enfoncer
Naturellement les touches dans l'ordre qui convient,
Tout cela sans omettre le plaisir à émettre…
Il offre du plaisir à chaque suggestion.
Noté dans la mémoire, la régurgitation
Communique la valeur de l'espoir attaché.
On se régale d'avance au plaisir ensaché !
Nous confrontons nos actes à la réalité,
Soumettant nos bilans à vérification,
Ce qui assure ainsi un contrôle-qualité…
Il affine les valeurs de sa fabrication,
Envoie à la Conscience du plaisir intérieur,
Nettoyant les erreurs de ses notes antérieures
Toujours dans l'unique but d'un bonheur ultérieur…
Il est le grand gardien du bonheur de notre âme,
Notre ange-garde du corps, décrit dans les programmes,
Ces poussiéreux bréviaires, dont on m'a bien saoulé…
On se réveille un jour, les sottises refoulées,
Nu devant l'éternel désir d'être plus grand,
Sempiternel travers de l'humain, c'est flagrant !
Courant contre la peine, la douleur et la peur,
Il vit pour le plaisir, l'espoir, à toute vapeur
Et nos choix les plus fins se résument à ceci :
Nous fuyons le bâton pour courir la carotte ;
Toute la vie on trotte, jusqu'au dernier souci…
Il est mieux expliqué dans mes écrits en prose.
Nul doute que ces bons vers, qu'ici je vous propose,
Contiennent beaucoup de pistes, qu'il faudrait explorer.
On peut sur mon site web aller plus qu'effleurer
Notation et Conscience, plaisir et Inconscient,
Si le sujet a l'heur de vous intéresser…
Cela fait des années que mes neurones patients
Imbibaient le papier de l'encre bien dressée
Et les cerveaux curieux qui ont voulu me lire
N'avaient pas le passé nécessaire pour s'emplir…
Tudieu ! C'est donc tout neuf… Qui viendra casser l'œuf
Index des poèmes

DESTRUCTION

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De vilains rêves me hantent aux noires heures de la nuit.
En silence, je souris en pensant à chasser
Soudainement les plaies qui suppurent au passé,
Tenté de les gratter, pour tromper mon ennui.
Racler le fond du puits où l'abomination,
Un démon sans attache aux pouvoirs étonnants,
Crève d'envie de briser la civilisation,
Tirant ses flammes puantes sur les saints bedonnants,
Irradiant de lumière les puits obscurs du temps,
Ouvrant de larges brèches dans les murs rebutants,
Nourri de nos dégoûts pour les rois des égoûts…
Dis-moi si je suis fou de vouloir tout jeter…
Et l'eau de la baignoire, et le gentil bambin,
Sans craindre la morsure du remord breveté ?
Tous les puants spectacles m'ennuient comme chérubins,
Rappelant à mon âme combien l'erreur humaine,
Universelle, lassante, que les dieux nous amènent,
Cogne dans mes artères, pour crier au mensonge.
Tout pourrit mollement au fond de nos prisons,
Illusions parasites de nos plus mauvais songes,
Oublis les plus feutrés de nos pires trahisons,
Nocturnes pollutions dans des bruits de succion…
Des années vont passer dans une vaine attente
Et les fous les plus las iront planter leur tente
Sans voir qu'ils ont perdu toute chance de l'emporter…
Tout le temps qui s'écoule va dans le mauvais sens
Retirant de nos mains la force de porter
Un poids toujours plus lourd avec chaque naissance.
C'est hier qu'il fallait oser dresser la tête,
Tandis qu'après-demain, tous nos cheveux blanchis
Iront confectionner un manteau d'épithètes
Ornementé de vers timides ou affranchis,
Nobles péroraisons en panne de livraison.
Dans l'eau, je vais cracher mon dégoût cumulé,
Etourdi de l'horreur qui n'a point reculé,
Saturé de douleur de voir tant maculer
Tous les projets humains qui auraient stimulé,
Régénéré le monde, ainsi reformulé…
Un soupçon de salive ainsi véhiculée,
Collée par les caillots de sang coagulé,
Tout est prêt pour la fin des temps bien reculés :
Interrompre vos jeux, ne plus gesticuler,
Ouvrir vos yeux saoulés de trop déambuler,
Nouer vos doigts crochus, lassés de spéculer…
Des temples en chocolat aux palais de papier,
En un mois on pourra rebâtir ces clapiers.
Si l'envie est plus forte, on jettera au feu
Tous les livres de droit dont les patrons suiffeux
Retiraient avantages et pouvoirs merveilleux.
Un vent de saine folie calmera l'appétit,
Comme l'avidité, partie en confettis !
Tordu est mon esprit, dans son abri crayeux !
Il divague au grand jour, dans les plis d'Internet,
Ondulant du clavier sur l'air des bombinettes,
Navré du clair silence moquant les cris qu'il lance…
Dommage que la violence soit un mal nécessaire,
Et c'est la faute à ceux qui s'accrochent au dessert :
Serpentins profiteurs gorgés de sucreries,
Tous vos ergots sont fiers d'adhérer aux assiettes,
Rotant les crus classés, hilares aux pitreries,
Un mépris ostensible débordant la serviette…
C'est qu'il nous faudra donc écraser ces cafards,
Tous ces beaux parasites, qui se gorgent sans fard,
Ignorant tout partage, tirant la couverture,
Odieusement présents derrière chaque ouverture,
Narquois vers bien luisants, rendant l'enfer cuisant !
Dans l'idéal qu'importe que l'enfer soit sur terre,
Et que certains profitent de leur naissance inique,
Serrant les ceinturons de manière planétaire,
Tuant par négligence ou nettoyage ethnique ?
Regardez donc nos vies qui ne dureront pas…
Un siècle va passer, et qu'importent nos pas ?
C'est à l'échelle humaine qu'on crie au gaspillage,
Tandis qu'une poignée se complaît au pillage.
Il est des traditions qui sont bien familiales…
Oh ! Les esclavagistes ont la piété filiale !
Nourris du sang humain, ils aiment le rouge carmin…
Des siècles d'oppression et de capitalisme,
Est-ce assez ou faut-il encore en entasser ?
Si l'on changeait de jeu, parce qu'on en a assez ?
Tâchons de nous tourner vers l'universalisme,
Rejetant les parties de vain Monopoly !
Un souffle de fraîcheur, des relations polies,
C'est une autre nature que la vie d'aujourd'hui…
Toute l'histoire humaine nous a ici conduits,
Il est temps d'inverser les valeurs éternelles.
Oublions d'entasser, en rats irrationnels !
Nous n'emporterons rien, sauf quelques acariens…
Depuis qu'il y a de l'or, on ignore le partage,
Et la misère humaine est due aux héritages.
Si l'on abandonnait son or à son décès,
Tous les pauvres en auraient, pour de nouveaux essais…
Regardez la logique de l'accumulation :
Un peu plus chaque jour nous rend plus estimable.
C'est fou, mais c'est ainsi : l'argent nous rend aimable !
Tout tourne autour du fric et quelle émulation !
Il y en a souvent trop et ailleurs il en manque,
Oui, mais "c'est moi qui compte", et le reste ? "À la banque !"
Navré de telles idées, mon cerveau va rider…
Donnez-moi les moyens de tout faire exploser
En millions de morceaux durs à reconstituer !
Sous les murs des palais, on voit des prostituées,
Tandis que courtisans continuent à gloser…
Retirons les parpaings des murs des banques centrales !
Un vent de liberté pourrait bien s'engouffrer
Caressant les mendiants en position ventrale…
Terminés, les menus, sur du papier gauffré !
Il vaut mieux tuer le luxe que priver des millions.
Oui nos vies valent autant, et notre rebellion
N'avait que trop tardé à être placardée !
Déboulonner les têtes qui ne pensent qu'à s'emplir…
Ejecter les esthètes sans rien à accomplir…
Soumettre les grognards, défenseurs de l'Empire…
Tirer sur les ficelles des pantins qui empirent…
Rejeter en arrière les vendeurs de futur…
Unifier les courants de pensée immatures…
Cracher sur les valeurs qui défendent les voleurs…
Tordre le cou des mythes enjôleurs… engeôleurs…
Interdire le pillage de notre humanité…
Ouvrir les yeux de force devant l'absurdité…
Noyer une fois pour toute les obstacles à nos routes…
Des mots, toujours des maux, et se cacher derrière…
Elections pièges à ceux que l'on laisse en arrière !
Saoulez-nous des infos de guerres et de tueries,
Tellement qu'on est heureux au fond de l'écurie !
Regardez tout le mal qu'on peut semer ailleurs !
Un havre de repos nous assurent nos bailleurs,
C'est pourquoi l'on se tait, l'on se terre et l'on vote…
Tapis dans nos maisons, avec tant de confort,
Il serait bien stupide de faire tomber nos forts,
Ouvrant au désespoir nos âmes bien dévotes !
Non, restons couchés, las, et le bulletin est là…
D'accord on vit bien mieux, et si l'on ferme l'œil,
Eh bien, on ne voit plus la misère qu'à moitié !
Si l'on ferme les deux, plus besoin de pitié,
Tous les morts de la terre, avec ou sans cercueil,
Retirés, d'un seul coup, de nos champs de vision !
Un conseil salutaire : quand la télévision
Chargée d'images atroces, entre deux tranches de pub,
Taraude nos neurones, comme un vilain succube,
Il suffit de tourner la tête vers la fenêtre,
Ouvrant nos yeux hagards sur le monde où nos maîtres
Nous disent quoi penser, manger et dépenser…
Du vent plein les oreilles, du soleil dans les yeux…
En vacances, on est bien, comme des demi-dieux,
Servis par l'indigène, bien content d'être là,
Tirant peu de profit, mais fier comme un prélat…
Redonnez-lui trois sous, il se tord et se plie,
Une reconnaissance éperdue l'illumine…
C'est bien plaisant à voir, et puis l'on nous supplie :
Tous les mendiants du monde grouillant comme une vermine
Interceptent nos pas pour demander notre aide,
Oui, mais c'est oppressant. Après cet intermède,
Nous rentrons à l'hôtel, prendre un ou deux cocktails…
Dire du mal fait du bien, mais qui va bien me lire ?
Et puis si vous lisez, qu'allez-vous donc en faire ?
Surtout, ne changez rien, à notre bon enfer !
Tudieu ! Je n'aurais plus alors qu'à me relire,
Regrettant le bon temps où tout était pourri…
Un rêve en chasse un autre. À chacun, je souris…
C'est ainsi que mon temps défile sous mes doigts
Traçant mes mots ineptes, obscurs pour des Suédois,
Insipides pour tous ceux qui pourraient les comprendre…
Oubliés de naissance, leur vie sera d'attendre,
Négligés pour du fric, comme tant d'enfants d'Afrique…
Index des poèmes

VOMIR

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Verser des gros morceaux qu'on a mal mastiqués,
Ouvrir son estomac pour bien régurgiter,
Mais l'on sait qu'après coup, les mets sophistiqués
Iront encore gonfler notre ventre agité
Repu trois fois par jour, jusqu'en fin de séjour…
Vous mangez bien trop riche, me dit mon bon docteur.
Oui, je lui répondis, et c'est pour mon malheur,
Mais je n'ai pas le choix, c'est pour mes réacteurs,
Ils ont besoin d'essence de la plus grande valeur,
Rien que pour fonctionner, et pour mieux ponctionner…
Vers la cuvette en grès, je cours me soulager,
Obligé de verser le trop-plein absorbé,
Mais ce n'est que mangeaille du gentil fromager,
Il me suffit d'attendre l'estomac pertubé :
Reviens à la raison, j'ai du foie gras maison !
Voilà qu'on a enfin trouvé un équilibre !
Oui, au sud, on maigrit, mangeant péniblement,
Mais au nord, on a trop, gavés paisiblement,
Il se révolte alors, l'estomac gros calibre,
Rejettant le surplus, comme s'il n'en pouvait plus…
Vos mimiques en disent long sur vos beaux sentiments.
On vous sait généreux et l'amour, ce ciment,
Mérite une place à part dans votre panthéon.
Il en faut de la foi pour croire vos boniments :
Remercions, les yeux clos, les dieux caméléons !
Vertigineux abîme qui nous attend plus bas,
Orgueilleux monticule de possessions sordides,
Méticuleux destin aux diplômes très splendides,
Incarnation du Bien, et le mal, c'est Cuba,
Rien n'est trop beau pour nous, et, le peuple, "À genoux !"
Viens mon cœur, partageons, tout ce que j'ai volé !
Oublie l'odeur de mort, de peur décomposée !
Mets tes mains distinguées aux doigts auréolés,
Impeccablement roses, aux bijoux bien dosés,
Rien que sur les billets que mes doigts grassouillets
Arrachaient tout à l'heure à des gens sans valeur…
Vermifuge impossible pour notre humanité,
Où la purge attendra que nos infirmités
Minent profondément la course aux vanités !
Improbable espérance, si pleine d'inanité,
Regardons bien ce monde : l'humain est imité…
Vraiment, on peut aussi dire l'humain limité.
On ne sait pas encore combien la fatuité
Mérite une place centrale, mais pourquoi l'ébruiter ?
Il est bien comme il est, dans son exiguïté,
Riant système repu de sa perpétuité !
Vers des yeux déjà morts, je vais cracher mes vers,
Ouvrant des trous béants, dans des palais déserts,
Maudissant des dieux morts aux poussiéreux calvaires,
Illuminant le jour de mes feux bien couverts,
Raidi dans mon cercueil, en attendant l'hiver.
Vois-tu, cela m'amuse, de discourir tout seul…
On ne m'interrompt pas, caché sous mon linceul !
Même si personne ne lit, peu m'importe à la fin.
Il me plaît de tracer ces mots qui gesticulent,
Riant des majuscules, pondues par le rat fin…
Vocation contrariée de salisseur de pages,
On ne sait jamais trop pour quoi on était fait…
Maintenant, je sais bien où mènent mes dérapages.
Ils vont droit dans le mur et restent sans effet,
Ridicules trublions, qui rêvaient d'être lions !
Vain combat solitaire de défenseur des mots
Oublié dans un monde où l'on croule sous les maux,
Mais la télé a tué la lecture à jamais.
Ils sont ainsi morts-nés les vers que je bramais,
Rejetons dérisoires de mes dons illusoires…
Va dire que tu as lu un poème en entier !
On va bien se moquer de toi sur ton chantier…
Mais c'est pareil ailleurs et dans tout l'univers.
Ils sont aussi pourris, les tableaux que les vers !
Rien n'est plus comme avant dans notre monde bavant…
Viens me dire que je perds mon temps sur ce sentier,
Oubliant qu'il fallait, pour que vous les sentiez,
Mettre des additifs, des parfums, à mes vers !
Il me plaît d'être une goutte, dans l'océan si vert,
Refusant que ma plume ne me change en écume…
Vers le voyage ultime, nous marchons d'un bon pas,
Ouvrant large nos bras, pour profiter de l'air,
Mais dans tous les endroits où nos pieds ne vont pas,
Il y a des humains étranges et similaires,
Restés sur le carreau de nos jeux de tarot…
Voir la fin arriver, avec soulagement…
On sait qu'on ne peut pas durer éternellement.
Mais pourquoi c'est ici et pourquoi maintenant ?
Ils se lassent, les neurones, des jeux les plus prenants,
Regardant vers ailleurs, vers des futurs meilleurs.
Vingt dieux ! C'est qu'il s'accroche à son sacré clavier…
On croirait que jamais il ne va en finir,
Mais, non, finalement, il pense que vous saviez
Interrompre le cours de vers sans avenir,
Retrouvant en arrière, l'abri de vos barrières.
Vingt tasses de thé plus tard, l'estomac barbouillé,
On continue de voir les pixels gargouiller,
Mais le cœur n'est plus là pour tout écrabouiller.
Ils sont las, les neurones, de devoir crachouiller
Rapidement des mots, qu'il faudra bredouiller…
Vraiment, votre patience vaut bien ces quelques vers…
On va s'arrêter là, c'est juré, sur mon verre !
Mais vous n'y croyez pas, et vous avez raison,
Il n'est pas né l'alcool dont les démangeaisons,
Règneraient sur mon âme, qui serait sa maison…
Alors, c'est "au revoir", qui termine ce devoir…
Index des poèmes

