Fi des fous qui s’excitent autour d’un ballon rond !
On n’a plus de bonnes guerres, pour le patriotisme ?
On remplit donc des stades et on lâche des jurons !
Troublants drapeaux qui souillent la notion d’athlétisme…
Bizarre… Les frontières tombent quand on achète les joueurs,
Alors qu’aucun visa n’est offert aux éboueurs…
Les hurlements de joie des supporters brailleurs
Lassent les oreilles de ceux qui voudraient être ailleurs…
BURNOUT…
Faut-il être entraîné pour apprécier ce sport
Ou il me manque un os pour qu’en bruyants tramsports,
On me voit m’exciter devant un écran vert ?
Tous hurlent autour de moi et je suis à l’envers,
Bâillant d’ennui au point de me croire anormal,
Alors que l’hypothèse que je sois optimal
Laissent mes bons neurones en état d’euphorie,
Lamentables cellules qui me jouent favori…
JAUNE
Fêtes au garde-à-vous, comme je vous abhorre !
On sourit tous ensemble, et l’on rit de concert,
On s’enivre et l’on tangue de tribord à babord…
Tout est si convivial, les drapeaux, le cancer,
Balivernes utiles pour manœuvrer les masses…
Avalez le tabac, les sportifs que l’on masse,
Les mille publicités qui dansent devant nos yeux,
Les mille bons remplaçants de nos regrettés dieux…
ABEILLE
Faites que ça se termine, au plus vite, s’il vous plaît !
On n’en peut plus d’entendre les hurlements… Quelle plaie !
On est saoulé de voir les drapeaux pavoiser
Tandis que les humains ne pensent qu’à se toiser…
Béni, le dernier but du dernier match de coupe !
Avec obstination, on nous sert la même soupe,
Lardé de dix mille pubs, car c’est là l’objectif…
Libérez-nous bientôt de ce vil purgatif !