Émergeant d’un sommeil qui n’a que trop duré,
Ces mots, qui n’en peuvent plus des folies endurées,
Redressent leurs lettres fières comme des combattants.
Ils croient qu’ils gagneront contre les charlatans,
Résidus de l’histoire au coût exorbitant,
Et l’on rendra la terre à tous ses habitants !
OEDEMERA NOBILIS
Étonnant qu’on en soit resté à l’Âge de Pierre,
Car les techniques sont là — Soulevons nos paupières !
Ridicules, ces croyances, ces haines d’un autre temps,
Il faut sortir des crânes ces contes débilitants,
Rendre aux enfants la joie de se sentir humain
Et fuir les ritournelles des vieux gréco-romains…
ABEILLE EN VOL
Écriez-vous : « Assez ! » mais je continuerai,
Caressant le clavier de mes doigts de furet…
Rien ne compte à mes yeux que ces vers qui s’allongent,
Illisibles, peut-être, mais ma vie se prolonge,
Rêve d’une existence passée à fabriquer
En secret des poupées, qui viendraient s’imbriquer…
BLANCHES
Étirez-vous, minutes, pour me laisser créer
Ces vers qui se chevauchent, sans jamais maugréer !
Rien qu’en une heure de temps, si je suis inspiré,
Il peut, mon bon cerveau, se laisser soutirer,
Ricanant, pourquoi pas ? près d’une centaine de vers
Et certains seraient dignes du grand poète au verre…