TOURISME

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Traîner ses bottes en train, en bateau, en avion,
Oublier les petits soucis que nous avions,
Un chèque et on s'envole, bonjour les indigènes !
Regardez comme c'est beau, comme c'est grand, comme c'est laid !
Ils en sont encore là, à faire cailler le lait !
Sourires bien supérieurs vraiment dénués de gêne…
Mes euros m'ont permis d'explorer la planète,
Et j'y suis pour beaucoup si la terre n'est pas nette…
Tous les pays du monde sont mon terrain de jeu.
Ouvrant mon portefeuille, pour mes futiles enjeux,
Un coup de carte Gold et l'avion me transporte,
Roulant sur le tarmac en un bruit de tonnerre.
Il est haut dans le ciel, et en bas, les cloportes
Se rendent à leurs affaires sans même lever les yeux.
Maintenant je suis loin, parmi les millionnaires,
Et nous sommes au plus près d'être des demi-dieux !
Tiens, voilà un euro, et puis fais-le durer !
Ouvre bien grand la main, j'y verse un gros billet,
Un de cent mille roupies, pour un bol de purée,
Reviens me voir demain, tu pourras t'habiller.
Il est bon d'être un prince et de venir donner,
Sauver des bons sauvages à la faim abonnés,
Métèques trop faméliques, des dieux abandonnés,
Et quand on en a marre, revoir sa maisonnée…
Tirer sur ma voiture, quelle faute impardonnable !
On vient dans leur pays, on n'est pas obligé,
Un geste humanitaire, mais il est négligé !
Regardez donc ces gueux combien déraisonnables !
Ils vous tirent au fusil, qu'on leur avait donné
Surtout pour s'entretuer, faut-il le fredonner ?
Mais si l'on ne peut plus visiter leur vrai zoo,
Eh bien, vers d'autres cieux, nous mènerons nos os !
Tais-toi, tu m'indisposes avec tes bruits de bouche.
On apprend à parler ou à chasser les mouches !
Un jour, tu vas mourir ; si tu t'es bien conduit,
Renaîtras en Europe dans un beau corps tout blanc !
Il en faut de l'espoir pour huiler les conduits,
Savoir le distiller ou savoir faire semblant,
Mérite la récompense dont on jouit tous les jours,
Emerveillés d'avoir beaucoup plus pour toujours…
Tous ces avions qui volent au-dessus de ta tête,
On les dit pleins de blancs, qui regorgent de pépètes…
Une année de labeur te donne de quoi manger,
Rien à voir avec l'or par les blancs engrangé !
Ils viennent te visiter, comme animal étrange,
Souriant de te voir nu sans que cela dérange,
Mais ils ne sont pas frères, même s'ils nous ressemblent
Et ils en sont conscients, c'est bien ce qu'il me semble…
Tu peux toujours tousser sans jamais émouvoir.
On sait que l'indigène a la santé fragile.
Un cancer, c'est normal, quand on dort sur l'argile…
Regarde tes parents, trop vieux pour se mouvoir :
Ils ont l'âge des touristes qui respirent la vigueur.
Sûrement un hasard (malchance à la rigueur),
Mais dans les pays riches, on meurt beaucoup plus tard,
Et on est enterré dans un joli costard…
Tout l'argent dépensé pour nous bien promener,
Oubliant les millions qui voudraient bien mener
Une existence humaine en venant "profiter",
Ramer sur nos galères, pour un salaire décent.
Ils ne seront jamais sur la liste "invités".
S'ils fuyaient leur pays, de l'avion on descend,
Mais plus personne n'est là, pour nous servir le vin,
Et pourquoi pas dormir au fin fond d'un ravin ?
Tout rit au visiteur descendu de l'avion,
Orgueilleux vacancier, qui profite des techniques,
Ultime homo sapiens, fraternel ou cynique,
Regardant nos malheurs pour que nous l'émouvions…
Il vient du bout du monde dépenser ses euros
Satisfait de lui-même, en gentil tourtereau
Mâtiné de rapace, car son pouvoir d'achat
Est rien moins qu'innocent, méritant les crachats…
Tout est beau quand c'est loin, après un grand voyage…
On est fier de conter qu'on est allé là-bas,
Un lourd besoin de dire nos joyeux gaspillages.
Rien n'est plus amusant que de voir qu'on abat
Innocemment des arbres pour les biscuits sucrés,
Sacrifiant les forêts, pour nos besoins sacrés,
Méprisant les humains, les plantes, les animaux
Et vénérant comme dieux les profits maximaux.
Ton superflu est fait pour être dépensé :
On t'offre un beau voyage, très loin, pour commencer.
Un séjour idyllique et des soirées dansées
Résoudront ton désir d'être récompensé.
Il n'est aucun défaut qui ne soit compensé
Si tu as de l'argent, l'art de le condenser,
Mais aussi l'habitude de le bien dispenser,
Et qu'importe si ta vie sent la viande avancée !
Toucher du bout du doigt les inégalités,
Offrir à son regard d'autres réalités,
Une nouvelle fois, fuir sa banalité,
Redouter d'éprouver sa vile mortalité,
Imposer à autrui l'insensibilité,
Savoir leur retirer toute crédibilité,
Mépriser les efforts d'invincibilité,
Et mourir à la fin, plein d'incrédulité…
Traîner son superflu sous le nez d'indigents,
Oui, mais pour découvrir la culture de ces gens !
Une intention très noble, et un but exigeant,
Rien que pour étaler en discours affligeants,
Irradiant le mépris le plus désobligeant,
Saluant l'ordre établi, d'un geste négligent —
Mais quelle médiocrité, même chez leurs dirigeants ! —
Et c'est bon de sentir qu'on est intelligent…
Tout autour de la terre, sans se donner la main…
On doit plutôt la vendre et bien souvent la tendre.
Une paume vers le ciel, ou bien le regard tendre…
Rien n'est jamais gratuit, sous un bon examen.
Il faut payer le prix du pays où l'on naît,
Sans parler des familles, des tribus ou des races…
Mentons sur les sujets que tout le monde connaît
Et taisons-nous bien fort sur ce qui embarrasse !
Tandis que les nantis viennent tromper leur ennui,
On survit sous le joug de l'argent qui nous nuit.
Un avion atterrit, bonjour la pollution !
Remarquez, les curieux, sans être une solution,
Ils dérangent gentiment, faisant bronzer leur gras,
Souriants, reposés, ignares et béats,
Mais quand on vient chez eux, ils nous mettent à la porte,
Et c'est justice enfin si Satan les emporte !
Tentation exotique, que faire du superflu ?
On ne peut pas manger plus que son intestin.
Une maison, deux maisons, un portefeuille joufflu,
Reste à partir très loin pour de joyeux festins !
Il importe bien peu que les peuples autochtones
Survivent péniblement d'un labeur monotone,
Mûris sous le harnais des colonisateurs
Et exploités depuis par des conservateurs.
Tour du monde par ici, et croisière à babord…
On sait qu'on peut toujours consommer à ras bord,
Un commerçant est là, pour nous offrir du luxe,
Rien ne vaut un voyage, sans poignet qu'on se luxe.
Il suffit de verser quelques milliers d'euros…
Simplement le salaire d'une vie de labeur,
Mais versé par caprice, par plaisir de flambeur,
Et en semant des miettes, par stériles tombereaux…
Tu peux perdre ton temps à faire le tour du globe,
Ou grimper jusqu'en haut des sommets les plus snobs…
Un jour, tu reviendras, déçu et fatigué,
Retourné au château, lassé d'investiguer.
Il n'est pas en Asie, le sage le plus précieux,
Si tu cherchais la science, ou bien l'art sous les cieux,
Mais non, il est tout près, l'homme le plus singulier,
Et cette personne était ton voisin de palier !
Tout autour de la terre, on trouve les mêmes humains.
On les déguise un peu, on décore leurs maisons…
Un chapeau sur la tête, un dessin sur les mains…
Rien de bien important, sauf les conjugaisons ?
Ils croient à mille sornettes, sans rimes ni raisons,
Se font tous exploiter, à des degrés divers,
Méprisés par en haut, en été, en hiver,
Et fiers de leurs folies, de leurs déclinaisons.
Tout cet argent perdu, ce kérosène futile,
Ont servi à flatter l'orgueil des vacanciers.
Un jour viendra sans doute où les ptérodactyles
Resteront au tarmac, et où le balancier
Ira frapper au front les imbéciles heureux,
Saturés du bonheur de leur argent peureux.
Mais, en attendant ça, la misère coule à flot
Encombrant les destins, en les rendant falots…
Tout ne sera pas dit parce que les mots nous manquent.
On s'étouffe en pensant à ces joyeux noceurs,
Unis par le plaisir de comparer leurs banques,
Roucoulant du bonheur de se rêver penseurs.
Ils sont bien persuadés d'apporter des richesses,
Saoulés de leur grandeur, comme il sied aux duchesses,
Mais la réalité n'en sort jamais grandi
Et l'on n'en finira qu'avec les poings brandis !
Index des poèmes

TABAGISME

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Tu sais que c'est mauvais et tu commences quand même,
Avalant la fumée qui te faisait tousser,
Benêt conditionné, que la pub a poussé
À prendre du poison, mais oui, la mort, on l'aime…
Gardons les portes ouvertes aux marchands de cancer !
Ils s'engraissent en vendant des bâtonnets qui tuent,
Sans être poursuivis, et ces vils adversaires
Méritent la prison, mais le mal est têtu
Et il est implanté dans nos esprits hantés…
Tu grignotes les poumons, comme promet le paquet,
Apportant le repos, rabaissant les caquets…
Bouffis de nos orgueils, voulant défier la mort,
Avec désinvolture, nous jouons les matamores,
Gros cigare dans la bouche, nous crachons la fumée,
Idiots que ses poisons, prompts à nous consumer,
Sauront bien diminuer, d'alvéoles en trachée…
Maudit argent qui tue, et qui nous fait cracher,
En attendant le jour où la vie va lâcher…
Tubes de pur poison, c'est marqué sur la boîte…
Achetez-le bien cher, grâce à une pub adroite !
Bouchez vos alvéoles de sa fumée sinistre !
Accrochez-vous bien fort à l'addiction abjecte !
Gardez-vous des pensées que la raison objecte !
Il fait bien des victimes, des manœuvres aux ministres,
Subitement égaux quand la mort les conduit.
Moquons-nous des esprits esclaves de ce produit,
Et bénissons les tueurs qui les ont tant séduits !
Tout le poison utile dans une seule cigarette.
A la fin, tu en meurs, après une dernière toux.
Bien des désagréments, cette solution arrête…
Alors, un seul rouleau, dans le paquet, c'est tout !
Gâchons moins de papier, de végétaux, de vie !
Interrompons les jours de ceux qui ont envie,
Simplifiant leur futur, et vidant Pôle Emploi…
Mourez, si, sous la vie, votre faible corps ploie !
En fumée, partez donc, en bûcher, sur la jonque !
Tu vas mourir, tu sais, c'est marqué sur la boîte,
Alors, si tu t'obstines, ne viens pas pleurnicher !
Bouffé par le cancer, ton décès affiché,
Au ras du plafond blanc, ton âme voit ton corps moite
Gisant sur un lit froid, des tuyaux dans le nez.
Il est fini, ton rêve de vie rondement menée.
Si tu laisses des parents, des enfants malheureux,
Maudits soient ta bêtise, les commerciaux véreux
Et puis tous les vautours, qui tournoyaient autour…
Trois millions de décès par an dus au produit.
Avec plusieurs milliards d'euros de bénéfices,
Beaucoup d'argent par mort est donc ainsi induit…
Alors, évidemment, les filles et les fils
Gémissant de douleur, ça n'a pas de valeur !
Il compte infiniment l'argent à notre époque,
Souvent au détriment des humains, c'est loufoque !
Mais c'est du bon commerce, à valeur ajoutée,
Et tant pis si demain, on vient à vous jeter !
Tu peux toujours tousser, tu vas mourir quand même…
Avec l'assentiment du bon gouvernement,
Beaucoup d'argent se gagne et c'est ce que l'on aime.
Allons, on peut tout dire : eh bien, personne ne ment :
Gentiment, sur les boîtes, c'est marqué "Fumer tue".
Il n'est rien de plus clair, sauf si l'on est obtu.
Silence, donc, dans les rangs des légions cancéreuses !
Mords-toi les doigts jaunis de tes mœurs onéreuses,
Et ferme ton clapet pour reposer en paix !
Tant mieux si un fumeur sur deux meurt de son vice !
Alors que Pôle Emploi croule sous les demandeurs,
Bien bête serait l'Etat venant serrer la vis
Aux braves industriels et aux gentils vendeurs,
Gérant leurs beaux poisons, comme le dit l'étiquette.
Ils sont bien avertis, donc il n'y a pas d'enquête.
Sans problème, on peut tuer, empoisonner plutôt,
Malgré le code pénal, les pêchés capitaux,
Eternels garde-fous, dont tout le monde se fout…
Trouver des mots pour dire l'indignation qui monte,
Avaler la fumée des benêts qui consument
Bêtement leur santé sans éprouver de honte,
Accrocher les wagons des phrases qu'on assume,
Guider ses doigts féroces vers un carnage saignant,
Ignorer l'argument des habituels plaignants,
Savoir trouver l'approche pour réveiller l'attrait,
Mettre au service du Bien son talent du portrait,
Emettre en continu des vers bien biscornus…
Tandis qu'ils continuent à tirer sur les tiges,
Avec obstination, je m'insurge à plein temps.
Borné, l'interdiction que, pour toujours, j'attends,
Arrivera un jour, l'intelligence oblige…
Gonflé du fol espoir de voir le mal vaincu,
Il m'arrive quelquefois d'en être convaincu,
Souriant à l'idée que personne ne prospère,
Monté sur les dépouilles des clients qu'exaspèrent
Et ma foi en l'humain, et mon drôle de chemin…
Toutes les guerres du monde ont fait moins de victimes.
Alors, on peut saluer le Seigneur Nicotine !
Bas est notre chapeau, monarque illégitime,
Assassin merveilleux, si fort qu'une guillotine
Garde un air enfantin, à côté des exploits
Immenses qu'on lui connaît, sur tous les continents.
Salut, fier meurtrier, que nos échines se ploient,
Marquant notre respect pour ton rôle dominant
Et ton impunité, si pleine d'obscénité…
Tu ne dois pas compter sur mon silence gêné.
A jamais j'émettrai des flèches bien empennées,
Balançant des boulets sur les débits puants,
Avançant dans les ans, mais toujours conspuant
Grassouillets commerçants et autres fabricants
Imprégnés de l'odeur de l'argent mal gagné,
Saturés de l'ivresse des bons communicants !
Mais c'est marqué dessus, on peut en témoigner
Et dès lors, vous n'avez plus vos mains à laver…
Transformer le cancer et la mort en argent,
Affecter la santé et même la vie des gens,
Business ordinaire, on n'a rien à cacher…
Avec désinvolture, sans gamelle attachée,
Garons notre voiture, dans un parking luxueux !
Il n'est rien d'interdit, ni rien de délictueux :
Simplement on supprime des millions d'êtres humains
Mais ils sont volontaires, et s'ils trépassent demain,
Eh bien, leur épitaphe vaut bien une dernière taffe…
Je suis con, tant de moi que de l'autre en dedans,
Et l'Inconscient rigole, caché derrière mes dents !
Et pour vous rassasier, un poème bêtisier !
Tumeur après tumeur, tu ronges l'humanité,
Ouvrant la porte aux drogues, autres malédictions…
Un beau jour, on s'éveille en proie à l'addiction,
Revenir en arrière, jugez l'inanité !
Il n'y a pas "Contrôle-Z", sur les machines humaines.
Sachons en profiter car l'argent qui nous mène
Mange les homoncules, à longueur de journée,
Et la fumée dissipe leurs espoirs ajournés.
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TRAVAILLER

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Tous les jours, se lever alors qu'il est six heures,
Rapidement manger, sauter dans l'ascenseur,
Attraper le métro, le train ou un vélo,
Ventre à terre se hâter vers l'entrée du boulot.
Avec le directeur, sourire d'un air complice,
Idem pour le patron, et surtout bien pointer !
Les journées sont bien longues et les heures qui se glissent
Lentement comme limaces, qu'il faut bien affronter…
Enfin, la délivrance finit par arriver,
Retournant au clapier, l'esprit bien lessivé.
Tu dévores nos journées pour que les gros s'engraissent,
Rayonnant du bonheur de faire payer la Grèce…
Avec notre labeur, un patron va gagner
Vingt fois ou cent, ou mille, notre maigre panier…
Alors, on le sait bien qu'on se fait arnaquer.
Il est clair le marché qu'on nous a fait passer :
Le temps que tu y passes, tu permets d'amasser…
Les efforts que tu fais, si l'on veut te saquer,
Eh bien, on les niera et l'humain chosifié
Retourne à sa caverne toujours plus mortifié…
Tais-toi et obéis, c'est la loi du marché !
Rampe toujours plus bas et prends garde où marcher !
Avale les couleuvres à longueur de journée,
Voûté face aux reproches qu'il faudra enfourner !
Admets bien tous tes torts, le patron a raison !
Il faut un chef bien fort pour que vive la maison.
Le droit de t'en aller, tu l'as plus que tout autre,
Laissant la place à ceux qu'on peut payer moins cher,
Et le monde est meilleur quand on change les apôtres,
Renouvelé, plus jeune, et plus tendre est la chair…
Ta participation à l'œuvre collective,
Rien de plus ordinaire, alors, pas d'invectives !
A chacun de fournir les efforts qu'il peut faire,
Vaillamment apportant sa pierre à l'édifice,
A travers les couloirs du commercial enfer,
Inhumain organisme, qui voue au précipice
Les vies des êtres humains dont on n'a pas besoin,
Les gueux surnuméraires, que nul n'a éduqué,
Et qui ne servent à rien, quand les forces d'appoint,
Restent coincées à quai, dans un jeu bien truqué…
Tu transpires en danger pour un euro par jour,
Regardant avec morgue tous ceux qui gagnent moins,
Alors qu'on te méprise, le ciel m'en soit témoin,
Vers Paris, Amsterdam, New York ou Singapour…
Avec peine, tu survis et tu n'imagines pas,
Inconscient, les chanceux qui profitent de ta sueur,
Les "nés au bon endroit", les gourmands, les pollueurs,
Libres de dépenser à travers la planète
En un jour ce que d'autres, éloignés des manettes,
Reçoivent en une année, à force d'ahaner…
Transformons nos actions en monnaies trébuchantes,
Recevons un bon prix de nos vies qui déchantent,
Arrachons au système qui vend ce qui lui chante
Vingt ans de vrai repos quand la vieillesse méchante
Attaque nos corps secs et la mort alléchante
Ira bien nous attendre, car la vie attachante
Lamine nos organes de ses lames tranchantes…
La fin viendra enfin, et la bière aguichante
Epongera nos jus, se faisant desséchante.
Regardons-nous mourir… la belle histoire touchante !
Tu mets ta main devant ta bouche entrebâillée,
Réprimant à grand peine une envie de bâiller…
A force de fatigue, dans mon vain plaidoyer,
Voici que je m'égare, à encore larmoyer !
Alors qu'il y a tant de raisons d'aboyer,
Il me vient le désir que mes vers déployés
Labourent les terres arides où mes mots rudoyés
Limiteront les maux, qui nous ont trop noyés.
Ensevelis vivants, les pauvres employés,
Retournent en enfer, jusqu'à se faire broyer…
Tu survis à grand'peine à longueur de journée,
Rompu sous les cailloux qui remplissent tes tournées.
À la fin de ta vie, quand ton corps épuisé
Versera sur le flanc avec les os brisés,
Avec désinvolture, on jettera tes restes,
Inondés de super, sur un bûcher funeste.
Les flammes consumeront tes cellules trop humaines,
Lèchant tes os rompus, vidant ton abdomen,
Et ton âme, dans tout ça, mon pauvre spécimen,
Rien ne prouve qu'elle existe, ou que les dieux l'emmènent…
Tu obéis au chef, mais il n'y connaît rien,
Répétant ses vains ordres de roi des galériens…
Aboyant ses désirs, comme s'il en pleuvait,
Vomissant ses humeurs, comme un immonde orvet,
Avec aplomb, il croit qu'il est intelligent.
Illuminant nos vies de ses vils préjugés,
Lamentable histrion, le tyran affligeant
Lorgne vers les honneurs, sans peur d'être jugé,
Echantillon humain de piètre qualité,
Redondant souvenir de l'animalité…
Tous les jours, les mêmes mots, les gestes répétés,
Rien ne vient distinguer les journées qui s'étirent,
A part l'éphéméride, et ses feuilles qu'on retire.
Vrombissant vers l'enfer, avec l'air hébété,
Avec célérité, chaque jour recommencé
Impose à mes neurones de sournoises pensées,
Laissant un goût amer à mes lèvres pincées,
Limaces superposées, derrière… mes dents… grincez !
Elle finira un jour ma pauvre éternité,
Regrettant un passé maigre en fraternité.
Tout le chômage du monde n'est pas payé pareil.
Regardez le malheur de ceux qui voudraient bien,
Alors qu'il en est d'autres qui se bouchent les oreilles…
Vous leur parlez boulot, et ils n'entendent rien.
Avec désinvolture, ils vivent de l'air du temps,
Inspirant tranquillement, loin des rôles rebutants.
Les pays riches pouvaient offrir une protection,
La pauvreté grimpant, on crie à l'infection
Et bientôt plus personne ne sera à l'abri,
Réduits à supplier au milieu des débris.
Tout serait supportable, s'il y avait l'équité.
Regardez les notables, leur sotte vanité !
Au lieu de répéter qu'il faudrait tout quitter,
Vers un futur plus sain, vainquant l'avidité,
Allons en limitant les rémunérations,
Interdisant l'accès aux paradis fiscaux.
Les profits plafonnés à de justes rations,
Les bénéfices en trop iraient à l'UNESCO !
En revanche, l'on pourrait voir un SMIC planétaire
Rendre à l'humanité sa dignité sur terre…
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PARTAGE

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Pourquoi faut-il donner ce qu'on n'a pas gagné
Autrement qu'en naissant, juste du bon côté ?
Regardez, je suis né, tout en haut du panier…
Toujours j'ai profité, bien coiffé, bien botté…
Alors pourquoi devrais-je perdre mon héritage ?
Gardez-moi du malheur de changer d'ermitage
Et de ne plus manger du foie gras en potage !
Pourquoi les bons Français devraient-ils se priver
Afin que les Bantous aient des commodités ?
Rien ne relie les deux, c'est une absurdité !
Tirons la Terre au sort, pour les terres cultivées !
À chaque génération, posons-nous la question :
Gardons-nous les richesses que nos pères ont bâties,
Et tant pis pour tous ceux aux ancêtres aplatis ?
Parce que je suis né dans la boue et que toi,
A peine sorti du ventre, on t'a mis dans la soie,
Rien ne me paraîtrait plus juste qu'avoir un toit,
Tandis que tes pareils n'auraient plus rien pour soi…
A la rigueur, on peut choisir un compromis,
Garde un peu de ton fric que les pauvres ont vomi
Et donne-moi le reste pour mon autonomie !
Pour les siècles des siècles, les riches ont dominé,
Alors il est bien temps pour ces abominés,
Repus crapauds puants, de rentrer dans le rang,
Temps pour les pauvres gens de voir l'or qu'on leur rend,
Avec tout le confort dont on les a privé…
Guidons l'humanité sur des voies cultivées,
En rendant à chacun la chance d'y arriver !
Pour moi, tous les humains ont droit, à parts égales,
Aux richesses de la Terre, qu'ils viennent du Sénégal,
Roumains ou eskimos, de Paris, d'Argentine…
Tous devraient être égaux passant à la cantine,
Avalant la même soupe, mangeant les mêmes tartines,
Grandissant vers un but commun au genre humain,
Et heureux d'être fiers de se donner la main…
Pardon, l'hérédité est un sujet marrant :
A quand remonte l'idée de punir les enfants,
Rien que pour les pêchés commis par les parents ?
Tandis que l'on pourrit les enfants des héros
Alors qu'ils n'ont rien fait, qu'ils sont de vrais zéros,
Gavés comme petits princes, tandis qu'à l'opposé,
Eperdus, miséreux, la mort va s'imposer…
Profitant des ancêtres, qui ont bien su voler,
Avec aplomb on croit que d'être cageolé
Revient à valoir plus que le gars d'à côté…
Tandis qu'au plan réel, la vie n'a nulle beauté
Alors qu'on est un pou, parasite surnoté,
Grimpé avec aplomb sur la tête chapeautée,
En croyant qu'on est l'âme de la communauté…
Prenez des paresseux, devenus miséreux,
Alors que les meilleurs, au destin onéreux,
Rêveront dans la soie pour toute l'éternité,
Transmettant leur fortune à leur continuité,
Aux enfants des enfants qu'ils auront perpétués,
Gonflés d'indifférence pour ceux que l'on va tuer,
Etrangers, ignorants, affamés, prostitués…
Poussez bien sur leurs têtes pour mieux les enfoncer !
Après l'esclavagisme et les belles colonies,
Regardez où ils sont, ces gens à peau foncée !
Tandis que l'on prospère, vivant en harmonie,
A l'autre bout du monde, on torture, on survit…
Gros bras dans tous les coins, et, bien sûr, des nervis,
Et de la corruption, toujours en éruption !
Peux-tu imaginer de sacrifier un peu
A la fois ton confort, tes vacances, si tu peux,
Réduisant tes dépenses, pour qu'au bout du tiers monde,
Trois enfants puissent aller à l'école, s'épanouir,
Alors que jusqu'ici, dans leur survie immonde,
Grattant dans les ordures, bien près de s'évanouir,
En damnés, ils n'avaient qu'une vie de navet ?
Possession, tu nous tiens, dans tes griffes dorées !
Aussi, il est très dur d'imaginer de vivre,
Réduit à n'avoir plus nos jouets adorés…
Tout ça pour que, très loin, des gens puissent survivre
Avec plus de confort, et plus de dignité ?
Gentil rêve fraternel, mais notre avidité,
Elle est si viscérale, qu'elle devient carcérale.
Pardon de déranger le bel ordre établi !
Avec mes gros sabots, je piétine les valeurs,
Répandues sur le monde, enrichi des malheurs.
Troublé par les milliards posés sur l'établi,
Accessoires d'un délire, qui fait courir les grands,
Gâchant la vie des gens, par milliards, c'est flagrant,
Et si l'on ne dit rien, on est un lémurien !
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TÉLÉVISIONS

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Tu m'intéresses, la pub, tu m'aides à dépenser
Embellissant ma vie, me dictant mes pensées…
Le programme va reprendre, interrompant tes spots,
Et mes neurones digèrent tes conseils de despote.
Vaquant à leurs affaires, au moment opportun,
Ils sauront faire sortir de leur crâneur fortin,
Suggestions, souvenirs, espoirs et belles promesses…
Il y a du plaisir à se laisser bercer,
Oublieux des dangers à trop souscrire aux messes,
Nés du désir obscur de tous nous transpercer,
Sympathiques papillons, esclaves de l'aiguillon…
Ta gueule, tu fermeras et le silence est d'or.
Enfin, je n'entends plus ton bruit et je m'endors.
Le rêve est agréable, quand ton écran est noir,
Enfouissant tes délires au fond de l'entonnoir.
Vomissures commerciales, aux commissures d'écran,
Il n'est pas né l'esprit, face au pouvoir sucrant,
Supportant sans faiblir l'exposition tenace.
Il peut bien frétiller, il est pris dans la nasse :
On ne résiste plus au plaisir immédiat,
Noyé dans l'océan du bonheur des médias,
Serpentants appareils aux pouvoirs sans pareils…
Tu oublieras le temps qui passe devant l'écran,
Elevant le volume de quelque nouveau cran,
Levant tes yeux hagards vers nos pubs déchaînées,
Espérant toujours mieux des programmes effrénés.
Voici le monde réel, et tu dois croire en lui !
Il y va de ton âme ; ton dieu, l'écran qui luit,
Sait ce qu'il faut penser, car il est des plus sages.
Il suffit d'écouter, de croire en son message,
Ouvrant tous tes neurones à sa lumière sacrée,
Naufragé volontaire, à l'esprit massacré,
Saoulé de faux semblants, dans le beau monde des blancs…
Telle est la rouge vision que nous avons des choses !
Enervant papillon dont les métamorphoses
Liquéfient la raison qui bien vite se nécrose,
Environnée de guêpes, dont la danse indispose…
Vivement, de grands gestes, si toutefois l'on ose,
Iront tenter de faire que la télé implose,
Sans compter l'écran plat, qui plus jamais n'explose,
Interdisant l'espoir d'anéantir sa glose.
Où est la liberté sans un vrai bouton "pause",
Ni sans la volonté de s'affranchir des causes
Soufflant nos rêves profonds, jusque dans la psychose ?
Tourbillonnant vomi qui coule au robinet,
Etourdissants discours qui saoulent un tantinet,
Lamentables séries versées au bassinet,
Eternelles variétés, à mettre au cabinet,
Véreuses publicités montées sur coussinets,
Idiots journaux sportifs, qui fleurent l'estaminet,
Sempiternels portraits, dignes du martinet,
Illusoires météos, qui ruinent les jardinets,
Odieux journaux d'infos, où défilent les minets,
Nul ne m'empêchera de faire des moulinets,
Suffisants pour gâcher la vue des blondinets…
Tragique est la lucarne qui envahit nos jours
Et nos soirées, nos nuits, dans la salle de séjour.
Les yeux sont prisonniers, tous nos esprits sont liés
Et nos membres sont lourds comme du mobilier.
Vertigineux attrait qui nous vole nos vies,
Impossible à briser, tant le sort est puissant.
Statufiés par milliards, d'Auckland à Varsovie,
Invisibles fantômes, face aux écrans bruissant,
On obéit aux lois de la publicité,
Neurones au garde-à-vous, l'esprit phagocité
Sourire béant aux lèvres, béats de cécité…
Tais-toi devant l'écran, il est prioritaire.
En ouvrant ton clapet, tu nous empêches d'entendre
Les paroles magnifiques d'une sitcom planétaire
Et les liens familiaux pourraient bien se détendre…
Voici qu'on t'interroge : "As-tu bien regardé
Il était une fois l'œuf, sur la chaîne brocardée ?"
Si tu ne l'as pas vu, te voilà rejeté,
Ignoré et exclu du cercle des élus,
Où l'on peut se réjouir de ce qu'on n'a pas lu,
Navrants esprits gluants, aux rêves bien cachetés
Sentant fort le formol des cœurs étiquetés…
Tout n'est pas négatif dans le cadre à images,
Et il y a des endroits, on vit au Moyen Âge,
Les enfants y apprennent que tout n'est pas fermé,
Ecœurés de comprendre qu'on les a déformés.
Voir la réalité à travers les programmes…
Il sera gratiné, votre encéphalogramme !
Surtout, bien mélangez avec du religieux !
Il aura de quoi rire, votre cerveau spongieux…
On n'en a pas fini des conflits litigieux,
Ni des guerres, génocides, de peuples prestigieux !
Surtout, ne changeons rien, aux vies des galériens !
Tu montres le réel que tu veux qu'on regarde,
Et le reste, importun, bien au chaud, tu le gardes…
La loi de l'Audimat dicte tous tes programmes,
Enlevant à l'esprit jusqu'à son dernier gramme.
Verser dans les cerveaux les besoins du marché,
Irradier les neurones des effets recherchés,
Saturer l'intellect de plaisirs trop faciles,
Insuffler au malade des habitudes dociles,
Obliger ses deux yeux à rester sur l'écran,
Noués sur les pixels aux parfums écœurants,
Sans plus jamais pouvoir s'échapper en courant.
Tout bien considéré, il vaut mieux l'annuler,
Eteinte une fois pour toute, ne plus la rallumer.
La poussière va pouvoir enfin s'accumuler
Et nos esprits joyeux vont bien se remplumer !
Vers l'action créative, nous allons nous tourner,
Imprégnant la matière de nos activités,
Sortant de nos cortex des idées détournées
Interdites jusque là par la passivité.
Oui, chacun d'entre nous est porteur de messages,
Nourri des mille échos de nos apprentissages,
Si l'on arrive à taire le bavardage des sages…
Tant que tu n'auras pas passé à la télé,
Eh bien, pour parler franc, tu as beau excellé,
Le réel considère ton sort toujours scellé
Et tes contemporains, sans trop te flageller,
Verront dans tes actions des propos trop zélés.
Ils diront que tu peux toujours te révéler,
Si tu continues bien, sans jamais t'emmêler,
Incarnant l'espoir fou, voire le cerveau fêlé…
On ne t'a jamais vu, sous le ciel constellé.
Non, tu n'existes pas. À quoi bon quereller,
Silencieux troublion à l'encéphale grêlé ?
Index des poèmes

INDIFFÉRENCE

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Il faut pousser le son du volume vers le bruit.
N'oublions pas le casque sur nos oreilles fragiles.
Doux murmure et vrai mur qui nous sépare d'autrui,
Il est bon d'ignorer les cris des langues agiles,
Forant dans le silence, pour tâcher d'exister.
Fi des gens qui s'agitent pour vouloir subsister !
Epargnons-nous l'ennui des longs cris d'agonie,
Répercutés sans fin sur les murs des taudis.
Elle est loin, la misère, comme la Patagonie,
Néanmoins, elle est bien comme l'église de Gaudi :
Ce n'est jamais fini et c'est creux en dedans…
Enfin, on n'entend plus, quand ils claquent des dents.
Ignorons de tout cœur, les sanglots qui dépassent,
Navrants témoins bruyants, des pauvres qui trépassent.
Dans nos sphères parfumées, c'est de l'or qu'on ramasse,
Il est en pièces, en sacs, en lingots qu'on entasse…
Filon bien aurifère, mais pas la moindre crasse,
Fleuve de mille bienfaits, mais de sueur, pas de trace !
En cravate de soie, on glisse, on se déplace,
Rampant sur nos Weston, on a la meilleure place,
Et les gueux alentour ne sont pas de nos races,
Nous tolérons leurs vies parce qu'il faut bien des masses.
Certes, ils sont nécessaires pour que l'on se délasse,
Et leur air obséquieux sent bien fort la mélasse…
Il ne faut pas laisser déchirer le silence,
Ni briser le doux mur de notre bonne conscience.
Dans l'obscur univers de notre pestilence,
Ignorons à dessein les défauts de nos sciences,
Feignons de tout savoir, pour inspirer confiance,
Fiers comme un bar-tabac qui aurait sa licence !
Erigeons comme modèle le dieu Obéissance,
Radieux crapaud puant, qui croupit de naissance…
Expirons dans la soie, entre deux pleins d'essence,
Nourris jusqu'à la fin, avec le plein des sens.
C'est un présent des dieux, une telle existence,
Et nous la méritons, avec tant d'insistance !
Ils ont crissé mes ongles, sur la surface vitrée,
Nettoyant au passage la crasse si concentrée.
Dans les rainures, mes doigts se sont égratignés,
Ignorant la douleur, sans jamais rechigner,
Fouillant dans tous les trous pour chercher des idées…
Fendus étaient mes ongles et mes doigts d'enseignant
Extirpaient des fissures des vers des plus saignants.
Rien n'y fera sans doute et le temps s'est ridé,
Echappant au passé pour un futur meilleur.
Noyé dans le plaisir du divin monnayeur,
C'est un cadavre exquis, gonflé comme un seigneur,
Et mes vers se repaissent du répugnant baigneur.
Ils sont bien sourds, ces cris, qui déchirent le silence.
Nul ne veut partager leur lointaine pestilence.
Dans le désert humain, les cerveaux ont deux mains,*
Ignorant — c'est voulu – tout ce qui est gênant,
Feignant de ne pas voir ce qui est dérangeant,
Fainéants, drogués, chômeurs et toutes sortes de gens,
Evidemment, les femmes, mais, ça… rien d'étonnant !
Remarquez qu'on les voit, mais pour les consommer,
Et leur vie, peu importe, plutôt les assommer !
N'appelez plus sapiens, l'homo à renommer :
C'est moi, moi, moi d'abord, et plus grand que les autres !
En oubliant autrui, en l'égo, on se vautre…
*La droite ignore très bien ce que la gauche détient…

Ignorons le malade, qui refroidit dehors,
Nappé dans un manteau secoué par la vermine.
Dans la rue, c'est très loin. La soirée se termine.
Il y a encore des comptes à vérifier, alors
Fâcheux est l'inconnu, qui se tord dans la brume,
Flétrissant notre image d'une société parfaite.
Elle est belle pour certains, que le bonheur parfume,
Reste les millions d'autres, dont la vie est défaite
Et nous n'y pouvons rien, sans briser l'édifice.
Nous n'y changerons rien, gardant nos artifices,
C'est bien dommage pour eux, mais la vie est cruelle
Et tant pis s'il en crève sous les coups de truelle…
Indignez-vous si bien que cela vous occupe.
N'hésitez pas à perdre vos instants de récup'…
Dans la mare aux cafards où grouillent les pleurnichards,
Il y a de l'eau, du sel, de tout pour faire des larmes,
Facile de dire du mal, des grands et des richards,
Fastidieux de compter les sonnettes d'alarme…
Entendez-vous gémir dans les taudis sordides ?
Rien n'est plus habituel, ne soyons pas candides
En versant notre larme sur les malheurs du monde !
Nous sommes toujours heureux de voir des plus petits,
Coincés dans leur masure, quand le fleuve les inonde,
En sachant que nous sommes bien au sec et nantis.
Il me plaît de rêver que l'on pourrait payer
Non seulement pour manger mais même pour respirer.
Dès la naissance, les hommes sans risquer d'expirer,
Inspireraient de l'air joliment monnayé !
Fournissant le respirateur de mon côté,
Follement, les millions viendraient s'accumuler
Et viendraient faire grimper mes actions bien cotées.
Rien à faire des crevards, aux poumons tout brûlés
En respirant l'air seul, sans mon bon appareil !
Non, ce n'est qu'un beau rêve, et pour l'eau c'est pareil,
Car on trouve bien des gens qui boivent au robinet,
Et mon eau en bouteilles, dans les estaminets ?
Imaginons un monde où nul n'aurait plus faim,
Nul n'aurait plus ni froid, ni soif, ni même la peur
De ne pas trouver où dormir quand vient la fin
Imminente du jour, et les esprits frappeurs
Font une ronde féroce sous le ciel étoilé,
Farci des mille comètes de nos rêves envolés.
Entendez-vous les chants des hommes enfin égaux,
Redevenus des frères, des sœœurs, non des mégots
Ejectés par la vitre d'un luxueux véhicule ?
Nantis à parts égales, sans pompeux édicules,
Comment rêver d'un monde sans enfants sacrifiés
Ecarquillant leurs yeux aux paupières tuméfiées ?
Il est beau, mon vison. Elle est belle ma rolex.
Nous aimons les belles choses et manger de bonnes choses.
Dans notre monde fermé, et même si cela vexe,
Il y a des gens bien, qui n'ont pas peur, qui osent !
Foulons aux pieds les gueux, qui n'ont pas notre aisance,
Faibles gens, qui expient toute leur vie leur naissance !
Estimables nous sommes, par générosité,
Rendant un fier service aux collectivités,
Etalant nos valeurs sans vraie nécessité,
Nourrissant la planète, car tout nous appartient !
C'est notre volonté qui fait que l'on obtient
En héritage l'argent et la voracité…
Interdisons aux gueux la liberté de geindre,
Nourris du sentiment qu'ils ont mérité mieux !
Donnons à ces butors l'interdiction de feindre,
Inventifs comédiens, qui jacassent en tous lieux !
Fainéants ataviques, qui cultivent la misère,
Faméliques parasites, aux esprits peu diserts,
En insectes nuisibles, ils se multiplient tant,
Rampant sous tous les cieux, et toujours profitant !
Elle est belle, la planète, telle qu'ils la voudraient leur,
Nourrie de leurs envies de moustiques querelleurs !
Comme on est bien, loin d'eux, dans nos châteaux blindés,
Et comme le monde est beau, quand il est bien scindé !
Index des poèmes

CHARITÉ

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Comme c'est bon de sentir sa supériorité.
Humaniste, on prélève dans notre superflu,
Apportant un peu d'aide aux pauvres et aux exclus.
Rien n'est plus agréable que l'infériorité :
Il en faut chez autrui, pour se sentir plus grand
Tant on s'ennuierait ferme, si le moindre émigrant
Etait égal à nous, en fortune et en tout !
C'est si bon de donner quand on a bien trop pris !
Honnête homme, on se croit. On a payé le prix…
Avec quelques piècettes, on allège le mépris,
Ravissant la vedette à tous les malappris.
Il est clair que nous sommes ce qu'on nous a appris,
Transmettant les valeurs bien reçues quand on prie
Et si jamais j'ai faux, c'est que j'ai mal compris…
C'est un geste qui coûte, un peu, à mon tas d'or.
Heureusement, il pousse plus vite et puis j'adore,
Avec un grand sourire, au mendiant qui se dore,
Répandre quelques pièces, plutôt qu'argent qui dort.
Il me plaît de donner, au pauvre qui s'endort :
Tirant sur sa bouteille, au fond d'un corridor ;
En faire-valoir ultime, il n'est pas inodore…
C'est Dieu qui a créé les pauvres et les pêchés.
Honteux d'être trop riche, je donne à l'évêché,
Accordant au passage, au mendiant éméché,
Rien que quelques écus, pour qu'il aille bien lécher
Ignoblement l'alcool, auquel, bien accroché,
Tout son esprit aspire, dans sa vie amochée,
Et moi, je suis léger, c'est l'effet recherché…
Caressez bien les pièces que je vous ai données !
Hâtez-vous de payer vos dettes et pardonné,
Allez donc prier Dieu et vous bien savonner !
Remerciez-moi, bien sûr, mon bon subordonné,
Il le faut, même si nul ne l'a ordonné,
Tant vous mériteriez, esprit abandonné,
Et de mourir de faim, et d'être bastonné !
C'est pour vous, cet argent que je lance sur la table.
Honnêtement gagné, ce n'est pas équitable.
A dire la vérité, je suis bien charitable,
Rendant de mes deniers pour payer votre étable !…
Il n'est rien de meilleur qu'un ami véritable…
Touchez donc mon habit comme il est confortable
Et rêvez d'un pareil, dans un sommeil rentable !
C'est pour ma bonne conscience. Acceptez mon argent !
Humainement, je sais, c'est un peu dérangeant.
Alors oui, j'ai volé cet or désobligeant —
Rien ne peut compenser ce passé affligeant —
Il faut me pardonner d'être désobligeant
Tant j'aimerais bien faire. Soyez donc obligeant
Et voyez en mon geste un pas encourageant !
Combattre par un geste l'impopularité,
Houspiller les rebuts qui l'ont bien mérité,
Arracher un sourire à leur altérité,
Rendre un peu du bonheur dont on a hérité,
Injecter de l'espoir en toute sincérité,
Torpiller le malheur, son exemplarité,
Et transmettre en mourant sa chère hérédité !
Comme une bonne pommade au beurre de karité,
Humblement, on transfère quelques liquidités,
Aplanissant un peu quelques disparités,
Ravaudant un tissu social trop irrité.
Inutile de venir trop nous solliciter :
Tout ce qui nous rapproche de l'uniformité
Est un monstre effarant par sa difformité.
C'est bon d'avoir bien plus et de donner un peu.
Heureusement qu'il y a tous ces pauvres à genoux !
A voir tant de misère, nos estomacs se nouent…
Retrouvons l'appétit ! C'est facile et on peut
Intervenir à temps pour sauver quelques gueux
Touchés par le malheur qui couche les moins fougueux.
Enfin, l'on peut roter, sans être tourmenté…
Calmons les vilains maux parmi les plus flagrants !
Hâtons-nous de cacher le réel trop gênant !
Apportons aux jaloux les plus entreprenants
Réponse à leurs reproches, qu'ils soient petits ou grands…
Il est bon de penser que nous sommes restés
Terriblement humains, sous nos airs détestés,
Et notre argent parfume la planète infestée…
C'est la dernière fois, on ne m'y prendra plus.
Honteusement hué, mon aumône n'a pas plu !
Alors que je vantais ma générosité,
Rabaissant mon caquet, c'est ma voracité
Insultée qui s'est vue dévoilée pour toujours.
Tandis que j'aspirais à mentir au grand jour,
Eh bien, ils m'ont compris, comme s'ils avaient appris…
Crachons un peu de l'or que nous avons volé !
Habilement cachons sous des airs généreux
A la fois tous nos crimes, tous scrupules envolés !
Rien n'est hors de portée de nos cerveaux véreux.
Il en faut toujours plus, et toujours mieux caché.
Trempons nos pains en or dans leurs vies bien gâchées
Et buvons jusqu'au soir leur sang frais du pressoir !
C'est pour boucher les trous dans le tissu social,
Horriblement troué par nos griffes asociales.
Avec hypocrisie, nous redonnons l'argent
Récupéré plus tôt au détriment des gens……
Il faut bien compenser notre inhumanité :
Toujours vivre plus cher, c'est plein d'inanité
Et vomir le trop-plein, c'est moins d'insanités…

C'est parce qu'elle est aussi bien ordonnée, qu'on l'aime,
Honnêtement fondée, commençant par soi-même…
Avec parcimonie, aux toujours démunis,
Regardez-moi verser mon obole argentée !
Il n'est rien de plus beau que mon geste gratuit !
Touchez de vos doigts sales la matière enchantée,
Et ce si bel argent, il pousse dans mon étui…
C'est bon de voir leurs mains tendues pour quémander !
Hochons la tête un peu quand ils vont demander
A recevoir vingt sous, dans leurs deux mains bandées !
Rien ne sert de courir. Ils vont appréhender.
Il suffirait d'un geste, mais qui doit commander ?
Tout bien considéré, rentrons à Saint-Mandé
Et la prochaine fois, nous pourrons marchander…
Comme ma montre en or, les yeux du mendiant brillent.
Habile à faire la manche, comme moi pour la Bourse,
A inspirer pitié, à moins qu'on ne l'étrille,
Regardez l'asticot qui rêve après ma bourse !
Il vit sur le trottoir, comme dans un palais,
Tendant bien loin les jambes, sans craindre le balai,
Et de moi, n'aura rien, ce répugnant vaurien !
Critiquable pratique, qui met l'humanité
Hors du règne animal, car notre vanité
A poussé nos esprits aux pires extrémités
Recherchant toujours l'or comme seule finalité,
Ignorant la misère comme une banalité.
Tandis qu'autour des grands, tout vient à graviter,
En masse, les pauvres gens s'en vont péricliter…
Cours toujours, mon bonhomme, pour avoir mon pognon !
Harpie économique, parasite inutile,
Avec l'or, l'on mesure le caractère utile.
Regarde-toi, zéro, tu vaux moins qu'un trognon !
Il est beau, mon palais, et, toi, couché devant,
Tu fais peur aux passants, du couché au levant.
En t'écrasant demain, ma Rolls suit son chemin…
Calculons bien le coût de la mendicité !
Hérésie pour certains que de donner à perte
Alors que tout se gagne, qu'il faut tout mériter…
Rien n'est à gaspiller, entre nos mains expertes,
Il y a de l'or à faire, avec tous les humains,
Tandis que si l'on donne, c'est en moins dans nos mains,
Et l'on nourrit des bouches, moins utiles que des mouches…
Index des poèmes

2012

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Je voudrais bien prédire que l'année 2012
Annoncera enfin un avenir radieux.
Néanmoins si j'enfonce mes deux pieds dans la bouse
Vers l'Olympe ricanant, je lèverai les yeux.
Ils me viendront aux lèvres, les mots contre les dieux,
Et je les maudirai pour mes souliers crottés,
Refusant d'assumer l'endroit où j'ai trotté.
Fâcheux hiver qui dure sans aurore boréale !
Eternuements tousseux et mouchoirs, on régale !
Vers la pharmacie verte, on court et on s'empresse…
Regardez la vitrine, dédiée aux nez qui coulent,
Il en faut du cachet pour les narines qu'on presse
Et des sirops goûteux pour larynx qui roucoulent…
Rien n'est trop coloré pour nos santés dorées !
Mais les guerres continuent un peu partout à tuer,
Alors on comprend mieux qu'un mois lui soit offert,
Résistant dieu guerrier, qui doit bien s'évertuer,
Semant toujours la mort pour remplir les enfers !
Avec le beau printemps, le retour des beaux jours,
Vers l'espoir de l'été, on s'achemine toujours.
Riez du beau soleil, gratuit et amorti…
Il faudra, si l'on peut, payer pour les sorties,
Les week-ends à la mer, d'où l'on revient amer.
Mélangez bien les vers pour occuper les mois,
Allez secouer les maux pour créer de l'émoi,
Inondé d'impudeur comme si vous étiez moi !
Je suis celui qui fait ce qu'il n'a pas voulu,
Un pauvre homme fatigué, qui a le dos moulu…
Il suit la pente herbeuse qui descend la montagne,
Nourri du fol espoir qu'il y ait une chance qu'il gagne…
Je suis celui qui perd son temps à le gagner,
Un de plus qui permet à notre économie,
Illusoire mécanique, de changer en paniers
Les humains qui consomment en toute bonhommie.
Les portefeuilles sur pattes que nous sommes devenus
Emettent en fil indienne leurs transactions menues,
Tandis qu'au bout du monde, il n'y a rien au menu…
Allez ! On arrête tout ! C'est le temps des vacances !
Oubliés, les soucis, et toutes leurs conséquences !
Une seule heure de perdue ? Tout sera facturé…
Tout va bien, il fait beau et on est assuré !
Silence ! On y retourne, en pétant la santé !
En beauté, on commence une nouvelle année.
Pourquoi pas espérer qu'on sera augmenté ?
Tout nous porte à penser que ce qu'on va glaner
Est dû, c'est bien normal, à notre implication.
Mille fois, nous avons, avec application,
Booster le chiffre d'affaire et ces bonnes actions
Recueilleraient ainsi, sans plus d'explications,
En vérité le miel de nos satisfactions.
Oubliez que je vends des grenades aux enfants.
C'est mon métier, c'est tout, et je suis bon client !
Tuer, c'est tout naturel, et mes canons pliants
Ouvrent un trou dans un char, comme du beurre que l'on fend !
Buvez à ma santé, je le mérite bien,
Ravissant les guerriers kenyans ou colombiens,
Ethiopiens ou syriens, et s'ils torturent, c'est rien !
Noués, les estomacs par le calendrier
Oublié des Mayas qui s'achève cette année !
Vous devinez sans peine que nous allons griller,
Ecrasés sous les roches d'un météore damné,
Mangés par le soleil qui va se dérouter,
Bouillonnant de folie à l'heure de nous goûter…
Rien de ce qu'on a fait ne mérite le secours
Et les démons ont hâte que nos esprits accourent !
Dans la brume de l'hiver toujours plus réchauffé,
En files s'en vont les pauvres des pays développés.
C'est juste pour manger dans un endroit chauffé,
Et puis, quelques denrées, on va leur envelopper…
Mais c'est du provisoire, qu'il faut renouveler,
Bravant le lourd mépris venant les harceler,
Reçu des bons bourgeois, qui voient s'amonceler,
En gloussant de bonheur, l'or qu'ils savent appeler…
Index des poèmes

FANTASMAGORIE(S)

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Faut-il faire un dessin pour expliquer ce rêve ?
Avec l'ennui qui vient avant que l'on n'en crève,
Nul besoin d'implorer que l'on nous donne la fève…
Tout vient déjà trop tard et la vie est trop brève,
Alors, il faut partir, relâcher son étreinte,
Savoir abandonner ses amours les plus feintes,
Mouiller la mèche obscure de la bougie éteinte,
Avaler jusqu'au fond son dernier verre d'absinthe…
Grouillements éternels à la bouche du métro,
Ornements imbéciles que l'on suspend, c'est trop !
Rions de nos dents noires de ceux qui veulent être haut,
Illusionnés des vents que l'on fait autour d'eux,
Eperdus, inconscients, et en-dessous, merdeux…
Foutu festin grossier, qui nous appelle en vain,
Arrogant paradis, qui nous promet ses vins,
Niais espoirs de destins, aux allures de levain,
Toutous qui lèvent la pâte, dans les fours des devins,
Avec quoi nettoyer les écuries d'Augias ?
Salissures encrassées de décennies de chiasse,
Mouchetées d'argent sale, en pièces ou en liasses,
A quoi bon s'acharner, remonter au trias,
Gratter jusqu'à ses os, puisqu'il faut qu'on y passe ?
Oubliez les discours sur ce qu'il faut qu'on fasse !
Rendormez vos neurones jusqu'à ce qu'ils trépassent !
Il n'en faudra pas plus, ni moins, pour qu'on efface
Et vos minables traces, et l'ombre de vos faces.
Folie qui nous entoure et que nous cultivons,
Allongée de chimères, quand nos neurones y vont,
Nous nageons dans un monde qui n'existe qu'en nous,
Truffé de nos mensonges et notre esprit en noue…
Adoration féroce des joujoux qui rutilent,
Soubresauts hypocrites pour nos amis utiles,
Magie bien ordonnée pour l'ascenseur futile,
Attention à la marche qui ferait tout échouer !
Gare au faux pas fatal à nos destins déjoués !
On ne peut pas prévoir tous les actes manqués.
Rien ne viendra sauver nos ventres efflanqués.
Il faudra accepter le coffret en sapin
Et les coussins dedans, en forme de lapin.
Faux semblants luxueux, qui décorez nos vies,
Aimables ornements, qui réjouissent nos envies,
Nausées artificielles, qui nous envoient ravis,
Tout est préfabriqué comme autant de postiches,
Améliorant nos vies, qui coulent comme des pastiches.
Soufflez dans votre flûte, angelots en plastique,
Mettez-y tout le cœur de vos corps élastiques !
Avec avidité, nous prêterons l'oreille,
Gobant avec délice toutes vos simagrées,
Oui, c'est de très bon cœur, que notre âme les agrée,
Rayonnant du bonheur du disque que l'on raye.
Ignorez-vous vraiment qu'au fond de vos cerveaux,
En fait, il n'y a rien de plus que chez un veau…
Sinon l'écho vantard du prestigieux caveau ?
Fichues imitations de nobles sentiments,
Affabulez, seigneurs, et mon ressentiment
Ne saurait vous priver du juste châtiment
Tant mérité par vous, à coups de reniements.
Alors, pourquoi vouloir à tout prix le pouvoir ?
Suffirait-il d'aimer pour mieux nous émouvoir ?
Mais qui donc est l'objet de vos visées morbides ?
Affamés de grandeur, de folie très sordide,
Gavés de luxe moite, de dorures, d'attentions,
Outres pleines de vin vieux, la lie en suspension,
Rotez la bouche ouverte, par votre main couverte !
Il en faudra du temps pour réparer vos frasques,
Et vos méfaits inspirent le mépris sous les masques.
Feux follets inconscients qui brillez au grand soir,
Aimables histrions, qui riez aux bonsoirs,
Notables ou bien penseurs, qui vendez vos avis,
Tout est bien fait pour vous, pour vos humeurs ravies…
Avalez vos aigreurs de parasites serviles,
Soufflez par tous les trous vos pensées les plus viles,
Mastiquez en public vos digressions subtiles,
Affolant l'Audimat de vos fureurs futiles !
Gavez-nous des bons mots qui vous sont ordinaires,
Oubliant vos esprits à leurs vapeurs binaires,
Rengorgez-vous du bien que l'on dit sur vous-même,
Illuminés de joie, pour tous ceux qui vous aiment,
Enflés du rouge bonheur d'avoir tous les honneurs !
Fatigué du labeur qui n'aura pas de fin,
Accablé de l'ennui de savoir qu'on a faim,
Nourri de mille fatras qui tirent à hue à dia,
Tout me pousse à chérir mon précieux charabia,
À jouer avec les maux, en attendant l'hiver,
Son manteau bien neigeux sur mon crâne encore vert,
Mais je n'y crois plus trop, et si j'émets des vers,
Avec une moue douteuse, j'aborde le dévers.
Gardons-nous du sérieux qui nous rend prisonnier,
Osons moquer la peur, avec nos tisonniers,
Rions des noirs dangers, avec désinvolture !
Il en faut de l'humour, pour souffrir l'imposture,
Et des neurones en fer, pour supporter l'enfer…
Faut-il toujours œuvrer alors que rien ne presse ?
Avec application, je souffle et je m'empresse,
Noircissant des octets, comme s'ils étaient utiles…
Tant pis si, dans mes vers, le français je mutile !
Après tout, qui lira, ce verbiage infantile ?
Si j'y crois, c'est un jeu à visée mercantile…
Mais si je n'y crois pas, à quoi bon m'obstiner ?
Allons, la vérité, c'est que ma destinée
Guide mes pas serrés sur un chemin tracé
Où il n'y a pas de choix, même si j'en suis lassé.
Rien n'est libre chez moi, et mes doigts sont habiles
Instruments bien dociles, pour mes neurones labiles,
Effleurant le clavier, en discours bien déviés…
Féérie qui clignote pour des yeux éblouis,
Accordéon sordide, pour des musiques inouïes,
Noms communs un peu sales, pour des maux trop polis,
Tout est fait pour lasser vos esprits abolis.
Affectez de comprendre qu'il faudra oublier
Ses chéris qui décorent nos mémoires encombrées !
Mettez du cœur à voir les genoux se plier,
A contempler l'abîme où le monde va sombrer,
Gâté des mille méfaits qu'on lui a infligés !
Omettez de sourire aux visages affligés,
Redoutez de pleurer sur vos pieds ravagés,
Inondant d'eau salé vos souliers saccagés,
Et fuyez les soupirs des âmes endommagées !
Sinistre est le destin des humains outragés…
Fichu félon qui fuit nos fous furieux féroces,
Ardent brasier brûlant qui s'agite en Eros,
Nous vivons nos romans comme autant d'aventures.
Tout peut nous arriver sans briser nos dentures…
A travers nos fictions, nos films et nos chimères,
Sous l'épais narcotique des écrans polymères,
Moutonne l'antique effet de l'Odyssée d'Homère.
Après tout, ils sont proches de nous les Grecs antiques,
Gadgets en bandoulière, nous sommes plus riches en tics,
Oh ! Mais c'est avec grâce, que nous vivons en geeks,
Rien de vulgaire en nous, et puis la pomme, c'est chic…
Il est mou le reflet de nos bajoues baveuses,
Et l'univers est flou sur nos rétines rêveuses…
Fierté décomposée qui s'affiche à la une,
Abjectes possessions qui privent de pain des foules,
Narguez-nous de très haut, de plus haut que la lune,
Toisez-nous avec morgue, du mépris qui défoule !
Alors que les mots manquent pour décrire tous vos vices,
Sous des lustres clinquants, jouissant de mille services,
Maquillant vos méfaits sous les déclarations,
Arborant en sautoir vos belles décorations,
Groins dorés à la feuille, qui polluez notre terre,
On ne peut que haïr tous vos luxueux parterres,
Rire de vous, c'est gratuit, et combien salutaire !
Il faut être bien fou pour rêver votre chute,
Et ils sont résistants, vos dorés parachutes…
Index des poèmes

RÉVEILLONS

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Remplissons bien ces panses qui sont déjà si grasses !
Enfournons des bouchées sans jamais crier grâce !
Versons-nous donc à boire pour faire passer les plats !
Enivrons-nous, bien sûr, mais avec quel éclat !
Il faut que nos athlètes du grand tube digestif,
Les champions de la table, soient en forme au grand soir :
Les mâchoires entraînées pour ce dîner festif
Oublieront la fatigue pour servir de pressoir.
Nos lèvres si musclées feront, elles, le versoir,
Sans lesquelles, impossible de boire le digestif…
Rotez donc s'il le faut pour chasser le trop-plein
En mettant votre main devant votre orifice.
Vous avez fait l'effort, que dis-je ? le sacrifice,
En venant vous forcer à manger, on vous plaint…
Il en faut du courage pour avaler tout ça :
Les gros morceaux tout gras du foie du palmipède,
Les marrons et la sauce autour du quadripède,
Ou les huîtres, les crabes et les cailles d'Odessa…
N'oubliez pas les fruits, après la bûche glacée,
Sinon vous pourriez bien ne pas avoir assez…
Redoutez les lourdeurs au sortir de la table !
En vain, vous vous sentez comme le bœuf à l'étable…
Ventre tendu, bouffi et la bouche pâteuse,
Et si l'on tire la langue, eh bien, elle est plâtreuse !
Il est vitreux, votre œil, du bon vin absorbé.
La main n'est plus très sûre, les doigts pourraient tomber…
Les jambes sont faiblardes et les pieds hésitants.
On dirait qu'ils n'ont plus, le temps d'une mi-temps,
Ni le goût d'avancer, ni la mémoire utile
Si l'on veut bien rentrer au carrosse qui rutile…
Riez des pauvres niais, qui envient votre argent !
Ecartez vos mâchoires pour faire passer les mets !
Vous savez ce qu'ils coûtent et que pour bien des gens,
En un mois de travail, leur salaire leur permet —
Il faut encore qu'ils bossent, il y a un minimum —
Le strict nécessaire pour manger, se vêtir,
Le loyer pour loger, la télé, s'abêtir
Ou boire jusqu'à plus soif, pour supporter les hommes…
Nul point commun flagrant avec tous ces gens-là,
Sauf au petit matin, quand on est vraiment las.
Retournons les cerveaux, ils ont bien des sillons…
Ecartons mieux les lobes, pour la compréhension !
Vers "Occupy Wall Street", j'ai senti la tension
Et le frémissement des gentils moinillons…
Il est temps qu'ils s'éveillent, les veaux majoritaires,
Lapant le lait fétide, qui se répand par terre,
Lorgnant d'un air hagard, le spectacle des Grands.
Oublieux de l'esprit, ils sont dépositaires
N'attendant que l'instant où leurs neurones migrants
Se focaliseront de manière unitaire…
Regarder de vos yeux le territoire des dieux,
Ecarter les paupières pour lécher la lumière,
Vomir des torrents noirs au fond de l'entonnoir,
Etreindre des corps mous, sans craindre les remous,
Illuminer l'enfer pour savoir quoi en faire,
Louer Dieu en public, voler la république,
Lutter pour la justice jusqu'au moindre interstice,
Observer les étoiles pour les coucher sur toile,
Noter sur un cahier que l'art s'est écaillé,
Savoir quitter la pièce, en inspirant la liesse…
Remarquez que j'hésite à vraiment en parler…
En fait, c'est délicat, et je suis pris par les…
Vestiges de vains scrupules, pour dire la vérité.
En vain, je me rapproche avec témérité…
Il est lourd, le moment, où mes doigts onguleux
Lèveront le couvercle du tombeau anguleux,
Laissant la puanteur envahir le matin.
On ne se verra plus jamais du même regard,
Nous oublierons enfin le divin baratin,
Soulagés des délires moisis dans les hangars.
Racontons le réel, tel que nul ne l'aborde.
Eveillons les consciences, avant qu'elles ne débordent…
Vautrés dans l'illusion, nos neurones sont à l'aise
Et il faudra oser inspirer le malaise.
Il s'agit de casser la pyramide magique,
Libérant les esprits de leurs brouillards tragiques,
Liquéfiant les croyances, qui ont nourri nos rêves.
On ne fait pas d'omelette sans une violence brève,
Ni de révolution sans que l'ordre ancien crève…
Sachons trouver le temps pour nous battre sans trêve !
Raidi par le froid vif, l'esprit bien engourdi,
En mercenaire blasé, vers quel complot ourdi
Vos pas seront guidés, comme tirés par un fil ?
En joyeux automates, vous marchez à la file,
Ignorant les dangers que vous n'avez pas vus.
La mort viendra vous prendre, à l'instant imprévu,
Liant vos membres gourds, comme on fait au chevreuil.
On pleurera sur vous et on fera son deuil.
Nul doute que les suivants connaîtront le même sort,
Sans savoir que leurs pas collent aux mêmes ressorts.
Rien n'est pire qu'un savant qui croit tout bien savoir,
Et les doctes docteurs qui refusent la critique
Vous rendront moribonds ou bien paralytiques.
Elle est bonne, la raison, pour qu'on se fasse avoir…
Il nous manque l'essentiel pour comprendre le ciel :
La machine à penser est aussi programmée,
Limitant ses actions au cercle du possible,
Où ses tirs se limitent à atteindre la cible.
Nous pouvons bien servir nos discours enflammés
Sur un lit d'ambitions, fous furieux en mission !
Rappelez-moi un jour, ce que je dis toujours…
Et profitez-en donc, avant que mes mots tronquent
Vos vérités premières, qui grouillent à la lumière !
Ecartez les soupçons, qui s'accrochent à l'hameçon,
Ignorez les indices, qui vous montrent les vices
Lardant vos opinions de primates trop mignons…
Le ciel n'est jamais clair dans le regard des clercs,
Où la noirceur s'allume, à la voix, sous la plume,
Nouant d'obscurs lacets, mais les âmes se lassaient
Si bien qu'elles vont migrer loin des dieux dénigrés…
Rions du vent mauvais qui souffle sur nos têtes !
Enflées, nos voiles s'en vont tirer nos corps d'esthètes.
Veines gonflées d'orgueil, sur nos membres musclés,
Epanouis par l'effort, au long des vies bâclées,
Il ne manque pas d'allure, le char de nos trophées,
Louvoyant sous la brume, nos sanglots étouffés,
Liturgie déployée, pour attirer les dons,
Oubliant les dommages des espoirs trop bidons.
Nous courons vers la mort d'un pas bien empressé,
Sans penser à rien d'autre qu'à nous bien engraisser.
Index des poèmes

ÉGALITÉ

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Elle est belle, la devise de notre république,
Gravée sur les frontons des monuments publics.
Avec étonnement, j'ai lu le second mot…
La liberté, c'est bon, mais après on fait fort !
Il en faut du courage pour faire un tel effort…
Tout nous porte à penser que, riant de nos maux,
En plaisantin complet, l'Etat nous croit simplet…
En vrai, rien n'est plus faux et tout le monde le sait.
Grandissant tous les jours, les inégalités
Apportent un démenti d'une grande banalité.
Le mensonge est énorme, mais c'est un coup d'essai.
Il faudra par la suite se gausser du troisième,
Tiens, pourquoi pas l'"amour" en mairie du seizième ?
En gros sur le fronton, ce serait de bon ton…
Enormité menteuse, quand on pense héritage,
Gardons-nous de parler des bébés milliardaires,
Alors que l'on nous vante les vertus du partage.
La belle fraternité, à laquelle on adhère !
Il s'agit de penser aux hommes et aux procès :
Tous les hommes sont égaux devant les tribunaux
Et plus cher l'avocat, meilleurs les pigeonneaux !
Elevez vos enfants pour qu'ils soient les meilleurs,
Gavez-les de conseils qu'ils n'auront pas ailleurs,
Amenez leurs esprits plus haut que tous les autres…
La joie des bons parents n'est pas quand ils se vautrent.
Il nous réjouit de voir qu'ils sont plus forts qu'autrui,
Tous nos bons descendants qui sont de nous le fruit,
Et les autres humains, ils peuvent aller aux truies !
Encore un coup en bourse et un milliard de thunes
Gagnées à la bonne sueur des gens des plantations…
Avec obstination, je suis les cotations,
Lisant les bons journaux qui mènent à la fortune.
Il faut être rapace pour amasser beaucoup,
Tant pis pour les petits qui en paieront le coût,
Et même s'il faut parfois leur tordre un peu le cou…
En dormant, j'ai rêvé qu'on me prenait mon bien !
Gardé par la police, on donnait ma voiture
A un pauvre en haillons sans toit ni nourriture…
Le gaillard était gai, et je comprends combien !
Il aurait dû verser au moins cent mille euros,
Tandis qu'il n'avait qu'à signer un bordereau !
Exit le mauvais rêve et en vrai, le gars crève…
Epargnez-nous l'humour qu'il faut pour déguiser
Grandement le réel sous des airs de partage.
Alors que les couteaux vont partout s'aiguiser,
Les lois nous font accroire que dans tous les étages,
Il y a des hommes pareils, et pour tout dire "égaux"…
Tromperie exemplaire, qui peut flatter l'égo,
Et soyez rassurés, l'idée est raturée !
Elle pue l'antique astuce, qui fait rêver Auguste,
Grand nigaud qui croit tout ce qu'on veut qu'il déguste…
Avalant l'idée folle qu'il vaut autant qu'un autre,
Le bêta s'imagine que sa vie et la nôtre
Iront du même pas vers un destin flatteur !
Ton réveil se fera assez dévastateur
En te voyant l'esclave d'un joyeux dictateur…
Elles s'héritent, la misère, et aussi l'ignorance…
Gorgés de niaiseries, chantées du haut des chaires,
Au long des siècles tristes, on cultive la vie chère,
Le droit de puer sur soi, de manger du pain rance…
Inviter les cafards sous son toit pour l'hiver,
Tousser quand il fait froid, et pour les sports divers,
Etouffer dans les mines ou sauter sur des mines…
Elégamment gantés dans du cuir raffiné,
Gens de vrai qualité, qui savent les cotations,
Avez-vous tous les droits car vous êtes bien nés ?
La question méritait une investigation.
Il apparaît bientôt que l'argent donne le droit
Tant son rôle est puissant et tant pis si l'on broie
En passant les petits, les plus assujetis…
Et pourquoi partager les richesses de la terre ?
Gens de peu ou lettrés, il y a des différences :
Alors qu'il y a des hommes dont la sottise atterre,
Les gens de qualité mérite la déférence.
Il faut pour leurs enfants avoir bien des égards
Tant ils sont le futur, à moins qu'on ne s'égare,
Et laissons les prolos, couler au fil de l'eau…
Et en bonus :

Egalite, c'est un mot qui évoque mégalithe,
Gentil sous tous rapports quand les cerveaux s'alitent.
Avalez-le tout rond, avec un grand verre d'eau !
Laissez donc un ami vous tapoter le dos…
Il ne faut pas tousser, même pas un seul coup,
Tant il part en morceaux, sitôt qu'on le secoue,
Et s'il doit faire effet, le principal est fait…
Index des poèmes

ACROSTICHES

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Accrochez-moi ces vers au bout des hameçons,
Caressez leurs corps mous en une bonne leçon,
Reculez de dégoût devant leur jolie danse,
Ouvrez vos bouches exquises déchirant le silence,
Sinon point de poisson, au bout de vos journées !
Tout ce que vous pourrez trouver à enfourner :
Il restera les vers, leur goût, imaginez !
C'est la vie des humains que j'ai ici décrite,
Hideux petits zéros, bien souvent hypocrites,
Et leurs vies pathétiques valent la peine d'être écrites…
Sinon que reste-t-il de leurs cris volatils ?
Accordez-moi l'asile bien insonorisé,
Ce cabinet douillet aux murs capitonnés,
Refusant de soumettre mes vers à la risée,
Offrant à leur valeur un écrin festonné…
Silence dans les chaumières pour la télé qui chante !
Taisez-vous qu'on entende les bouffons qui enchantent !
Il y a dans chaque foyer la fenêtre qui gueule,
Chassée par l'Internet et son moteur Google…
Honni soit l'impudent qui critique le progrès,
Et tire à boulets rouges de son canon en grès,
Sur les merveilles du jour qui font le monde "so grey" !
Alors, combien de fois, vais-je encore versifier,
Cracher mes mots sachant qu'on ne pourra s'y fier,
Radotant mes vieux rêves d'amour diversifié,
Offrant aux yeux hagards, des maux identifiés,
Sans relâche ni remord, sans jamais vérifier,
Tant je suis sûr de moi, de mes dons qualifiés…
Il faut que je m'abuse pour bien intensifier
Ces produits de mon âme, que nul n'a déifiés.
Hors de mon pâle écran, personne n'est gratifié,
Et je suis le seul âne qui ne soit horrifié,
Sachant ce que je sais, ma vue opacifiée…
A quoi bon faire rimer des bouts de vers obscènes ?
Caler des maux obscurs, pour les traîner sur scène ?
Roter des sons abjects, des locutions malsaines ?
Offrir à nul regard des idées qu'on assène,
Sans jamais rencontrer d'oreilles ou d'yeux ravis ?
Tel est notre destin de parasites à vie
Il nous faut accepter de remuer à l'envi,
Comme si l'on pouvait nous maintenir en vie,
Homoncules maladroits, censés semer la honte
Et dans l'indifférence, piteuses interférences,
Survivant à l'ennui depuis notre heure de ponte.
Appuyez-vous sur moi, si je peux être utile,
C'est bien long d'aligner des mots par trop futiles !
Rendez un peu de sens à mes heures qui défilent,
Outrageant le français de rimes au bout des fils,
Souffrez que mon clavier n'ait pas servi à rien,
Tapoté en tous sens par mes doigts de vaurien !
Impulsez à mes vers une force inconnue,
Comme si vos beaux yeux m'allaient porter aux nues,
Harponnant mon destin vers des hauteurs tragiques,
Enseignant le respect à ces moteurs magiques,
Sur la toile d'araignée, où l'esprit va saigner.
Allons, plus qu'un effort et le compte y sera…
Ce seront onze poèmes avec des queues de rats,
Ridicules et tordues, et l'on remarquera,
Oh ! Si quelqu'un les voit… que depuis le dieu Râ,
Sans relâche les humains ont vénéré des dieux…
Tant pis s'ils ont passé, et remplacés, les vieux,
Il y a toujours du jeune, dans le plafond sacré.
C'est le prêt-à-penser de nos cerveaux nacrés,
Habile salmigondis jamais renouvelé,
Et à quoi bon vraiment, si les écervelés
Se contentent aussi bien des bibles d'amphibiens ?
A quoi vais-je m'attaquer, à quel sujet sacré ?
C'est l'argent qui bat tous les records, massacrés !
Regardez comme on tue, on exploite, on déporte !
Osez un seul faux pas et se ferment les portes !
Sur le dieu des billets, les vies sont sans égales.
Tout le monde est différent, sauf sur le plan légal…
Il n'est pas deux personnes de valeur identique,
Car il y a mille façons d'être un bon argentique :
Humains porte-monnaies, producteurs bon marché,
Elegants portefeuilles, consommateurs mâchés,
Suceurs de pubs télé, petits porteurs lâchés…
Allons ! À quoi ça sert de faire rimer des vers ?
C'est pour remplir les heures et occuper l'hiver.
Riez de mon jargon qui défile sur l'écran !
On est là pour cela, pour faire sauter les crans
Servant à retenir la ceinture de folie,
Tenant le pantalon de vos âmes amollies…
Il me faudra vingt vies pour compléter l'ouvrage,
Cassant tous mes noirs ongles, sur les touches de ma rage,
Homard beaucoup trop cuit, pour espérer pincer,
Epouvantail caché, loin du champ évincé,
Si bien que les corbeaux vont pouvoir se faire beaux…
Après tout la folie des hommes est sans limites.
C'est une bonne raison d'espérer que les mites
Regarderont ailleurs que mes chiffons d'écrits,
Oser donc espérer que des yeux sur mes cris
S'abaisseront pour voir les vers que j'ai tracés.
Tant mieux si un beau jour sur mes os effacés,
Il se trouve un humain pour me bien déchiffrer.
Comprenant que je n'ai jamais pu m'empiffrer,
Héroïque automate, qui n'a jamais choisi,
Evanescent fantôme qui sent fort le moisi,
Sur mes vers putréfiés, osez me réifier !
Alors que sur mon corps l'oubli va retomber,
C'est en vous, mes bons vers, que mon front trop bombé
Remet tous ses espoirs de vrai éternité,
Où vous rattraperez ces années trop mitées,
Sauvant l'honneur fébrile et la fraternité,
Transfigurant les rêves de saine égalité…
Il est bon de glisser dans les délires épais,
Caressant mille pensées qui apportent la paix,
Humanisant l'horreur du quotidien fragile,
Epandage odorant, où seuls les plus agiles
Se feront un fromage du lait de nos hommages…
A la fin, il faut bien reposer son enclume,
Casser le sale marteau et puis jeter les plumes,
Remettant aux orties tous les rêves d'autrefois.
On ne verra jamais ce dont j'ai pu rêver.
Si j'ai eu une idée, qu'elle vienne une autre fois,
Tout est perdu, jeté, et elle va bien crever.
Ils vont se clore, les yeux qui auraient pu me lire,
C'est la vie, qui s'achève, que l'on voudrait maudire…
Humanisme perdu des égoûts du délire,
Enfermement rituel des paradis virtuels,
Sans espoir de retour, je dis "Place aux vautours !"…
Alors c'est le douzième et comme un bon apôtre,
C'est sur lui que l'on compte pour tirer la morale,
Remettant les pendules à l'heure qui est la nôtre.
Oubliez les leçons de tradition orale,
Saupoudrées d'héritages pesant sur nos chorales !
Tout l'or de la planète ne vaut pas un enfant.
Il en est par millions que personne ne défend.
C'est la honte absolue de notre monde immonde,
Humain sur le papier, mais que l'argent inonde
Et noie sous ses dorures, qui fleurent bon les ordures,
Si bien que j'en ricane de tous mes jerrycans…
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LE SENS DE LA VIE

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La naissance est toujours un moment difficile
Et l’on ne sait jamais si le milieu d’accueil

Sera épanouissant ou peuplé d’imbéciles
Et s’il y aura de l’or à la cuiller qu’on cueille…
Nous vivons la loterie la plus injustifiée
Sans trop nous émouvoir pour les plus mortifiés.

Deux parents ou un seul, ou un peuple à genoux,
En un seul coup de dés, nos destins sont scellés,

La roue commence à faire son tour de vie zélé :
Alors, au bout du compte, qu’adviendra-t-il de nous ?

Vers quelle mine répugnante, traînerons-nous nos mains,
Inondant de nos sueurs nos yeux à peine humains ?
En héros magnifiques, nous marquerons demain !

La vie est lourde et lente, et nos esprits fragiles
Eprouvent le besoin d’être bien rassurés.

Sans relâche, les rouages de nos neurones agiles
Exerceront leur art pour bien nous assurer
Non pas un rôle utile, mais de quoi être en paix…
Si la peur de la mort trop près de nous rampait,

Dans l’accumulation nous verrions le salut !
En vrai, nous amassons de l’or en beaux talus

Limitant les douleurs de nos vies éprouvées.
Avec l’avidité, nous avons bien trouvé

Vraiment un beau remède à nos sombres pensées.
Il est chaud, rassurant, cet or, pour compenser
En permanence l’écho de nos cœurs angoissés.

L’essence de notre vie, c’est la satisfaction,
Et s’il faut être fier de soi, de sa faction,

S’il faut se croire meilleur que toute l’humanité,
Eh bien, c’est la nature de notre âme agitée !
Nous sommes conçus ainsi pour chercher le plaisir
Sur lequel orienter les instants à saisir.

Douter ne sert à rien qu’à perdre notre temps
Et les plus efficaces sont ceux qui sont contents,

L’orgueil épanoui, l’égo bien étalé…
Alors, tant pis pour ceux, qui devront détaler,

Vers d’autres cieux courir ou nager, et mourir…
Il est fou le manant qui rêve d’égalité
En voulant nous priver des gens de qualité !

L’égophilie, c’est bien le plaisir d’être moi,
Et c’est le principal moteur de nos émois.

Sur nos neurones habiles, il commande comme un roi,
Entraînant les idées, pour qu’elles grimpent aux parois,
Nourrissant la mémoire, pour qu’elle soit efficace,
Saupoudrant le réel d’actions bien orientées

Dans la bonne direction, où notre orgueil rapace
Eprouvera le miel qui va le sustenter.

La liberté, vain mot, sert à nous bien flatter,
A réjouir notre égo joliment dilaté,

Vomissant des discours qui vont tout expliquer,
Inventant des mensonges pour ne pas s’impliquer,
Et nous n’avons nul choix, tant que la vie nous choie.

La marche vers la mort est longue et édifiante.
En ouvrant nos oreilles, les histoires lénifiantes

Sauront tracer la voie qui mène à la survie
Et nous mettre les bras à jamais asservis
Non pas pour bien agir mais pour leur destinée,
Suivre la voie tracée des actions usinées.

Dans la vie, on ne fait que ce qu’on pourra faire
Et notre potentiel est une mince affaire.

Les choix sont trop nombreux pour tous les affronter :
Avec la liberté, nous sommes plus avancés !

Volés de la vision des dés qu’on a lancés,
Il nous plaît de penser qu’ils ont six mille côtés,
Et nos rêves de grandeur reflètent notre candeur.

Le passé nous poursuit et l’avenir menace.
Encombrant, le présent nous noie par contumace.

Soufflés vers le néant, nous roulons en désordre,
Exaspérants menteurs prompts à donner des ordres,
Nourrissant nos délires de grandeur éternelle,
Semant sur notre route des crottes sempiternelles,

Dans lesquels marcheront nos lointains descendants…
En vain, roulant à vide, de nos moteurs avides,

L’espace peut défiler, sous nos pieds protégés.
A la fin, il faudra, au cercueil se coucher,

Vidés de nos pensées, enfin l’esprit léger…
Il en faudra du temps à nos neurones bouchés,
Et un jour, ils verront de tous leurs yeux vairons.

L’on apprend tout d’abord à bien tout imiter,
Et il y en a tellement qu’un jour précipité,

Sur le visage radieux de ses parents ravis,
Envahis de fierté, on voit que dans la vie
Nous nous détachons vite du stéréotypé,
Sans pour autant crier à la vraie liberté.

Dommage qu’on n’oublie pas l’héritage constipé,
Elle est sur trop de points beaucoup trop limitée.

La belle affaire ! On ment, et le tour est bien joué !
Avec aplomb, on dit avec un ton enjoué :

Vraiment, je vous assure, vous êtes un être libre !
Il est vrai que l’on est toujours en équilibre,
Entre le fou, le mal et l’instinct animal…

Lavés, petits cerveaux, qui cherchent à grandir…
Epargnés du souci de comprendre la vie…

Sauvés de la douleur des massues à brandir…
Elle est jolie la côte que les vieux ont gravi,
Non, mais c’est ce qu’ils disent et comment ne pas croire
Si tout autour de vous, on prie sur les trottoirs ?

Dormez, petits neurones gavés de vérités,
Et la vie sera douce, vous l’aurez mérité…

Les mensonges n’en sont plus après quelques années.
Avec le voile du temps, l’oubli vient tout tanner,

Versant son sable fin sur la curiosité,
Irradiant de lumière l’aimable obscurité,
Etouffant tous les cris sans animosité.

La question prend son sens dans la réponse en actes.
En vain, l’on peut tourner ses neurones à l’entr’acte.

Sur la fin, il faudra choisir notre destin,
Et tant pis si c’est nous que l’on mange au festin !
Nous aurons eu du temps à jeter aux orties,
Saoulés de notre orgueil, attendant la sortie…

Dans les bras de la mort, nous irons nous jeter,
Etourdis de douleur dans nos corps déjetés.

Lavés de tout bon sens, nos neurones programmés
Auront perdu la flamme qui pouvaient tout cramer.

Veaux d’or fossilisés, nous devrons desserrer
In fine les étaux, par nous, bien enterrés
Et relâcher les rêves qui nous hantaient sans trêve.

Les mots n’ont que le sens que l’on veut leur prêter
Et la volonté même ne nous obéit pas.

Sur nos chairs les années ne vont pas arrêter
Et nos peaux vont friper si l’esprit ne plie pas.
Nous finirons par voir la mort comme un espoir,
Sevrés de la routine, qui nous englue les os,

Dans le cercueil glacé, noyant nos désespoirs,
Enfin nous glisserons le malheureux réseau,

Les neurones agités, leur boîte et l’animal…
Affalés sur la soie des coussins funéraires,

Vous aussi vous verrez qu’il n’y a ni bien ni mal.
Il n’y a que les rêves des esprits téméraires,
Et le vide abyssal des cœurs en habits sales…

Les vers sont habitués et sous mes doigts habiles,
En bons petits soldats, ils vont cracher leur bile.

Sur l’écran plat brillant, ils s’en vont défiler.
Emergeant du clavier, leurs dards bien effilés
N’iront pas n’importe où se planter à la fin.
Sur le web immobile, ils connaîtront la faim…

Dans le désert des pages à jamais oubliés,
En tas de mégabits, ils vont se replier,

Lassés de frétiller, d’éructer, de rimer.
A leur mort, ils verront leur destin déprimé

Verser dans l’obscur fosse leurs restes insultés.
Il pleuvra toujours plus de mes mots occultés
Et le poids de leurs cris allège mes esprits…
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DIEU

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Déposons la folie au sein des cœurs d’enfants !
Il faut l’entretenir avec des chœurs d’enfants
Et des églises grandioses, des tableaux merveilleux,
Une liturgie magique, jusqu’à ce qu’ils soient vieux…
Donnez à un enfant un univers fermé !
Il croira les folies qu’on lui aura glissées
Et l’humain devenu sera à enfermer,
Un de plus, en soutane, tchador ou jupe plissée…
Donnez-lui donc à croire ce qui lui fait plaisir !
Il acceptera tout, s’il est bien enfermé,
Et devenu plus grand, il aura comme désir
Une folie mystique qui aura bien germé…
Donnez à vos enfants vos délires hérités !
Ils les propageront sans trop démériter,
Et l’enfer de folie au niveau planétaire
Un siècle plus longtemps continuera sur terre…
Dans l’esprit d’un enfant, rien n’est très rationnel.
Il croit ce qu’on lui dit, esprit émotionnel,
Et si personne autour ne vient s’y opposer,
Un jour, il finit fou, l’esprit bien sclérosé…
Dans l’enfant est l’humain, mais en plus malléable.
Il deviendra adulte… encore plus corvéable,
Et s’il se maintient bien dans le train pratiquant,
Une rente bien juteuse aux banques du Vatican !
Des mots pour dénoncer la folie proclamée,
Inscrite sur les frontons, dans les missels en cuir,
Enduisant les cerveaux, dressés à bien produire
Un miel d’obéissance, sans jamais réclamer…
Des miracles par ci, des trinités par là,
Il faut mettre du sien pour boire ce chocolat…
Enfant, tout est possible et on le sait très bien :
Un père Noël céleste, dis-moi, ça vaut combien ?
Dans les fonts baptismaux, on trempa le bébé,
Il devint par la suite un premier communiant
Et il fut confirmé, sans grand inconvénient.
Un œil va-t-il s’ouvrir avant de succomber ?
Dommage que des enfants soient ainsi sacrifiés !
Il dure, le mélodrame des esprits sanctifiés…
Entendrons-nous jamais des chants débarrassés,
Uniquement joyeux, sans sottises encrassées ?
Dommage de profiter des faiblesses des enfants…
Ils ont droit de folie sur l’esprit des petits,
Eventuelles proies faciles pour leurs sales appétits,
Une postérité pour leurs délires piaffants !
Droit de vie ou de mort, car proclamé ”divin” !
Il est bon de savoir qu’on peut ouvrir les yeux
Et ce n’est pas toujours facile car, sous nos cieux,
Un bandeau est donné aux petits écrivains…
Donnez-leur de l’espoir pour en faire des bonnes poires !
Ils chantent des louanges en souhaitant voir les anges
Et leur folie profonde, docile ou furibonde,
Uniquement possible, sur les enfants sensibles…
Des adultes brandis, les nouveaux convertis…
Ils sont faibles d’esprit comme enfants sommeilleux
Et qu’ils soient perméables n’a rien de merveilleux !
Une folie contagieuse… nous voilà avertis !
Dans les asiles de fous, les prophètes sont légion.
Ils sont nés en un temps où règne la Raison,
Et sans ces maudits psys, qui peuplent la maison,
Un délire parano ferait bonne religion !
Dans le ciel, tout là-haut, attend ma récompense.
Il fera beau, le jour du Jugement Dernier,
Et les morts sortiront de terre comme araignées…
Un délire insensé auquel, pourtant, on pense !
Des mots pour le mensonge, du rêve à volonté,
Il est temps de jeter le méchant encrier
Et de laver les yeux, les oreilles, de crier
Un message de santé mentale à confronter.
Dans nos esprits malades, en leur arrière-cuisine,
Il y a des condiments et puis n’importe quoi…
Epices bien mélangées aux mets inadéquats
Unifient les délires de nos cerveaux-usines !
Des yeux pour deviner l’avenir qui attend…
Imaginez l’oreille pour entendre les voix
Et les pleurs des défunts, quand, oui, LUI seul les voit…
Un délire de première, à faire sourire Satan !
Dans les saints évangiles que l’on dit “apocryphes”
Il est dit que Jésus a su ressusciter
En un joyeux banquet, — Attendez ! C’est jouissif… —
Un oiseau cuisiné… C’est mieux qu’un hippogriffe !
Dans le désert, un mois, IL resta sans manger.
IL n’était qu’un humain, mais, sur lui, le danger
Est passé sans le tuer, sans le déshydrater.
Un superbe miracle ! Satan peut se gratter…
Dans le pain et le vin, IL va ressusciter !
Il va dans le formol longtemps se conserver,
Et dans la confiture, il pourra s’exciter ?
Une folie pareille donne de quoi s’énerver…
Devant la mort, la peur de ne plus exister
Inhibe la raison et sans trop insister,
En quelques bons versets, on sombre en doux délire.
Un état maladif voit l’esprit s’amollir…
Dans l’esprit affaibli par les malheurs d’une vie,
Il s’insinue, habile, comme un virus ravi,
Et il va faire son nid, comme un ténia repu,
Un ver blanc, repoussant, qui dégoûte et qui pue.
Dramatique est le sort de ceux qui sont malades !
Ils n’ont plus le cerveau pour trier les salades
Et confondent le mythe et la réalité,
Unissant leurs angoisses à la puérilité…
Dans les esprits malades de ceux qu’on a trompés,
Il n’est d’autre logique que la continuité,
Et ils se feront tuer pour ne pas détromper
Un instant leurs enfants de leur folle vacuité !
Donc, c’est une maladie, qui se transmet à l’homme…
Il serait plus exact de parler des enfants
Et des femmes, bien sûr, qui ont mordu les pommes…
Un million de virus mentaux et triomphants !
Disons qu’une bonne hygiène pourrait l’éradiquer !
Il suffirait d’apprendre aux enfants, d’expliquer,
Et tout deviendrait clair, sans plus polémiquer…
Un monde sans folie, peut-on pronostiquer.
Dommage que les parents viennent s’y opposer !
Il m’appartient, mon gosse, et je veux le berner !
En moi, j’ai le virus, qu’il soit donc névrosé !
Un monde où tous les fous ne sont pas internés…
Débarrassez-nous bien des maladies acquises,
Inoculées plutôt sur les bancs des églises,
Et pour être mentales, elles n’en sont pas exquises…
Un monde sans croyance, et moi je vocalise !
Dans les nuages, les morts dansent avec les anges.
Ils ne sont plus puants, rongés, crachant des vers…
En plus, ils rient, ils chantent des cantiques de louange.
Un délire plus épais, c’est une folie sévère !
Dans l’espoir de guérir des boniments appris,
Il faut vous asperger de saine réalité :
Enlevez l’opercule de vos yeux tout surpris :
Un coffret naturel plein de banalité…
Dans le salmigondis auquel on se réfère,
Il faut être bien fou pour y croire dur comme fer,
Et pour les chers malades, qui me vouent à l’enfer,
Un docteur, il faudrait… et que peut-il en faire ?
Demandez donc réparation pour les virus
Inoculés dans vos esprits d’enfant martyr !
Envoyez donc à l’évêché un papyrus,
Une réclamation, avant que de partir…
De cette maladie mentale inoculée,
Il n’est pas de plus grand défaut que cette haine
Enorme et délirante, qui fait tout basculer :
Une vague de poison qui mine l’espèce humaine !
D’abord, il y a la haine de toute différence :
Il y a la haine des femmes, des homos, des athées,
Et celle des autres hommes, qui boivent un autre thé,
Un thé moins parfumé, et d’autres espérances…
De l’Islam, il faut dire qu’il touche souvent des gens
Injustement frappés au plan économique,
Et on peut leur souhaiter, en étant arrangeant,
Un stade des plus bénins du mal épidémique…
Dans toutes les maladies, la misère en rajoute.
Il est tout aussi vrai pour le fait religieux,
Et les exemples pleuvent, si on avait un doute…
Une fortune protège des dangers contagieux.
Dans l’habit exotique, IL n’est pas plus aimable,
Infligeant aux “malades” des torts injustifiables.
En tous lieux, il faudra purger l’épidémie,
Une maladie mentale, la pire des pandémies !
D’accord pour réserver ce poison aux adultes !
Il faudrait interdire son accès aux enfants,
Et surveiller les fous, qui veulent semer leur culte,
Un danger permanent, au climat étouffant.
Du bouddhisme même zen, j’ignore tout des salades.
Ils ont l’air bien gentils, de loin, dans leurs saris,
Et puis les vaches sacrées, c’est joli et ça rit…
Une peste bouddhiste, s’il faut être malade ?
Dans cet asile de fous qui nous sert de planète,
Il ne manque pas d’humains à l’air vraiment pas net,
Et ils dévouent leur vie à des idées en l’air :
Un délire contagieux et pluri-séculaire…
De la foi maladive, il faudrait nous guérir :
Inspirant un air neuf dans nos poumons légers,
En êtres libérés, nous pourrions acquérir
Un esprit fraternel, nos haines désagrégées…
Dommage Irréparable Enregistré Une fois,
Il n’y a pas de gomme pour effacer la foi :
Elle reste à tout jamais, pourrissant les neurones,
Un chancre maladif, comme nouilles en minestrone…
Donnez-moi chaque jour des raisons de mentir !
Il y a l’ordre social à toujours protéger.
Elevez bien les mains, comme pour un repentir,
Une poche après l’autre, on va vous alléger !
Dormez, braves croyants, c’est bon pour la santé !
Ils profitent de vous, de vos corps bien dressés,
En vous disant qu’à vous IL s’est bien adressé…
Un rire doit escorter vos esprits absentés.
Dodo, les bons enfants et les gentils gogos !
Ils vous ont pris très jeunes, quand vous n’étiez pas mûrs,
Et ils vous ont construit dans la tête un grand mur,
Un enclos fort prisé par les théologaux…
Donc un être immortel surveille votre poubelle :
Il vous voit déposer une ordure à trier
Et si jamais c’était un pêché, que je bêle ?
Une vile pollution, un geste meurtrier ?
Dis-moi ce dont tu rêves et je te le promets.
Ils exaucent nos vœux, (après la mort, c’est mieux…)
Elle devient belle, la vie, et la mort, plus jamais !
Un paradis sur terre, aux mensonges harmonieux…
Donc le sourd entendra, et l’aveugle verra.
IL corrigera ainsi les erreurs qu’IL a faites ?
Eh non, IL est parfait… Écris donc aux prophètes !
Une explication, un jour, on t’enverra…
Dans la Bible, on peut lire, «le lièvre, ce ruminant»…
Ils n’avaient pas bien vu nos mâcheurs de chewing-gums,
Et c’est un grand dommage, car c’est déterminant :
Une ineptie grandiose et c’est le Ciel qu’on gomme !
Dans le baptême immonde, j’ai quitté les humains.
Ils m’ont exclu d’office du commun des mortels,
Et maintenant je suis le troupeau immortel,
Unis dans le désir de survivre à demain…
Donnez donc votre temps aux concepts invisibles !
Il ne manque pas de jeux et de passe-temps risibles.
En choisissant les cieux, la sainte obéissance,
Un abîme de délire s’ouvre avec indécence…
Dans la chambre du fond, il y a un crucifix.
Il protège la maison et tout le monde s’y fie…
En vérité, c’est mieux qu’une borne wifi :
Une consommation nulle et un clou lui suffit !
Du sexe de nos anges, nous avons discuté…
Il y eut les esclaves, dont l’âme fut disputée.
Et les femmes, dites-moi, ont-elles vraiment une âme ?
Une bonne religion, c’est le bonheur des dames !
Des femmes rabbins, imams, curés, n’importe quoi !
IL est au masculin, et c’est plus adéquat :
En Ses couilles, l’univers tout entier contenu,
Un et indivisible, est peuplé de femmes nues !
Dans le dénigrement des femmes, ils se ressemblent :
Ils les placent en-dessous, en bas, à la maison.
Elles doivent être soumises et leur donner raison.
Un joli point commun pour une fois les rassemble…
Dans la vallée des larmes, je chante le bon berger ;
Il est censé m’attendre et aussi m’héberger,
Et je suis bienheureux, car il n’y a nul danger…
Un bonheur envahit mon cerveau… démangé !
Dans notre fuite amère des malheurs trop présents,
Il se trouve des complices un peu trop complaisants,
Equipés de chimères, de délires apaisants,
Une église bien rôdée aux desseins écrasants…
Dans l’hostie est le corps du divin sacrifié.
Il a été mangé par des bouches sanctifiées
En cent milliers de tonnes. Comment peut-on s’y fier ?
Un dinosaure géant, on a donc crucifié ?
Donnez-moi la folie d’y croire par-dessus tout !
Inscrivez dans mon crâne la valeur des prières !
Eloignez de mon âme le doute et la lumière !
Une bonne couche de sottise est mon meilleur atout…
Dans notre imaginaire, on est allé puiser.
Il n’est pas nécessaire de longtemps s’épuiser
Et devant nos yeux vides, de bien prophétiser :
Un discours complaisant vient nous fanatiser…
Dressez-moi des églises, des mosquées, des calvaires !
Illuminez le ciel des bûchers d’hérétiques !
Evangélisez tout, à tort et à travers !
Un bonus attendra les meilleurs fanatiques !
Des colonnes, des vitraux, des minarets pointus,
Il en faut des gadgets pour attirer les foules !
Elles viendront se gaver de discours qui défoulent,
Ulcérées de haines fraîches ou longtemps rebattues…
Dans la bonne direction, je ne veux point aller.
Il faut, pour se sauver, savoir tourner en rond,
Et le salut viendra, comme un bon percheron,
Un gros cheval tout gris, venu pour m’avaler…
Des chérubins par ci, et des archanges là-bas,
Il ne manque pas de plumes au poulailler céleste !
Envoyez un renard pour faire lâcher du lest !
Un spectacle en couleurs, qui va faire un tabac…
Donnez vos énergies pour la cause invisible !
Inhibez vos terreurs de la mort pourrissante !
Esprits désagrégés dans des versets risibles,
Une seule motivation, la trouille envahissante…
Dis-moi ce que tu veux et je répondrai “Voui !”
Il faudra bien ensuite me remercier un peu
Et mes belles promesses de paradis pulpeux,
Un peu plus chaque jour, te rendront épanoui…
De l’imbécile heureux qui croit ce qu’on lui dit,
Il faut lui concéder qu’on l’a beaucoup aidé :
En conseils doucereux et peuplés d’interdits,
Un gavage régulier l’aura su persuader…
Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien…
Il dépend du Seigneur, ce pain qu’on doit gagner
Et c’est par une prière qu’Il remplit nos paniers,
Une grâce octroyée par le Grand Comédien !
Donnons du paradis une image positive !
Il faudra des artistes talentueux qui s’activent
Et les chants surhumains des castrats et des chœurs.
Une tromperie céleste où l’on met tout son cœur…
De Vinci, Le Greco, Haendel ou Michel-Ange,
Il ne manque pas de Grands pour apporter leur pierre,
Etayer l’illusion d’un Ciel avec des anges,
Un monument de gloire, mais vide est la soupière !
Dans l’hypothèse absurde où la vie continue,
Infinie, bien après, qu’on soit passé charogne,
Et que l’on soit le même, (l’idée est saugrenue…)
Un esprit sans un corps, comme l’alcool sans ivrogne ?
Dans l’absence de nos corps, que reste-t-il de nous ?
Il n’y a plus nos goûts pour les mets délicats
Et la musique sans ouïe, comme un pontificat
Utilisé pour nous maintenir à genoux…
Dans l’absence de nos sens, le moi est bien falot.
Il ne peut plus parler, ni lire, ni écouter
Et s’il perçoit l’ennui, c’est pour mieux le goûter…
Un paradis sans corps, c’est bon pour les ballots !
Donc la résurrection s’imposera toujours.
Il faudra recréer l’ADN disparu
Et remettre la viande sur les os apparus,
Une chevelure épaisse servira d’abat-jour…
Dans les pas du Bouddha, il est bon de marcher.
Il est bien rassurant, le chemin bien tracé,
Et c’est plus reposant que de devoir chercher
Une route vers la mort qui va nous terrasser.
Dans l’eau bénite, tu trempes le bout de tes longs doigts.
Il y a ce qu’on peut faire et puis ce que l’on doit,
Et l’avenir virtuel pèse comme un couvercle,
Une contrainte absurde qui parfois nous encercle…
Délivre-nous du mal, qui veut nous posséder !
Il est caché, Satan, derrière les obsédés
Et les enturbannés qui veulent leur succéder…
Une prière donne la force de ne jamais céder.
Dans la foulée de ceux qui nous ont précédés,
Il suffit de marcher pour bien intercéder
Et leurs âmes iront haut, dans le ciel accéder…
Une formalité… s’IL n’est pas excédé.
Demandez-Lui son nom et perdez votre temps !
IL ne répondra pas à vos cris importuns
Et un nom n’est utile que si l’oreille l’entend…
Un ermite empaillé au céleste fortin ?
Des martyrs dont on chante les louanges au dessert…
Ils sont au paradis et mille vierges les serrent…
Elles sont grosses, les ficelles, mais ça marche pourtant,
Un discours bien rôdé au son réconfortant…
Demandez-vous plutôt à qui profite le crime !
Il est élémentaire de voir qui paie les primes
Et qui vient encaisser les fruits de cette frime,
Un commerce aberrant, qui pousse à la déprime…
Dix mille ans à prier et pour quel résultat ?
Il y a plus que jamais la guerre et la misère
Et des riches plus nombreux que cafards en galetas…
Une arnaque millénaire mérite le bulldozer !
Donnez un maximum, eh oui, comme ça, c’est mieux !
Ils vous ouvrent le Ciel, vos lingots d’or bien vieux !
Ecoutez les paroles de nos prêtres radieux !
Un jour, à votre mort, votre âme ira aux cieux…
Donnez donc au prochain et que l’ordre établi,
Innocemment guidé, ne soit pas affaibli !
Et les vaches sacrées seront donc bien gardées…
Une messe et voilà ! Vos valeurs sauvegardées !
De la grandeur divine, nous voulons profiter !
IL peut bien partager son immortalité…
Et puisqu’il faut attendre d’aller Le visiter,
Une place au soleil paie la complicité…
Dans la belle ignorance où nous avons vécu,
Il était bien tentant de répondre aux questions
En posant les jalons d’une autosuggestion,
Un moyen astucieux d’amasser les écus…
Dans Ton existence même gît l’inégalité.
Il y a les gens pieux, d’où… prodigalité !
Et les mécréants gueux qui survivent à grand’peine…
Un monde bien fait pour eux… qui plaît bien aux Le Pen ?
Dommage que ce soit faux… La fiction était belle.
Il y a des gueux très pieux et des richards rebelles !
En l’occurence, on perd la logique du système,
Un monde d’apparences où Lui, toujours, Il t’aime…
Dans cet amour virtuel, on ne trouve pas son compte.
Il est vrai que certains, par exemple, les comtes,
Eprouvaient du bonheur à jouir de ces mensonges…
Un cauchemar vivant qui, à jamais, nous ronge !
Dans les clochers d’église et dans les minarets,
Il y a le même désir de regarder d’en haut,
Et c’est bien naturel de chercher sans arrêt
Un moyen d’avoir plus et d’être moins égaux…
Dans l’oubli des horreurs commises dans le passé,
Il y a du mépris pour les frères trépassés,
Et l’or qu’on a si bien su à Rome amasser,
Un jour, il faudra bien, savoir le déplacer…
Donnez donc aux plus pauvres, et le bon paradis
Ira ouvrir ses portes, vous offrant ses radis !
Elle favorise les nobles, les riches et les prélats,
Une société injuste où l’on dit qu’IL est là…
Dignitaires habillés en or et en satin,
Illustres personnages vivant au Palatin,
Et puis, bien sûr, les gueux qui grouillent dessous la table,
Un bétail corvéable, heureux dans son étable !
Déguisement dorés et bâtiments grandioses,
Il en faut du clinquant pour que la foi s’impose,
Et de beaux génocides jamais remis en cause…
Une Sainte Inquisition ? Mieux qu'une tuberculose !
Dis, si Tu existais, Tu ferais le ménage…
Il y a plein de faux Toi, qui délivrent messages
Et Tu les laisses mentir et tromper les plus sages ?
Un bon geste : montre-Toi et fais-en un carnage !
Dans l’espoir de survie, l’on tue, l’on meurt aussi…
Il serait plus malin de demander à qui
Est-ce que profite les crimes et les habiles tromperies…
Une réponse unique s’impose à mon esprit.
Dans la mort d’Infidèles, il y a tout à gagner :
Ils ne reviendront plus pour narguer nos âniers
Et l’on construit bien mieux, au ciel si rassurant,
Un monde plein de Croyants, et moins de concurrents…
Du génocide cathare, on chanta les louanges…
Il y eut les esclaves, dansant avec les anges…
Et des colons vainqueurs, pour que la vie, elle change…
Une marée de morts dictée par les archanges…
Dans le temps bien perdu, certains gagnent leur vie.
Ils font distraire les gens dans de vaines prières
Et pendant ce temps-là, dans leurs noires poudrières,
Une guerre se prépare en haines inassouvies…
Dans la guerre, Tu T’exprimes avec tout Ton talent,
Illuminant Tes pions, de haine les régalant,
Et ils n’auront pas peur de tuer jusqu’à leur fin,
Un Eden les attend, tout plein de séraphins !
Donnez donc votre vie à la meilleure des causes !
Il en faut des agents pour la sainte assurance…
Engagez-vous nombreux dans l’armée la plus rance !
Un avenir radieux vous attend, la psychose !
Des paradis perdus, mais pas pour tout le monde…
Invincibles armadas de pélerins accomplis…
Eternels vieux sermons dont les chaires nous inondent…
Un seul but à tout ça : des cimetières bien remplis !
Des milliers de Cathares se dressent dans mon esprit,
Interrompant la nuit du misérable oubli,
Et les esclaves sans âme dont la mort a un prix,
Un beau jour, une nuit, ils seront anoblis ?
Dis-moi qu’il est trop tard pour crier la vengeance…
Ils sont morts, les coupables, hors de portée des coups,
Et leurs suiveurs ricanent, les tiares en haut des cous,
Un rictus méprisant devant la vile engeance…
Des griffes pour s’accrocher aux souvenirs puants,
Il en faudra beaucoup pour résister vraiment…
Entoure de tous tes soins, tes prosélytes tuants
Unis par une haine et un orgueil déments !
Dans les goulags, les camps nazis et en Syrie,
Ils tuent des innocents, les joyeux dictateurs…
Et Toi, Tu ne fais rien, ou bien alors Tu ris ?
Une bénédiction pour tous les prédateurs !
Dans les rues de Syrie, on tue à grand échelle.
Ils empêchent qu’on arrête, en Chine et en Russie,
Et Toi, Tu les bénis jusqu’à la Saint-Michel :
Un peuple au paradis, c’est toujours réussi !
Dans les esprits simplets, il y a l’âme et le corps…
Il y a les bons Nazis, qui n’étaient pas d’accord
Et qui le murmuraient, le soir dans leurs prières,
Une fois nettoyés leurs uniformes fiers…
Dans les yeux des martyrs, la folie manifeste…
Ils vont semer la mort, les radiations, la peste
Et tuent en un seul jour des milliers d’innocents.
Une chouette occasion de faire couler nos sangs !
Dans l’oubli du vieux temps des humains exploités,
Il fera bon trouver la paix de nos esprits
Et les guerres imbéciles des cerveaux formatés,
Un mauvais souvenir, dont nous étions épris…
Dans les exploits des Saints, Hollywood est en germe.
Il faut des grands héros, surhumains et magiques
Enflammant les esprits des hommes aux vies tragiques :
Un spectacle payant, qui hérisse l’épiderme…
Dans les Juifs, Musulmans, animistes ou athées,
Il faudra voir l’ennemi, qu’il faudra donc mater !
En concurrents féroces de nos précieux sponsors,
Un seul châtiment sûr : eh bien, oui, c’est la mort !
Dans un ventre tendu, la foi se refroidit.
Il faut de la misère pour un bon paradis,
Empli de conquérants haineux et de manants,
Un univers parfait où l’Ordre est permanent !
Dans les hordes de pauvres, on trouve un réservoir.
Il constitue l’espoir d’un futur désespoir
Enrichi en misère, guerres, tueries, génocides…
Un monde égalitaire ? Je crie au déicide !
Dans notre Iran moderne, on tue pour des écrits.
Ils sont pornographiques et contraires à l’Islam…
Et tant pis si c’est faux et que c’était du Slam !
Un supplicié pour Lui, ça ne pousse plus des cris…
Donner la mort pour Lui, quoi de plus naturel ?
Il nous a tout donné, la vie très culturelle,
Et la joie de chanter si l’on est bien d’accord :
Un droit Lui est acquis sur la mort de nos corps !
Dans les inondations, les volcans, les tornades,
Il est là, c’est bien Lui, qui ne fait rien à demi,
Et on lui doit aussi les bonnes épidémies,
Un miracle : ses victimes lui jouent la sérénade !
Derrière chaque avalanche, on aperçoit sa main.
Il joue à nous gommer comme un joyeux gamin,
Et qu’importent, après tout, ces vies qu’Il va cueillir,
Une folle éternité va tous nous accueillir !
Des moustiques aux virus, et aux difformités,
IL a bien tout créé, jusqu’aux punaises au lit,
Et IL joue pour toujours avec l’humanité,
Un créateur sadique et son monopoly !
Demandez-vous toujours à qui profitent les messes !
Ils tirent les ficelles des saintes marionnettes
Et les marrons du feu sacré de leurs promesses.
Un bonheur de les voir bénir les baïonnettes !
Des fanatiques, c’est bien, quand on tire les ficelles…
Ils s’excitent et ils tuent quand on lève les missels
Et les autres bouquins du beau Moyen-Orient,
Une région si riche en délires trop riants…
Diviser pour régner… Qui va ridiculement
Imaginer des Juifs, Chrétiens ou Musulmans,
En querelles éternelles, se déchirer vainement
Unis par leur attente d’un absurde avènement ?
Dans la guerre très sanglante, ils vont aller laver
Illusions et chimères, qu’ils n’ont jamais choisies,
Enlevant joie et vie aux ennemis gavés
Un peu de leur côté des mêmes idées moisies…
Dans l’espoir d’imposer leurs opinions démentes,
Ils vont donc s’entretuant depuis des millénaires
Et nul ne vient calmer ces furieux congénères
Uniquement heureux quand IL les complimente…
Distraits de leurs misères, les pauvres sont des jouets.
Ils obéissent aux rêves, pour fuir les coups de fouet,
Et ils peuvent courir pour exaucer leur souhait,
Une grosse explosion au fond d’un beau tramway !
Dans les cris des oiseaux qu’on abat au fusil…
Illuminant la nuit, les rafales de l’Uzi
Emeuvent Son cœur enfoui de créateur glacé.
Un bon “Quoi ?” dites-vous à mon oreille froissée ?
Des punitions pour ceux qui n’ont pas pu choisir,
Il en faut pour tous ceux, refusant de moisir,
Ecœurés du destin qu’on leur a réservé,
Une armée communarde, au refus motivé…
Dis, la mort, c’est si grave, qu’il faille ainsi tricher ?
Ils utilisent des mythes pour nous manipuler
Et nos peurs les incitent encore à fabuler :
Une forêt de contes qu’il reste à défricher…
Dans les entrailles brûlantes du plus noir des enfers,
Ils brûlent, tous les méchants des films qu’on a pu faire,
Et ils regrettent alors de n’avoir pas suivi
Un libre-arbitre absent, au long de leur survie…
Dans les églises, on chante la grandeur du néant.
Il nous attend, patient, le fond du trou béant
Et il ne sert à rien d’inventer des chimères,
Un paradis, qui sert de vie intérimaire !
De l’enfer, on a peur, parce qu’il est effrayant.
Il incarne le Mal qu’on a fait, qu’on peut faire,
Et que l’on subira si le Grand surveillant,
Un fantôme créateur, nous met l’esprit aux fers…
Dans les yeux des statues, on lit la même ferveur
Inhumaine et glacée, hautaine et sans saveur…
Elle a fait illusion aux manants du passé,
Unis par les mêmes chaînes au sort des trépassés.
Dans l’espoir de revoir leurs très chers disparus,
Ils sont prêts à rêver, tout haut, du paradis,
Emmenés en bateau, comme le bœuf, la charrue,
Une illusion et hop ! On leur vole leurs radis !
Du paradis, des limbes, de l’enfer, que choisir ?
Il faudra bien mourir, mais, avant, où moisir ?
Entre les illusions des différentes croyances,
Une vie libre existe, mais c’est dans la défiance…
De la mort des martyrs, les prêtres se repaissent.
Il faut se demander jusqu’où ils nous dépècent
Et jusqu’où les laisser nous jouer leurs jolies messes,
Un flot de simagrées, sucrées de vaines promesses…
D-I-E-U, quel sens peut avoir l’acronyme ?
Il est pour «Dangereuse», le D si anonyme,
Et le I, «Illusion», le E «Émotionnelle»
«Ultralibérale» vient clore la grippe rationnelle…
Dans du velours grenat, couvrez les hypocrites…
Ils sentiront l’encens, leur odeur favorite.
Elle évoque les esprits, la spiritualité,
Une ruse pour éloigner de la réalité…
Dans son palais, le pape a tout manigancé…
Il tire les ficelles du troupeau orchestré
Et sa noire hiérarchie sait sur quel pied danser…
Un ballet démoniaque si bien administré !
Droit divin pour les rois qui aspirent à durer,
Incandescents bûchers pour les sales hérétiques,
Et l’enfer pour tous ceux qui n’aiment pas les curés,
Une société parfaite au couvercle hermétique…
Dans le plaisir d’y croire, la moitié du succès.
Il vient ensuite la joie de bien faire comme tout le monde
Et si le conformisme n’est pas assez immonde,
Une bonne inquisition, et voilà tout ce que c’est !
Dans une folle volonté de se croire supérieur,
Inventons un moyen tout à fait intérieur :
En nous, il y a une âme et elle est immortelle !
Une âme, ça fait du bien, mais… pourquoi donc mord-elle ?
Depuis qu’il y a des messes, on en a bu du vin !
Il remplit le calice et coule dans le gosier,
En miracle accompli, sang du sauveur divin !
Un tel tour vaut la quête dans les paniers d’osier…
Dis-moi, mon bon Saigneur, jusqu’à quand vont durer
Incompréhension molle et fine cupidité ?
En l’humain, vanité et noire stupidité,
Unies dans un ballet, belles proies pour les curés !
Des chimères éternelles pour séparer les hommes,
Interdire les actions qui font tomber les pommes,
Eliminer tous ceux qui viennent troubler les ordres…
Un vœu de charité, sur les lèvres, pour mordre !
Depuis des millénaires, on nous a fait rêver,
Insufflant des mensonges aux petits des humains,
Enchaînés aux colonnes des églises dépravées —
Utile de préciser qu’on a coupé les mains…
Dis donc, la Création, ça a dû T’épuiser !
Il T’a fallu sept jours d’hyperactivité,
Et, depuis, plus grand’chose… la religiosité,
Un grand vide sidéral où chacun va puiser…
Dans les yeux des démons on peut lire tous nos vices
Ils reflètent les pêchés, qu’on a accumulés,
Et ceux qu’en très haut lieu on sait dissimuler…
Un abîme de noirceur où plonger les novices !
Dans l’œil des caméras, qui surveillent les voleurs,
Il y a un peu de Toi, en bien moins racoleur…
Ecouter, surveiller, et comptabiliser
Un à un les pêchés les mieux standardisés !
Des prêtres pédophiles, c’est tellement incroyable !
Il y a leur hiérarchie, des aveugles effroyables…
Et l’amour du prochain, qui en prend un sale coup :
Un pêché trop mortel que leur tordre le cou !
Des créatures comme nous, c’est très intéressant !
Ils se tuent et s’oppriment, toujours convalescents,
Et ils prétendent porter ton message d’amitié,
Un gros sac d’or caché au fond du bénitier…
Dans le silence obtu qui te caractérise,
Il y aurait bien matière à poser des questions :
Es-Tu encore vivant ? À moins qu’il y ait méprise,
Un porté disparu mène une mauvaise gestion…
Dans les dédommagements, Il est censé règner…
Il tue et indemnise à coups d’éternité,
Et si c’est une arnaque, cette belle araignée
Uniquement nourrie de notre humanité ?
Douleurs, plaisirs, frayeurs, espoirs, désirs, c’est tout !
Il n’y a chez l’humain nul besoin d’ajouter
En prières inutiles des délires filoutés :
Une âme, un au-delà, et un grand manitou…
Dans les théocraties, le pouvoir intéresse
Infiniment plus fort que les jeux religieux
Et Tu n’es qu’un prétexte, oui, si l’on Te caresse
Un jour, le lendemain, on est moins élogieux…
Dans la bague de l’évêque que l’on pourra baiser,
Il y a tout un monde de superstitions crasses,
Et des microbes aussi, l’hygiène est malaisée,
Un détail quand on croit que la mort débarrasse…
Dans la haine et le sang, ils ont trempé leurs plumes.
Ils ont décrit le Mal, étalé sur l’enclume,
Et ils ont prétendu tout faire pour l’écraser.
Un mensonge si usé qu’on l’a paraphrasé…
Dans les poubelles du temps, on trouve des anciens mythes.
Ils étaient virulents mais avaient leurs limites.
En un futur prochain, on rira de nos fois,
Un rire à la mesure de nos mythes d’autrefois.
Dans la réalité, il y a assez de choses.
Il n’est donc nul besoin de croire aux nuages roses
Et la bonne société qu’ailleurs je vous propose,
Uniquement sur l’homme et la femme, elle repose…
Débarrassés des dieux, des cultes et de leurs crimes,
Il ferait bon vaquer à nos occupations…
Eliminées, les guerres et les lamentations,
Un monde plus humain s’offrirait à mes rimes…
Donnons-nous donc la main sans vouloir voir plus loin.
Il est vain de rêver à notre éternité
Et nous avons la vie pour servir de témoin.
Un jour, nous finirons… Bonjour, l’obscurité !
Débarrassé des rêves, nous pourrons accomplir,
Intacts, les fiers destins qui s’offriront à nous.
Enfin, le cœur léger, plus jamais à genoux,
Un espoir de progrès pourra bien nous emplir…
Dis donc, c’est du lyrisme où je n’y connais rien…
Ils batifolent, mes mots, comme d’anciens galériens,
Ennuyeux sur le tard, si j’ose être lucide…
Un rideau va glisser sur mes vers déicides…
Déicides ? Comment tuer ce qui n’est pas vivant ?
IL vit dans les esprits des malades qui y croient
Et ils n’ont pas choisi d’aller sur le divan…
Un jour, on leur a dit : “Tu vois ? Ça, c’est la croix…”
Dans la sottise, Croyant, tu peux bien t’enfoncer…
Il est des évidences que tu peux refuser,
Et voir obstinément, en clair, les murs foncés.
Un jour, même la bêtise peut cesser d’infuser…
Depuis le vieux déluge et ses pluies torrentielles,
Il a coulé de l’eau bénite, sacrificielle,
Et l’on est arrivé au temps des logiciels.
Un jour verra la fin des fois pestilentielles !
Dans le bonheur humain, général, officiel,
Il fera bon vaquer aux biens préférentiels,
Et occuper des vies anticoncurrentielles…
Une tout autre existence bien moins artificielle !
Donnez-moi un accès au cours de catéchisme !
Il me faudra deux heures pour en vider la salle,
Et les victimes choisies pour vos noirs archaïsmes,
Unies, déserteront la sottise abyssale…
Donc mon âme immortelle ira bien en enfer.
Il m’appartient ce choix, si j’ai la liberté…
Et c’est là que je suis vraiment déconcerté :
Une âme sans liberté, mais qu’allons-nous en faire ?
Dans un autre poème, j’ai expliqué pourquoi
Il m’était impossible de m’imaginer libre,
Et IL ne pourra pas rétablir l’équilibre.
Un concept pareil me semble inadéquat !
Dans l’égoût du mensonge, on m’a trempé petit.
Il me reste à jamais l’odeur d’hypocrisie…
Elle imprègne ma peau et me coupe l’appétit :
Une démangeaison qui gratte mes poésies ?
Dans l’avenir, sans doute, je serai autre chose,
Iguane ou papillon, autre métamorphose…
Elle est longue la liste des vies qu’on me propose :
Un doute m’effleure pourtant sur la métempsycose.
Donne-moi donc la force de dénoncer Ton toc !
Il a assez duré, Ton délire équivoque !
En fait, les malvoyants peuplent l’humanité,
Unis dans la noiceur de leur insanité…
Des doigts qui n’obéissent qu’aux lois de l’Inconscient…
Il n’y a point de place, en moi, pour l’Omniscient.
Elle est serrée, mon âme, autour de ma raison,
Un bien petit espace, mais quelle jolie maison !
Dites-moi que la foi, qui m’a contaminé,
Importa dans mon âme de quoi nourrir mes vers…
En vrai, j’ai du dégoût pour polluer l’univers,
Un plein sac, concentré, qu’on va examiner ?
Délire Inoculé En Une lointaine enfance,
Il me remonte parfois comme des relents d’offense,
Et je crache le sale goût qui me monte à la bouche,
Un goût de vieux mensonges, que l’on sert à la louche…
Dans la mort se finit notre vie tant bâclée.
Il nous appartenait de ne pas la boucler
Et de briser nos chaînes avec nos bras musclés !
Un regret d’avoir fui trop souvent les râclées…
Doré, le tabernacle et la beauté partout…
Il est facile de croire dans le grand manitou
Et la facilité, mon ennemie jurée,
Un jour, reculera pour l’humain saturé…
Dans l’eau bénite, mes doigts ont bien souvent trempé…
Ils y croyaient, idiots, mais ils ont décampé
Et maintenant ils tapent, comme pour la curée,
Une envie fabuleuse de bouffer du curé…
Depuis le premier jour, on apprend à penser.
Il en faudra du temps pour pouvoir progresser
Et l’on ira enfin toucher la vérité :
Un jour, on meurt, on sait… qu’on l’a bien mérité !
Dans le trou de la mort, la vérité s’éclaire :
Il n’y a plus de douleur, de plaisir, de pensée,
En un cerveau crevé, un vilain tas de glaires…
Une sombre évidence, qui vient nous offenser !
Dans l’encéphale éteint, plus d’esprit pour gloser !
Ils veulent y croire quand même, à la survie de l’âme,
Effaçant des mémoires les corps décomposés,
Unis dans un délire d’orgueil peureux des flammes…
Donne-moi de quoi manger pour que je le vomisse !
Il faudra savoir taire tout ce qui est gênant
Et cacher bien profond le Mal et ses prémices…
Uniformément gris,Ton monde est déclinant.
Des sous, encore des sous, et des miracles au bout…
Il faut bonne volonté pour croire que l’eau qui bout
Est une œuvre divine et que la mort du corps
Uniquement détruit la matière et encore…
Dans le Jugement Dernier, les morts vont se lever.
Ils étaient en poussière ? La viande va repousser,
Et les os disparus, les organes prélevés ?
Unissez vos délires et… défense de glousser !
Dans le clair paradis, on va bien s’emmerder…
Il n’y aura plus d’argent à pouvoir dépenser,
Et pas plus d’internet que l’on puisse regarder,
Une télé absente et plus rien à penser…
Dans le Ciel d’outre-tombe, on va s’ennuyer ferme :
Il n’y aura rien à faire sur le plan matériel
Et nos vies antérieures parvenues à leur terme,
Un triste résidu insipide mémoriel !
Dans le Ciel, plus de joie de manger ou de boire !
Il y aura mille vierges, mais plus jamais de sperme !
En vain, la nostalgie des temps jubilatoires
Usera les regrets de nos doux épidermes…
De Yoplait à Voilà, sans oublier Boudin,
Il y en a pour tout le monde, et puis pour tous les goûts…
En mon esprit pervers, j’ai puisé dans l’égoût
Un désir de fonder mon propre clone d’Odin…
Du prophète que je suis, il faudra dire du bien.
Il faudra me payer, et me saluer de loin,
Et je dirai des choses, et vous saurez combien
Un esprit exalté est fort en baragoin…
Dommage qu’il soit si tard, j’aurais bien continué.
Ils viendront bien demain, les mots qui me traversent,
Empruntés, empruntant mon esprit qui les verse,
Un peu comme une cruche, mais en plus exténué…
Dans les hauteurs des voûtes des cathédrales gothiques,
Il faut lever les yeux et l’effet hypnotique
Est fascinant pour nous, qui sommes gens évolués.
Une belle attraction pour manants éberlués…
Dernière livraison du jour qui va finir…
Il faut savoir fermer l’ordinateur subtil
Et reposer la viande nourrie de souvenirs,
Une matière visqueuse aux soubresauts futiles !
Dans mes doigts court encore l’envie de batailler,
Insignifiant insecte pris dans du lait caillé,
Ecartelant ses ailes pour mieux les nettoyer,
Un désir forcené de finir empaillé…
D’un vieux monde poussiéreux, où la vie était rude,
Il reste des vestiges au fond de nos neurones,
Et la nostalgie rance des hommes preux, des femmes prudes ?
Un grenier archaïque à pâmer des baronnes !
Dans un monde sans télé, au réel trop pesant,
Il était bon de voir les merveilles des églises…
En nos jours d’internet, de films où l’on «balise»,
Une cathédrale n’a plus cet effet bienfaisant.
Dans les nefs des églises, je ne veux plus aller.
Il est passé le temps où j’étais obligé,
Enfant qui subit donc les caprices installés,
Un esprit qui refuse ce qu’on veut infliger…
Dans les mensonges des vieux, j’ai vu clair de bonne heure…
Ils voulaient partager les erreurs du passé,
En les donnant à boire aux enfants entassés.
Un jour, viendra la fin des marchands de bonheur !
Dans l’espoir d’autre chose, on oublie l’essentiel.
Ils sont si occupés à regarder le ciel
Et ils en oublient donc la terre existentielle,
Un détail regrettable, esprits superficiels !
Des mots qui manipulent les esprits bien dressés,
Il y en a toujours eu et pour mieux nous stresser,
En plus, on cherchera à vouloir agresser
Une catégorie d’âmes plus désintéressées…
Diaboliser les hommes pour mieux les écarter,
Idée originale, autrefois, c’est certain…
En notre siècle noir, au savoir encarté,
Une habitude usée comme un vieux libertin !
Dans l’ombre des statues et la fraîcheur des marbres,
Il fait bon réfléchir aux misères des humains,
Et puis s’organiser pour que jamais demain
Un homme ne se balance, mort, pendu à un arbre…
Dans la mémoire des jours enfuis de mon enfance,
Il y a de quoi nourrir des vers jusqu’à l’offense…
Eternité des mots qui sortent de mes doigts
Un à un, mais pressés, mauvais, comme il se doit !
Donnez-moi donc l’absolution pour mes pêchés !
Ils sont sortis de moi, j’étais bien empêché
Et je n’avais nul choix ou ce n’était pas moi…
Un passé à refaire, oui, mais par mon siamois !
Dans le regret stérile du passé périmé,
Il y a le secret de la bonne confession
Et si l’on recommence à la prochaine session,
Un boulet continuel, j’aurai donc fait rimer…
Dans l’espoir qu’un beau jour les humains se réveillent,
Ignorant les sirènes qui ont bercé leurs pères
Et leurs mères avant eux, en faussant leurs repères,
Un vers de plus, j’écris, en prolongeant ma veille…
Débile est la pensée que la mort nous libère !
Il est beau, le néant ? L’insuffisance bulbaire
Est une excuse facile, mais elle ne suffit plus.
Un esprit rationnel, et l’on ne s’Y fie plus…
Débarrassé du poids des folies séculières,
Il m’a paru léger, mon esprit rajeuni
Et il a pu créer ces vers pleins d’ironie,
Une colonie grouillante et bien particulière…
Dormir est une épreuve quand on sait les mensonges.
Il devient difficile de se glisser en songes
Et retenir les mots qu’on a besoin de dire,
Un geste douloureux, quand on voudrait bondir…
Décapité, brûlé, le poing, la langue, coupés…
Il s’agit du très jeune chevalier de la Barre,
Emprisonné, pour rien, on ne l’a pas loupé.
Un blasphème supposé… Mais où sont les barbares ?
Du siècle des Lumières, il n’a pas profité.
Il est mort torturé par des fous excités
Et l’on n’a rien pu faire pour les en empêcher…
Un beau crime religieux pour présumé pêché !
Des chevaliers comme lui, on en trouve aujourd’hui.
Ils ne sont plus en France, mais les théocraties
Existent bien ailleurs. Hideuses burocraties,
Un jour verra, j’espère, leurs maîtres éconduits…
Index des poèmes

ÉCONOMIES

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Elle est belle, la machine, qui fixe les salaires…
C'est selon les pays, pas selon les métiers.
Où nous naissons importe, pour les grands argentiers.
Nos frontières sont ouvertes, partout le même sale air,
Oui, pour les capitaux, les produits, les denrées,
Mais pour les salariés, la sortie est barrée.
Ils ont moins de besoins, pourquoi les payer plus ?
En "pays émergé", la vie est un malus…
Sur le dos des humains, l'argent est un virus.
Entendez-vous les cris des gens que l'on exploite ?
C'est parce qu'ils sont trop loin, en "pays émergés"…
On y va en vacances, mais qu'ils gardent leurs blattes !
Nous, on veut du confort, et surtout bien manger…
On se fiche de savoir combien ils sont payés,
Mais regardez un peu ce verre qui est rayé !
Ils savent se contenter du peu que l'on leur laisse
Et c'est si distrayant de tirer sur leur laisse !
Sans risquer de morsure : leurs dents ont des faiblesses…
Enfants, ils vont fouiller parmi les détritus.
C'est pour gagner trois sous, de quoi faire un repas.
On ne les instruit point. L'école, il n'y en a pas…
Non pas qu'ils s'ennuieraient s'ils apprenaient le russe
Ou les mathématiques, mais ce n'est pas utile.
Marchant pieds nus, fouillant dans nos déchets futiles,
Ils trient, découpent, cisaillent nos gadgets obsolètes,
Et s'ils font trop de bruit, tournez donc la molette !
Si ! L'oubli va si bien à ces vivants squelettes…
Epargnez-nous les mots sur l'argent mal placé…
C'est un peu indécent et vraiment déplacé
Ou vous ne pensez pas aux victimes outragées,
Nos pauvres actionnaires, souvent gens très âgés…
On a perdu des plumes dans les fluctuations,
Misant sur nos conseils parfois mal avisés…
Ils ont perdu un peu de leur exaltation,
Et s'il en reste à prendre, il faudra bien viser,
Si l'on veut dépouiller ces portefeuilles rouillés.
Encore et toujours plus, on veut en amasser !
C'est la loi du plus riche et c'est un jeu racé
Où l'on cherche toujours le maillon à casser,
Nous libérant la chaîne qui sert à entasser,
Ouvrant les vannes à l'or, dont nul ne s'est lassé,
Maltraitant au passage les humains effacés,
Inutiles picaillons, dont les vies encrassées
Encombrent le système, leurs besoins effacées,
Sans trouver le courage de nous hurler "Assez !"…
Eh bien, il faut chercher de quoi vous vous privez !
C'est un effort à faire. Cela doit arriver.
On ne peut pas toujours être à vous assister…
Nous pensons qu'il faut bien près de vous insister,
Ou pour l'éternité, vous serez endetté(e).
Mettez-y donc du vôtre, dans cette adversité !
Il ne manque pas de gens comme vous dans la cité…
Et, oui, ils se débrouillent pour joindre les deux bouts…
Si vous n'êtes pas manchot, vous resterez debout !
Elle est belle, la planète, et bien mondialisée !
Ce sont les riches en l'air, dans le haut des gratte-ciels.
On trouve les pauvres en bas, haillons banalisés,
Nourrissant de beaux rêves en regardant le ciel,
Oubliant le sol dur, où ils traînent leurs pieds,
Maudissant à voix basse les riches qu'ils vont épier…
Il faut bien que l'on vole l'argent pour le gagner
Et c'est la corruption qui remplit nos paniers,
Si bien qu'ils sont trop lourds et ardus à manier…
En vain, j'ai récité mes vers alambiqués…
Combien d'oreilles outrées se sont crues attaquées ?
On ne m'a pas laissé le temps de m'expliquer :
Non ce n'est pas plaisant de devoir vous saquer !
On n'y met nul plaisir, mais vous le méritez…
Maltraitant nos oreilles de vos mots irrités,
Il en faut du courage pour vous ouïr jusqu'au bout,
Et nous n'en avons point, car, pour vous, l'eau qui bout
Sait encore déborder, et, des gouttes, vous mordez !
En rangs bien trop serrés, vous allez obéir,
Ce n'est pas une question qu'il faudra discuter.
Ou bien vous vous pliez au jeu à disputer,
Noblement incliné, vous laissant envahir,
Ou bien les terres humaines, les recoins reculés,
Maculés de ses marques, l'ozone et les coraux
Inondés de sa boue, les peuples acculés
Englués de son fiel, les esprits doctoraux
Sauront montrer aux dieux votre visage odieux…
Es-tu sûr de vouloir aller où ça nous mène ?
C'est folie de faire jouer la mondialisation
Oubliant d'y inclure la liberté humaine.
Non, il n'y a que les biens dans la circulation.
On garde les humains prisonniers des frontières,
Menottés à leurs bancs durant leur vie entière.
Ils sont payés un rien pour des jeans exportés,
Et ils n'auront jamais l'argent pour en porter.
Sur l'humain qui acquiesce, l'argent s'essuie les pièces…
En leur vendant des armes, on gagne de l'argent.
Comme on aurait du mal avec d'autres machines !
On ne discute pas bien le prix pour tuer les gens,
Non, les marchands se pressent d'Europe ou bien de Chine…
On brade à tour de bras la vie des innocents,
Mais c'est toujours les pauvres qui paieront de leur sang.
Il faut des mitraillettes pour fouler la moquette
Et des grenades à main, des chars, les lance-roquettes…
Semons partout les champs de mines qui déchiquettent !
Index des poèmes

ACROSTICHES DIVERS

Nicolas Sarkozy est juif ou musulman
Ou païen, m'a-t-on dit au café du commerce…
Un quidam m'a montré des photos, mais il ment.
Vous croyez ce qu'il dit ? La rumeur est perverse.
Elle se répand en vous et vous la répétez.
Les mots vont s'accrocher dans vos crânes hébétés,
Libérant leur poison sur vos langues enchaînées
Et des oreilles avides seront vite gangrénées,
Si bien que tout est dit, souvent sans nul crédit…

F
rançois Hollande est gay, ou peut-être bien fol ?
Ah bon ? J'aurais tout faux… mais Google batifole,
Répandant la nouvelle dont l'internaute raffole.
Il est un peu trop tard et moi, j'en ai ras le bol,
Boudant ces jeux du cirque, qui suintent les paraboles…
On le sait : un bon buzz et les compteurs s'affolent,
Les bonnes publicités sur l'écran caracolent
Et nous inondent l'esprit des produits qui racolent
Si bien qu'on finira par couper nos licols…

Si tu as la beauté, ne crois pas être heureuse !
On verra que les ans ne vont pas t'épargner...
Il y aura un temps où les rides vont gagner,
Sauf si, en crèmes de soin, tu es bien généreuse.

Jeune, tu pourras rester, si tu prends Nivéa
Et encore, dès trente ans, sinon... peau d'hévéa !
"Une femme remarquée, plutôt qu'une femme marquée !"
N'est-ce pas joliment dit, hardiment matraqué ?
Et "Ayez un coup de foudre, plutôt qu'un coup de vieux !"

Elle est jolie, cette phrase, le conseil... judicieux !
Tu en as de la chance qu'on se penche sur ta peau...

Tous ces proverbes fins, pour faire vendre des pots !
'
Et tant pis pour les vieux, qui en prennent plein la gueule...
S'ils ne sont pas heureux, qu'ils se piquent au botox !

Tu prends la chirurgie : encore une belle intox !
Oh ! Que j'aime ces bons mots que les pubs nous dégueulent,
Inspirant le dégoût et l'espoir de bon goût !

Economisez l'eau ! Buvez moins ! Restez sales !
Appliquez ce conseil : pour fixer l'eau, on sale !
Urinez moins, cousine, mais... sauvez ma piscine !

Voyez comme ils sont beaux, tous ces pauvres alignés !
En vrai, on se sent bien et on se sent utile…
Nous donnons à ces gens de notre temps futile
Tandis qu'ils tendent leurs mains de pauvres jardiniers…
En dedans, elle tient chaud, ma générosité !

De la main droite, je donne aux gens mal avisés
Et de la gauche, je prends sur mon compte, à la banque…

Comme mon mari est loin, à délocaliser,
Humblement, je compense les salaires qui leur manquent…
Ah ! On est loin du compte ? Mais c'est bien mieux que rien !
Regardez-les sourire ! J'aime leurs remerciements :
Ils me vont droit au cœur, formant comme un ciment,
Tenant les briques humaines… Tous ces fiers galériens
Éprouvent des sentiments… sans nul ressentiment ?

Alors, là, on peut dire que vous tombez bien mal !
Une conjoncture mauvaise, nous avons traversé…
Gros 4x4 BMW, à puissance nominale
Minimum trois cent dix chevaux à exercer,
Et ma femme a voulu une robe de chez Dior…
N'oubliant pas son père, qui est notre actionnaire,
Tout pour lui faire plaisir, repas discrétionnaires,
Au Ritz, au Grand Véfour… Mon salaire s'améliore
Tandis que vous, pardon, cette année, impossible !
Il faudra que je pense à rester impassible
Ou, si j'éclate de rire, en disant la nouvelle,
Nul ne voudra plus boire mes promesses de pourboire…

Voilà l'oubli en verre de nos soucis d'ovins.
Il est le doux breuvage qui rend nos cœurs divins,
Noyant dans ses degrés nos pouvoirs de devins…

Monsieur le Garde des Sots, pardon si je dérange...
Il a le mot "Justice" dans votre ministère :
Nous y voyons mon but, je n'en fais pas mystère.
Il y a bien quelque temps, je suis né, c'est étrange,
Sans cuiller dans la bouche en beau métal doré,
Tandis que mes parents, pauvres gens sans culture,
Essayaient de gagner logis et nourriture...
Rien ne me fut donné : les cafards mordorés
Etaient eux-mêmes prêtés par le propriétaire,

Délicieux philanthrope, qui nous louaient deux pièces,
Et nous nous entassions, à six, dormant par terre...

L'école, j'ai adhéré. En anglais, "oui" c'est "yes" !
Alors que le Français et les Mathématiques,

Je dirais que je sais très bien les mépriser...
Un goût démesuré pour les travaux pratiques
S'est tourné contre moi, et les vitres brisées
Témoignaient des efforts contre la gravité...
Il y a bien les histoires de Géo, mais Mickey,
C'est un peu enfantin, et j'ai dû éviter...
Enfin, la gymnastique, les sciences et le piquet,

On dira que mes gènes n'étaient pas favorables...
Une jolie tournure... que vous apprécierez ?

Droit au but, j'irai donc : Ayant lâché cartable,
En vain, j'ai recherché, en chaussures bien cirées,

Le travail passionnant qui pourrait me nourrir...
'
Il n'y avait rien pour moi, une paie qui fait sourire,
Ni rien d'intéressant dans les travaux à faire...
Je pouvais balayer, récurer, transporter...
Une fois, j'ai voulu postuler en affaires :
Si vous l'aviez vu rire ! Je me suis emporté...
Tout me ferait penser que je suis un idiot.
Il me semble pourtant qu'à des jeux vidéo,
Surtout les FPS, j'étais dans les meilleurs.
C'était sur la console Sony "tombée d'camion",
Et sur les jeux pirates de Momo l'essayeur...

On n'avait pas d'argent, les jeux que nous aimions,
Nous n'avions pas le choix de les prendre en rayon...

Saturé du ruisseau, monsieur le Garde des Sots,
En bref, j'aurais voulu que, d'un coup de crayon,

La République enfin vienne me dédommager.
En effet, la police, dans sa langue imagée,

Déclara sur mon compte : « À ta prochaine erreur,
En justice, tu iras. L'emploi est garanti,
Mais dans une bonne prison, pour longtemps, ma terreur... »
Alors, de la devise de notre état gentil,
Ni la fraternité, non, ni l'égalité,
De ma vie, je n'ai vu... Ma pauvre liberté,
Enfin, le peu que j'ai... on veut donc m'en priver ?

Belle justice, rétribuant les bons Bernard Tapie,
Iras-tu jusqu'à moi, "Huissier, donc, écrivez !"
Effacer mon ardoise, lingots en thérapie,
Nourri comme un bourgeois, connaître enfin la joie ?
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Saletés de vers animés à voir se tortiller et à écouter sur Youtube :

ACROSTICHES
ARMES
CHARITÉ
CORPS
DEMOCRASSIE
DESTRUCTION
DIEU
ÉCONOMIES
ÉGALITÉ
FANTASMAGORIE(S)
IMMOBILIER
INCONSCIENT
INDIFFÉRENCE
LE SENS DE LA VIE
PARTAGE
PROSTITUTION
RÉVEILLONS
TABAGISME
TÉLÉVISIONS
TOURISME
TRAVAILLER
VOMIR

Index des séries de poèmes

ACROSTICHES DIVERS
ACROSTICHES
ARMES
CHARITÉ
CORPS
DEMOCRASSIE
DESTRUCTION
DIEU
ÉCONOMIES
ÉGALITÉ
FANTASMAGORIE(S)
IMMOBILIER
INCONSCIENT
INDIFFÉRENCE
LE SENS DE LA VIE
PARTAGE
PROSTITUTION
RÉVEILLONS
TABAGISME
TÉLÉVISIONS
TOURISME
TRAVAILLER
VOMIR

Index des poèmes 3D

AFRIQUE
AMUSEMENT
BLANC
CONTEMPLER
COURAGE
DEMAIN
FATIGUE
FETE
FOLLE
GEOLOGIE
HAINE
IMMIGRATION
LUCIDITÉ
MAGICIENS
MÉMOIRE
MOTS
OEIL
OEIL
OISEAU
ONGLES
PESSIMISME
POLYPHONIE
POSSESSION
ROUTINE
SITE WEB
SOMMEIL
SORCELLERIE
SOUFRE
TELE
TELEVISION
TEMPS
VELIB VELIB
VITRINE
VOIR

    …et pourquoi pas des aphorismes en relief ?

© Jacques Raffin, 2012, tous droits réservés.